Supermoyen

Susie Morgenstern
Supermoyen

Ecole des loisirs, coll. Mouche

Supermoyen en demi-teintes

Par Dominique Perrin

Susie Morgenstern, Dominique Perrin,  Supermoyen,  Ecole des loisirsAlexandre a du mal à endosser son propre rôle, à l’école et hors de l’école ; ou bien – autre façon de le décrire – il endosse trop bien le rôle du moyen ; ou encore, il est celui qui n’est pas entièrement convaincu – autant dire franchement pas convaincu – de sa capacité à susciter l’estime, à commencer par la sienne.

Le récit est alerte, son enjeu intéressant, et laisse pourtant l’impression d’être mince : il supporte mal, peut-être, d’emprunter les ornières d’un schéma affectif bien connu – amoureux silencieux finalement reconnu par sa brillante dulcinée, camarade présumé idiot s’avérant néanmoins sympathique, au prénom anglo-saxon souvent donné dans les milieux populaires. Et, un peu comme dans Comment j’ai changé ma vie d’Agnès Desarthe (2004), le piano envoyé comme un sésame existentiel par un parrain inspiré constitue un objet transformateur sans doute peu présent et peu probable à l’horizon d’éventuels lecteurs de classes peu aisées.