Norlande

Norlande
Jérôme Leroy
Syros, 2013, collection Rat noir

 Accepter de regarder la vérité  en  face !

Par Maryse Vuillermet

 

 

 

norlande image Un sujet horrible traité  avec délicatesse et de l’intérieur.

Clara, la narratrice, blessée, terrifiée, vit  dans une clinique depuis des mois, n’arrive plus à parler aux médecins, ni à sa mère, elle a perdu le goût de vivre.  Elle essaye  alors de s’exprimer en écrivant à sa meilleure amie, Emilie, une française. La culpabilité l’étouffe, l’écrase, mais on ne sait pas de quelle horreur elle  revient, de quoi elle est  victime ou coupable. Peu à peu, son récit nous éclaire et libère sa parole et ses souvenirs.

 Avant, elle était une jeune fille insouciante et heureuse, fille d’une mère formidable,  ancienne sportive et ministre des affaires étrangères de Norlande, un pays imaginaire mais qui ressemble beaucoup à la Norvège, En effet, c’est un  pays  prospère grâce aux revenus du  pétrole, calme, où les ministres se déplacent sans gardes du corps et très accueillant avec les étrangers qui y viennent très nombreux.

 Clara,  en   découvrant  qui est son père,   un homme  politique assassiné pour ses idées,  et en prenant conscience  de l’existence du racisme dans son pays, commence à militer dans un groupe pacifiste. Elle est alors contactée sur facebook par un garçon plus âgé qu’elle, un peu bizarre mais très séduisant et  dont elle tombe amoureuse, impatiente qu’elle est de vivre une vraie aventure. Elle ne voit rien quand il lui demande les codes secrets du parking du ministère.  Elle ne comprendra qu’après qu’il  y a fait sauter une voiture piégée qui tuera huit personnes et blessera sa mère. Mais,  lors du carnage de l’ile  de Clamarnic, où sont rassemblés tous les  jeunes militants de son groupe, elle voit son visage de fou et elle assiste à la mort de beaucoup de ses amis.

Etant enfin parvenu à dire son secret, elle ira mieux mais son innocence et sa jeunesse ont pris fin. De même que la croyance en la beauté et l’harmonie paisibles de Norlande.