Quand j’étais petit

Quand j’étais petit
Mario Ramos

L’école des Loisirs (Pastel), 2011 (réédition, première édition 1997)

Un album sans texte à portée philosophique

par Sophie Genin

9782211043229.gif Sur la quatrième de couverture de cet album animé qui ne paie pas de mine au premier abord, on trouve une citation de George Bernard Shaw (écrivain irlandais ayant obtenu le prix Nobel de Littérature en 1925) :

« Beaucoup de gens ne sont jamais jeunes ; quelques personnes ne sont jamais vieilles ».

En effet, chaque double page de cet album sans texte s’éclaire à la lumière de ces mots : sous l’animal adulte (toujours humanisé), on découvre l’enfant qu’il a été : la maman chat à la fenêtre qui ne voit pas les souris les chassait petite, le lion sans abri qui fait la manche se déguisait en roi, le rhinocéros bougon qui part au travail en costume s’asseyait dans l’herbe et jouait avec les petits oiseaux… Ils ont tous changé, et pas forcément en bien, sauf la girafe, déjà curieuse petite et l’éléphant artiste de la couverture, comme un double de Mario Ramos (qui semble dire : « quand j’étais petit » !). Petit, l’éléphant peignait déjà… sur les murs !
Ce bel album, simple et pudique, est à mettre entre toutes les mains, des petits mais surtout des grands, histoire de se poser quelques questions sur l’éducation, l’avenir, l’évolution des rêves d’enfance, ce temps de latence où tout était possible, avec un peu de nostalgie ? oui, aussi !

Un escargot à la porte

Un Escargot à la porte
Lo Gruhier
Ecole des Loisirs, 2011

 « J’m’ennuie, j’sais pas quoi faire ! »

par Sophie Genin

ennui, escargot, enfance, Lo Gruhier, Sophie GeninLe héros anthropomorphe de Lo Gruhier, nouvelle plume et illustratrice prometteuse, devrait rapidement rejoindre ses condisciples de L’Ecole des Loisirs. En effet, tous les éléments constitutifs de ce petit album, qui ne paie pas de mine, le prouvent : le petit cochon au mauvais caractère qui ronchonne rappelle nombre de jeunes enfants qui se reconnaîtront et fera sourire beaucoup de parents ! De plus, l’éloge de l’ennui et de la lenteur comme moteur créatif fonctionne à merveille lorsque Ptit Cochon découvre un escargot devant chez lui. L’investigation concernant sa provenance, en suivant la trace de bave de son chemin, va emmener le jeune héros très loin.

Le dessin épuré, sans décor ou presque, laisse la part belle à l’imagination du jeune lecteur. Nous aurons droit à toutes les hypothèses, branchés en direct sur les pensées, nombreuses et désorganisées, du petit enquêteur. Il finira par découvrir autre chose que le but de sa quête : l’objet qui lui manquait tant au début de l’histoire pour pouvoir s’amuser tout seul ! Et la boucle de cette fable intimiste et universelle est bouclée, même si la chute laisse deviner que Ptit Cochon n’est pas au bout de ses aventures solitaires au fond du jardin !