Fusée

Fusée
Edouard Manceau
Seuil jeunesse, 2013

Boum !

Par Anne-Marie Mercier

fusee10, 9, 8, 7…. Les chiffres du compte à rebours s’égrènent sur chaque double page paire, tandis qu’en face, sur l’autre page, se combinent peu à peu les éléments qui feront l’image de la fusée. Lorsque tout est en place et que les deux petits spationautes sont installés, départ! … puis explosion et chute de tous les éléments à recomposer.

Il y a du jeu jubilatoire dans cette accumulation et dans cette destruction explosive, une invitation à recommencer, un peu comme dans le grand petit album de Christian Bruel et Nicole Claveloux, Alboum, souvent imité, jamais égalé. Ici, Edouard Manceau a ajouté une pointe d’originalité dans la mesure où c’est une image qui se construit et où l’album entier tourne autour de la création / destruction d’une image. Les couleurs franches explosent elles aussi de page en page.

Ouille ouille ouille le zèbre

Ouille Ouille Ouille le zèbre
Edouard Manceau

Frimousse (La p ‘tite Etincelle), 2011

Un nouvel animal dans le zoo à ciel ouvert d’Edouard Manceau !

par Sophie Genin

51slJ7rYaeL._SL160_AA160_.jpgQuoi ? Vous ne connaissez pas Frout-Frout le cochon, Chtok-Chtok le chameau ou Badaboum le lion, encore moins Hop le mouton, Toc la poule ou Couic le pingouin ? Heureusement, la ménagerie d’animaux tous plus étonnants les uns que les autres, toujours curieux et drôles, vient de se doter d’un nouvel arrivant : Ouille ouille ouille le zèbre.

Comme tous ses prédécesseurs, il lui manque l’essentiel : ses rayures. Un jour, il trouve un feu sur lequel il souffle mais trop fort : il disparaît derrière un rideau de fumée. Heureusement pour lui, comme pour ses amis, un humain vient l’aider (ici, une dame pompier) mais tout ne se passera pas comme prévu…

Les éditions Frimousse dédient la collection de « la P’tite Etincelle » à un auteur illustrateur de grand talent, Edouard Manceau, qui cherche à oublier sa technique pour se mettre au service de l’émotion des plus jeunes (voir article dans Spirale, 4/2010 n°56, p. 81-82 intitulé  « Le Cheval de M. Baran ») et, encore une fois, il y parvient à merveille : nous sommes touchés par le héros zébré et nous sourions à ses mésaventures mais nous nous réjouissons que tout se termine bien : il est maintenant le plus beau de ses congénères !

Grâce à une structure répétitive d’album en album et à un dessin faussement simpliste (trait noir et aplats de couleurs unies, sourire en coin et deux traits pour les yeux), Edouard Manceau nous invite à ses côtés pour un voyage dans l’imaginaire enfantin où les mots collés au derrière deviennent queue en tire-bouchon, les lunes défenses, les nuages toison et les pétales pansements pour coeur brisé.