Les Trois Petits Cochons
Noëlle Revaz, Haydé
La Joie de lire, 2015
Au loup !
Par Anne-Marie Mercier
Dans ce texte, écrit pour le théâtre pour quatre à cinq personnages plus une voix, on rejoue la fable des petits cochons. L’incertitude sur le nombre de quatre ou cinq tient au fait que la mère joue aussi le rôle du loup et est organisatrice cachée du jeu : en début du récit, elle annonce aux enfants qu’ils partent seuls en vacances sur une île car elle est trop occupée à se peindre les ongles (le lundi en blanc, le mardi en violet, le mercredi en bleu…) ou à se parfumer chaque jour avec un parfum de fleur différent (le lundi la pâquerette, le mardi la violette, le mercredi la clochette…). Tout le texte est marqué par des effets de listes, de reprises et variations et en est ainsi très joueur et rythmé.
Les enfants jouent le conte en attendant un loup qui se fait attendre puis est peu enthousiaste, ce qui endort leur méfiance, avant de ressembler enfin à celui de la tradition, leur procurant une grosse peur… dégonflée brutalement.
Ils se comportent comme des petits cochons (avec le plaisir de se rouler par terre et de se salir), et en fonction de leurs âges différents : le plus jeune craintif et écervelé, l’aîné meneur mais prudent, le troisième… entre les deux). C’est une très jolie variation sur ce conte bien connu et un texte savoureux, accompagné de dessins expressifs et drôles.