Le Noir de la nuit
Chris Hadfield et Kate Fillion, The fan Brothers (ill.)
Traduction (anglais) d’ilona Meyer
Edition des éléphants, 2016
« Le silence éternel de ces espaces infinis m’effraie »… (B. Pascal)
Par Anne-Marie Mercier
On a souvent de mauvaises surprises quand on ouvre un album signé par une « célébrité », vedette de la chanson ou du cinéma, de la politique ou du sport… Ici, la première surprise (quoique…) c’est que l’histoire est signée par un astronaute, Chris Hadfield, un peu aidé sans doute par Kate Fillion, dont le nom ne figure pas sur la couverture. La deuxième, c’est que le résultat est très réussi, combinant autobiographie et fantaisie.
Du côté de l’autobiographie, on nous montre le jeune Chris possédé à la fois par une passion de l’espace et par des terreurs nocturnes. Le dénouement associe ces deux éléments, le jour où il voit à la télévision Neil Armstrong et la mission Apollo 11 se poser sur la lune : il deviendra pilote et il se souviendra que rien n’est aussi noir que le noir de l’espace. Des photos en fin d’album montrent la cohérence de ces vies.
Le côté fantaisie est assuré par les illustrations, belles, drôles, rêveuses, qui évoquent tout à la fois un imaginaire de l’espace, comme dans les Tintin et les Caroline, et le monde de la nuit, rassurant par la représentation des parents, de la maison, du chien, inquiétant par les ombres qui prennent des allures d’extraterrestres et évoquent certaines créatures d’Ungerer ou de Sendak. L’infini des rêves et de l’espace se combinent pour faire rêver celui qui oublie d’avoir peur.