False Knees : Prises de bec

False Knees : Prises de bec
Joshua Barckman
Traduit (anglais, Canada) par Gaspard Bertrand
Kata, 2023

Humains, trop humains…

Par Anne-Marie Mercier

Joshua Barckman est un bédéiste canadien bien connu par son compte Instagram « False Knees » dans lequel il met en scène des oiseaux et parfois d’autres animaux dans des cases chargées de philosophie et d’humour.
On ne sait quoi admirer le plus : la posture humoristique de l’auteur qui montre des êtres désireux de comprendre ce qui se passe autour d’eux, animés par la curiosité et l’envie d’apprendre, ou tout simplement en quête d’un repas et refusant de se prendre le chou ou de se mouiller (à tous les sens du terme), ou bien la beauté de ses images.
Pas forcément pour les enfants, mais plutôt pour des grands, ou adultes aimant regarder les choses et les gens et l’air du temps avec un peu de distance  et en couleurs.

Onomatopia

Onomatopia
Émilie Gleason
Grasset jeunesse (« lecteurs en herbe »), 2024

Grrr, plaf, woutchebam !

Par Anne-Marie Mercier

Voici une sorte d’encyclopédie d’un nouveau genre : il s’agit de montrer les lieux que nous fréquentons à travers les bruits qui s’y font entendre. Chaque page fonctionne comme une planche de documentaire, montrant les éléments clés de chaque espace en noir et blanc : bibliothèque, école, toilettes, chantier, discothèque… et le peuplant de joyeux personnages caricaturaux, également en noir et blanc, réservant la couleur pour les bruits. Ceux-ci sont traduits par des onomatopées tracées en lettres épaisses et colorées : elles ont du corps et elles sont souvent très inventives. Ainsi, si la bibliothécaire fait «chhuuteuh», l’écriture fait «skritchin skritchè», le camion lance «prôônch », et bien d’autres sons. C’est une belle cacophonie !
C’est aussi une invitation à tenter de donner une traduction à tous les bruits et à être attentif à leurs accords et désaccords autour de nous.

 

Attention ! Ouvrir doucement. Ce livre a des dents !

Attention ! Ouvrir doucement. Ce livre a des dents !
Nick Bromley, Nicola O’Byrne
Traduit (anglais) par Rose-Marie Vassallo
Flammarion (Père Castor), 2024

Action ! (1)

Par Anne-Marie Mercier

La version en format poche de cet album, paru en 2013 et novateur à l’époque, est la bienvenue (même si le grand format permettait davantage de jeu) : l’auteur feint de vouloir nous raconter l’histoire du « Vilain petit canard » quand un crocodile vient s’introduire dans son histoire. Le lecteur doit être sur ses gardes car l’animal est affamé. Mais en réalité celui-ci mange le livre lui-même, les lettres, les phrases, les pages.
Le lecteur doit intervenir. On lui propose d’endormir l’animal en le berçant et en bougeant le livre, de le crayonner, de le secouer… Il finira par sortir à la manière de l’Histoire de la Petite souris qui était enfermée dans un livre (1980) de Monique Félix.
C’est un bel exemple de livre qui cherche à faire agir son lecteur et anime pages et mots. Depuis, Hervé Tullet a fait plus, Ramadier et Bourgeau aussi.
Après avoir inspiré ce livre à Nick Bromley, l’illustratrice a repris son crocodile dans Qu’y a-t-il derrière cette porte?: Ouvre-la pour voir! (2018), chroniqué sur lietje.

 

Qu’y a-t-il derrière cette porte ?

 

Norbert

Norbert
Marie Colot et Ariana Simoncini

Cot cot cot,  2024

Norbert : Un personnage en quête d’histoire

Par Lidia Filippini

Norbert est une toute petite idée, logée dans la tête de quelqu’un. Mais dans cette tête, il y a déjà beaucoup d’autres toutes petites idées en souffrance. De temps en temps, certaines s’étoffent. Elles se transforment en princesses, en fées ou en d’autres personnages incroyables et quittent soudain les lieux pour devenir des histoires. Norbert, lui, semble coincé dans sa minuscule prison pleine à craquer. Il n’en peut plus, Norbert, il crie, il hurle : « Hey, tête de linotte ! Tête de nœud ! Sors-moi de là ! » Mais rien n’y fait. Celui qui lui a donné un prénom semble l’avoir tout à fait oublié. Jusqu’à ce qu’un jour, une étincelle apparaisse…
Simple et facile à lire, cet album n’en aborde pas moins un sujet complexe : celui de la création littéraire. Le lecteur voit le personnage se construire peu à peu au gré de l’imagination de son auteur. Au départ, Norbert ressemble à un arbre tout noir avec quelques branches et quelques racines. Puis, quand l’écrivain repense à lui, il se retrouve pourvu de bras, de jambes et de dents. L’auteur hésite. Il fait de lui un prince, puis changeant d’avis, lui donne des ailes et une crête. Norbert est fou de rage. Il ne sera ni le héros d’un conte, ni une vulgaire poulette ! L’écrivain semble alors se désintéresser de lui.  Mais, tout à coup, alors qu’il n’y croyait plus, Norbert, éjecté hors de la tête, se retrouve sur une page blanche. Le personnage est libre, comme dans la pièce de Pirandello, Six Personnages en quête d’auteur. Il va pouvoir, aidé de son auteur, écrire sa propre histoire : celle que nous venons de lire !
Marie Colot propose ici un album original et riche dans lequel le lecteur, à chaque âge, trouvera de quoi s’interroger, ou juste s’étonner. Le choix d’un petit format carré, facile à manier est judicieux. Le lecteur a l’impression de se plonger dans un cahier intime et précieux. Les très belles illustrations d’Ariana Simoncini, dont Norbert est le premier album pour la jeunesse, ont su se saisir du texte. Les couleurs pastel sont propices à une douce rêverie. Les personnages, tous plus loufoques les uns que les autres, évoluent dans un univers onirique peuplé de références au voyage, mais aussi à la lecture. C’est un album réussi qui donne envie d’écrire à son tour des histoires !

Feuilleter sur le site de l’éditeur

Les Aventures farfelues de dix chaussettes

Les Aventures farfelues de dix chaussettes perdues (quatre droites et six gauches)
Justyna Bednarek, Daniel de Latour (ill.)
Traduit (polonais) par Lydia Waleryszak
Helium, 2024

Chaussettes en liberté !

Par Anne-Marie Mercier

Où vont les chaussettes qui disparaissent, remplissant nos placards de chaussettes « veuves » ou « célibataires »? Ce grand mystère existentiel, question que tout le monde ou presque se pose, trouve une réponse dans ce livre : il y a un trou sous les machines par lequel les chaussettes, en quête d’aventures, de consolation, de célébrité ou de bien d’autres choses s’enfuient.
Après un prologue résumant cette vérité fondamentale, dix histoires illustrent la question : selon leurs couleurs et leurs motifs, selon qu’elles sont de fil, de laine ou de soie, chaussette droite ou chaussette gauche, neuve ou vieille, les chaussettes ont une personnalité et même un destin quand elles décident de se l’inventer. Certaines restent chaussettes mais couvrent des pieds plus intéressants, une autre devient nounou d’une famille de souris, une autre conseillère royale, ou détective privée, ou animatrice dans un service d’enfants malades, ou devient morceau de pull… une autre rentre à la maison pour retrouver sa jumelle.
C’est drôle, surprenant, plein d’invention, bien raconté et bien traduit et les illustrations sont cocasses à souhait, transformant toutes ces chaussettes en héroïnes d’histoires en tous genres. Les recueils de nouvelles sont rares en littérature de jeunesse. Celui-ci part d’une belle idée, très originale, et illustre  bien ce genre.

Grand n’importe quoi chez les Tout-bien-faire

Grand n’importe quoi chez les Tout-bien-faire
Agnès de Lestrade, Yves Dumont
Utopique, janvier 2024

Et si le mieux était l’ennemi du bien ?…

Par Edith Pompidou-Séjournée

Nous voici chez les Tout-bien-faire, chez eux, tout est bien comme il faut : du village à la maison, de la maison au jardin et il en va de même pour les enfants, qui sont polis et bien habillés. Les couleurs dans un camaïeu gris-bleu-vert sont classiques et en parfaite harmonie. Mais l’ordre et le calme sont rompus par l’arrivée de la famille des Grands-n’importe-quoi. Rien de commun chez eux, à commencer par les prénoms un peu extravagants de papa Gontran et maman Kunégonde ou de leurs filles Antoinette et Poulette. Bien sûr, ils veulent changer de décor et commencent par repeindre leur maison en rose et vert à pois. Les Tout-bien-faire sont outrés et catégoriques : « Ils sont chez nous ! Ils n’ont pas le droit ! » Puis, les Grands-n’importe-quoi décident de déstructurer leur jardin en y semant des mauvaises herbes, en faisant les fous comme à leur habitude. Mais lorsqu’ils décident de mettre une étoile sur le toit c’est la catastrophe et tout le monde se blesse. Heureusement, leur voisin médecin, Anselme, passe par là et les soigne tout en leur faisant remarquer : « voilà ce qui arrive quand on fait n’importe quoi ! ».
Une fois guérie, la petite famille décide de remercier son docteur en lui faisant une surprise. Ils peignent des pâquerettes sur sa maison, la nuit, en cachette. Le lendemain matin, Anselme n’en croit pas ses yeux, il est fou de rage et accuse son voisin. Dans leur querelle, ils s’affrontent à coup de pots de peinture.
Les autres habitants, alertés par la dispute, apprécient toutes ces couleurs et décident de décorer la ville. La question de la standardisation en rapport à l’individualisation ne se pose plus. C’est le bazar, mais tout le monde est heureux et repeint sa maison comme il veut. Tout se termine par une grande fête : pourtant, une famille manque à l’appel, les Grands-n’importe-quoi qui sont partis en laissant un mot pour expliquer qu’ils vont « essayer de faire mieux la prochaine fois ».
Les Tout-bien-faire sont déçus : finalement, ils avaient mal jugé les Grands-n’importe-quoi qui leur ont apporté le petit grain de folie nécessaire pour enjoliver leur vie et se rebaptisent d’ailleurs : « les Tout-bien-faire-mais-pas-tout-le-temps » ! Tout est bien qui finit bien, il suffirait donc d’accepter l’autre tel qu’il est pour mieux le découvrir et devenir meilleur… Belle leçon de vie en tous cas avec beaucoup d’humour et de légèreté !

 

 

Reine de l’ouest

Reine de l’ouest
H. Lenoir
Sarbacane (« Roman Sarbacane »), 2024

Attention : explosif !

Par Anne-Marie Mercier

Quelle surprise ! Ce roman est un véritable feu d’artifice d’étonnements, de vivacité et d’insolence. On est prévenu dès le début, si on se donne la peine de tout lire : il est tout d’abord dédié « à tou.tes les neuroqueers qui aiment les pirates, les vampires et les cow-boys », lit-on avant le titre. La page suivante donne un « Avertissement »:

« Cet ouvrage contient des métaphores parfaitement ridicules ainsi que des scènes explicites. Parfois les deux en même temps. Le lecteur ou la lectrice est considéré.e comme averti.e. Toute ressemblance avec des personnages préexistants ne sera que le fruit d’une surabondance de clichés ».

Humour, autodérision, clichés, érotisme et déviances en tous genres sont parfaitement assumés. La page de titre donne comme sous-titre « un western dont vous êtes l’héroïne » : voilà pour le genre (littéraire) de base et la forme : c’est un livre contenant de nombreux parcours et chemins aléatoires. Il y a de multiples fins possibles aussi : dans l’une des séries, l’héroïne se marie après quelques petites péripéties et coule une vie tranquille dans les bois, ou bien… Personnellement j’ai fait un premier parcours de ce type, charmant mais donnant l’impression de passer à côté d’autres choses : il faut donc tirer plusieurs fils pour saisir toute la gamme des possibles. Mais quel plaisir qu’un livre qu’on peut reprendre encore et encore en étant toujours surpris.e et amusé.e.
L’autrice ayant décidé que, oui, la lecture est un jeu (Picard et Jouve, bonjour !), elle joue avec les genres aussi bien littéraires (western, roman d’éducation ou de formation, roman érotique, roman d’aventure…) qu’avec le genre : l’héroïne que « vous » êtes a des idées affirmées sur ce que c’est que d’être une femme, sur ce qu’elle peut, doit, veut, peut vouloir, être, etc., et elle fait un usage tantôt prudent tantôt débridé (pour ne pas dire déchainé) de sa liberté. On retrouve le goût de l’auteure pour les genres populaires. Elle avait dynamité magnifiquement le genre de la science-fiction avec Félicratie suivi de Battlestar botanica, une petite merveille, plus sage que celui-ci.
Tout commence comme un pastiche de roman pour jeune fille : ça se passe en Amérique, au XIXe siècle, « vous » avez laissé le chat de votre tante s’échapper et celle-ci, ne sachant plus quoi faire de cette orpheline encombrante, décide de la marier au plus vite ou de l’envoyer gagner sa vie comme institutrice à Cottonwood dans le Nebraska (ou infirmière dans le Montana, où il y a des ours et des trappeurs).
C’est le prologue (8 pages). Dès la fin du premier chapitre qui vous met dans le train (1 page et demie), vous devez choisir soit de parler à un charmant gentleman et alors d’aller vers le chapitre 12, soit de l’ignorer en jeune fille bien élevée et de vous rendre au chapitre 23. La suite dépend de vous : il y a mille possibilités et vous pouvez, selon vos choix – jeune fille bien élevée ou demoiselle audacieuse –, devenir institutrice et vous marier ou vivre une aventure torride avec le shérif, tomber amoureuse de la fille du maire, être enlevée par des hors la loi, devenir infirmière et épouser le docteur (ou pas), rencontrer des chercheurs d’or, frayer avec une tenancière de bordel, jouer (et gagner) au poker, etc.  C’est vif (les chapitres sont très courts et on saute vite d’une situation à une autre), drôle, tendre et coquin. L’héroïne que vous êtes se tire de toutes les situations tout en accumulant les bourdes. On jongle avec les clichés du western et on s’amuse beaucoup !

Reste la question de « l’explicite » en littérature de jeunesse. Certains diront «pornographie», d’autres diront que l’explicite n’est pas la pornographie et que de toute façon les jeunes sont de plus en plus tôt exposés à des images véritablement pornographiques, alors autant faire des contrefeux : dans les quelques scènes  effectivement explicites du roman, le sexe y est toujours joyeux, consenti, respectueux et cela n’a rien à voir avec l’atmosphère glauque des « New Romances » engluées dans les clichés d’une culture du viol. Mais rappelons-nous la polémique pour le gentil Tous à poil ! de Claire Franek et Marc Daniau (Editions du Rouergue, 2011) et le sérieux Bien trop petit de Manu Causse (Thierry Magnier, 2023), interdit à la vente aux mineurs par le ministre de l’intérieur. Ce livre, bien sûr n’affiche pas la mention de la loi de 1949 pour les publications pour la jeunesse, mais il a été sélectionné dans la liste des nominés pour le prix Vendredi. La question reste donc posée. Empoignades en perspective…

Pour creuser la question, c’est le moment de lire ou relire le livre tonique, instructif et utile de L’Aventure politique du livre jeunesse, par  Christian Bruel.

Nom d’une sorcière !

Nom d’une sorcière !
Nathalie Kuperman, Soledad Bravi
L’école des loisirs (Moucheron), 2024

la métamorphose de la sorcière

Par Anne-Marie Mercier

Vous l’avez sans doute remarqué : dans les contes, de nombreux acteurs sont des rôles mais ne sont pas de vrais personnages. Ils n’ont pas de nom ni de passé. Ils sont La sorcière, Le roi et La reine… Nathalie Kuperman humanise sa sorcière, tout en lui laissant ses attributs traditionnels (cheveux roux, robe et grand chapeau noir, chat noir, petite maison bizarre dans la forêt). Un beau matin elle se dit qu’elle voudrait « avoir un nom comme tout le monde » et elle décide de demander de l’aide à ceux qu’elle rencontre, d’abord une tortue, puis un tigre, un cobra, une limace. Chacun, sous la menace, ce qui génère le comique des situations, ne peut proposer que son propre nom. Mais rien ne va…
Drôle, extrêmement lisible, tant par la typographie que par la structure en randonnée et la simplicité du texte, des dialogues et des images, ce petit livre est parfaitement adapté aux premières lectures.

 

La Princesse aux petites noix

La Princesse aux petites noix
Émilie Chazerand, Stéphane Kiehl
Sarbacane, 2024

Genre troublé

Par Anne-Marie Mercier

Un roi et une reine ont un fils, pour leur plus grand bonheur. Mais, comme souvent, l’enfant ne se développe pas comme ils l’auraient souhaité ; dans ce cas précis, la virilité du prince est très peu affirmée. Tout en ayant hérité d’un féroce aïeul le nom d’Otto, le prince n’a aucun goût pour les armes et adore s’habiller en princesse. Si son père accepte tout cela (l’enfant n’est-il pas honnête, gentil, en bonne santé, ce qui seul importe ?), sa mère s’inquiète, puis tout le royaume s’alarme après en avoir ri, car Baldur, le brutal fils du roi voisin vient un jour défier le prince (qu’on surnomme « la princesse aux petites noix ») dans un duel pour lui ravir le royaume.
La fin est surprenante (et heureuse).
Baldur est comme Otto, malgré leurs caractères opposés. Il est perçu par les autres comme étrange. Il dérange. Il n’a pas d’ami. Les deux princes, par un coup de théâtre amusant, se découvrent des points communs, et c’est le début d’une grande amitié.
Tout l’album fait l’éloge de l’acceptation de la singularité et remet en question les stéréotypes de genre des contes d’autrefois (on aura reconnu le détournement du titre de la « Princesse au petit pois ») et de la vie d’aujourd’hui. L’utilisation fine du bleu et du rose, de façon discrète, lui donne une belle cohérence graphique.

Max et les presque chevaliers. T. 2, La bataille des doubles

Max et les presque chevaliers. T. 2, La bataille des doubles
Lincoln Peirce
Seuil jeunesse, 2024

Par Anne-Marie Mercier

Lincoln Peirce, créateur des tribulations du collégien catastrophique Big Nate et de sa bande de copains, transpose de plusieurs façons son feuilleton. En gardant la formule du roman graphique et son style quasi enfantin (comme si les héros avaient dessiné eux-mêmes leur aventures – ce qui se confirme à la fin de l’histoire), il transforme l’univers du collège en école de chevaliers qui accueille exceptionnellement une fille, nommée Max, après que celle-ci a, dans le premier volume, sauvé le roi et le royaume. Elle fait l’objet de brimades de la part de leur instructeur qui n’accepte pas qu’une fille participe à cette formation et elle souffre d’un cruel manque de confiance en elle. Avec sa bande de copains, un gros, fou de lecture, une apprentie magicienne et un garçon en formation aux écuries royales, l’histoire démontre que chacun a son talent particulier et que en s’unissant on est plus fort.
Quant à l’intrigue, elle est pleine de rebondissements. Encore une fois, les forces du mal tentent de prendre le pouvoir et il faut toute l’habileté et l’intelligence des jeunes héros pour en venir à bout et restaurer l’ordre. Malgré le suspense et l’aspect souvent dramatique des événements, l’humour est constant, aussi bien dans les dialogues que dans les relations entre personnages ou les dessins. Le sort fait aux livres est particulièrement savoureux et l’on a hâte de voir ce que deviendra la bibliothèque de Gontran, les chevaux de Simon et la magie de Mélie…