Anne d’Avonlea

Anne d’Avonlea
Lucy Maud Montgomery
Traduit (anglais, Canada) par Isabelle Gadoin
Monsieur Toussaint Louverture (Monsieur Toussaint l’aventure), 2021

Anne de Green Gables, l’enfance renouvelée

Par Anne-Marie Mercier

Anne d’Avonlea, deuxième tome des aventures d’Anne de Green Gables (ou de la maison aux pignons verts – voir notre chronique du 1er volume), a le charme du précédent, dans un autre genre : ce n’est plus l’histoire d’une orpheline désespérée qui cherche maladroitement sa place, mais celle d’une jeune fille qui débute dans la vie avec une famille (sa mère adoptive, Marilla, reste bien présente), des amis, des voisins, quelques ennemies (il en faut !), un travail, des projets d’avenir…
Cependant, on retrouve le caractère de l’héroïne, sa maladresse qui donne lieu à des épisodes très drôles, son enthousiasme (la visite de l’écrivain est un grand moment), ses scrupules de jeune enseignante (faut-il punir les élèves, les frapper, comme le font les autres instituteurs ?), son romantisme et son amour de la nature. On retrouve la vie du village, ses secrets (certains sont dévoilés), les projets d’embellissement de ses jeunes, conduits par Anne et Gilbert, auxquels Marilla répond avec son bon sens parfait que « les gens n’aiment pas qu’on les embellisse ». On retrouve aussi la mentalité paysanne résignée à travers la servante de Madame Lewis, Charlotte IV, qui espère le meilleur tout en s’attendant au pire,  et avec bien des personnages secondaires, au fil des chapitres, qui offrent une image pittoresque de l’Ile du Prince Edouard où se déroulent ces histoires. Les paysages sont toujours décrits et nommés par Anne comme des lieux enchanteurs et presque magiques et le Pavillon aux échos de mademoiselle Lavande, la fiancée qui attend depuis toujours son aimé, en est un bon exemple.
Les émerveillements d’Anne enchantent et font du bien : ils invitent à regarder le monde avec un œil neuf et à se réjouir immensément avec peu : même si Anne grandit, elle reste par-là une éternelle enfant. Lucy Maud Montgomery, dans un style enlevé bien traduit et un récit très rythmé, nous entraine dans son sillage. C’est drôle, émouvant, poétique, parfois caustique, toujours généreux.
Un petit régal, de 13 à 103 ans. Le livre est en lui-même, comme le premier tome, un bel objet.

 

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