Les Zinzins de l’assiette

Les Zinzins de l’assiette
Audren

Ecole des Loisirs (Neuf), 2011

Mère à la dérive, enfants aux fourneaux

par Sophie Genin

9782211205092.gif« Chapitre 1 : Le Blues du supermarché, chapitre 6 : Les raviolis et les Ricains, chapitre 8 : changer les habitudes et savourer, chapitre 9 : avec 10 euros et de l’amour, chapitre 10 : les ingrédients magiques, chapitre 13 : ma mère mijote ».

Envie de découvrir ce que cachent ces titres ? Ouvrez ce drôle de petit roman et suivez les tribulations du narrateur, Milos, et de ses deux frères, Virgile, l’aîné, et Desmond, le petit qui pleure tout le temps, tous de pères différents, et de leur maman, franchement pas douée ni en cuisine ni en couple.

Ses garçons lui offrent un livre de cuisine pour son anniversaire et veulent qu’elle s’y mette mais peine perdue : ils devront le faire eux-mêmes ! Après de lourds échecs et des aventures culinaires peu ragoûtantes mais hilarantes, les garçons réussiront à faire évoluer leurs repas mais apprécieront aussi les changements familiaux et amoureux de leur mère !

Même pas mort !

Même pas mort ! 
Audren
L’école des loisirs (théâtre), 2011

Dommage !

Par Michel Dieuaide

Même pas mort.gif Parler de la mort aux jeunes spectateurs avec le langage théâtral est un choix courageux. Dans une pièce intitulée « Même pas mort ! », l’auteur se risque à aborder une thématique qui engage beaucoup, quand on sait combien les adultes restent souvent sans voix devant les interrogations des enfants à ce sujet.

Audren met en jeu ses personnages dans une situation unique : l’attente des familiers d’un mort autour d’une tombe ouverte avant l’arrivée du  cercueil. Peine, frustrations, humour s’égrènent pour supporter ce sursis à l’adieu définitif, en présence de deux importuns, autoproclamés « conservateurs de bonheur », qui vont s’immiscer dans la conversation des proches du disparu.

Très vite, malheureusement, les dialogues s’évertuent à dédramatiser la situation de base et la pièce s’engouffre dans une légèreté décalée qui fait disparaître toute tension émotionnelle. Qui plus est, le mort n’est même pas mort et sa réapparition renforce la sensation que, décidément, vouloir parler de la mort ne suffit pas si l’écriture s’emploie à l’esquiver. Tous les personnages – à l’exception de Bérénice (la femme de ménage du mort) – s’échinent à prendre de la distance, perdant ainsi toute épaisseur. Ernest et Maya, les pseudo-poètes du bonheur de vivre, ressemblent à des baudruches langagières et contribuent principalement à retirer à l’écriture toute la densité que le choix initial de contenu pouvait laisser espérer. Dommage ! « Même pas mort ! » tient de la supercherie…même pas drôle !