Cachés

Cachés                                
Sharon Dogar

traduction (anglais) de Cécile Dutheil de La Rochère
Gallimard Jeunesse, 2011

un roman historique qui pose problème

Par Maryse Vuillermet

L’auteur a imaginé le récit du garçon Peter Van Pels qui était enfermé avec ses parents dans l’appartement des Franck au 263 Prisengracht à Amsterdam pendant la seconde guerre mondiale. Le narrateur raconte la vie dans l’annexe, ses émois d’adolescent, ses désirs, ses moments de bonheur à la fenêtre. Au début, il trouve Anne insupportable et,  peu à peu, il apprend à la connaître et tombe amoureux d’elle. Ils passent des heures à se parler et à se poser la même terrible question : Pourquoi? Pourquoi? Commment est-ce possible? Qu’est-ce que ça veut dire être juif?  Ils ont peur ensemble et se soutiennent.

Ensuite, en 44, quand le récit réel d’Anne s’arrête car elle est déportée, le récit du narrateur se poursuit et raconte les camps d’Auschwitz et de Mathausen. Il raconte son insupportable agonie. L’auteur a donc inventé la première partie du récit à partir du Journal d’Anne Franck et la  seconde,  à partir de documents et de témoignages.

Dans le site Ricochet-jeunes.org, Claude-Anne Choffat explique que ce roman a suscité l’indignation de survivants de la famille d’Anne Franck . En effet, cette dernière  n’est pas tojours montrée sous un jour favorable, elle est souvent exaspérante. Mais, surtout,  ils reprochent à l’auteur d’avoir exploité l’histoire vraie dans une fiction. Moi, je ne suis pas du tout choquée par le procédé. L’Histoire est un sujet de roman depuis toujours. Et ce livre permet de saisir de l’intérieur l’horreur de l’enfermement  et des persécutions  nazi pour des jeunes qui ne demandent qu’à vivre, apprendre, et s’aimer.

Je suis juste réservée sur la longueur, je trouve  l’ensemble parfois un peu long et répétitif.  Un livre cependant courageux et instructif !