Le mauvais pli

Le mauvais pli
Juliette Binet
Rouergue, 2017

Passera, passera pas ?

Par Hélène Dérouillac

Voilà un petit album réjouissant qui joue avec les possibilités graphiques et narratives du pli central. Un promeneur tenant une laisse apparaît dès la première page de gauche. Page de droite : une interjection « Aïe ! » qui laisse imaginer quelque mésaventure… Et en effet, le promeneur aura bien du mal à franchir le pli central du livre : sa jambe se tord de drôle de façon, il perd l’équilibre, puis se prend les pieds dans la laisse. Son chien sera-t-il plus malin pour contourner l’obstacle ?

Divisé en trois parties, cet album au format proche est presque sans texte. Chaque section est seulement introduite par une courte interjection ou une question (« aïe ! » « oh ! » « mais ?… »), comme si le narrateur compatissait aux déboires du promeneur et de son chien, confrontés à cette situation étrange : le pli de l’objet-livre devient une frontière invisible difficilement franchissable. Juliette Binet nous propose une série de variations autour du pli central de l’album qui n’est pas sans faire glisser une histoire a priori banale dans une forme d’inquiétante étrangeté…

Une lecture réjouissante pour petits et grands.

 

 

 

 

 

Voilà le loup !

Voilà le loup !
Alex Sanders

L’Ecole des loisirs (loulou & Cie), 2011

 Délivez-moi ! au pays des loups 

par Sophie Genin

alex sanders,loup,forêt,objet livreEn 1996 était sorti le fameux et très original Délivrez-moi !, histoire d’un petit ours à délivrer de sa cage. Le héros était sauvé par le lecteur qui refermait vite le livre, « clac ! », sur le méchant croco qui voulait l’attraper.

En 2011, Alex sanders remet ça, mais cette fois-ci, il ne faut pas sauver le gentil mais échapper au loup, grâce, à nouveau, à la fermeture du livre, « clac ! ».

On peut s’attendre à lire et relire ce petit album cartonné autant qu’on a pu le faire avec le premier opus mais on peut aussi regretter la facilité de l’auteur illustrateur à refaire à l’infini le même livre ! Un peu d’originalité ne peut nuire aux plus jeunes lecteurs…