14 auteurs racontent… Les chroniques de Harris Burdick

14 auteurs racontent… Les chroniques de Harris Burdick
Chris van Allsburg, Lemony Snicket, Tabitha King, Jon Scieszka, Sherman Alexie, Gregory Maguire, Cory Doctorow, Jules Feiffer, Linda Sue Park, Walter Dean Myers, Lois Lowry, Kate DiCamillo, M.T Anderson, Louis Sachar, Stephen King
L’école des loisirs, 2013

Quand le rêve devient réalité

Par Anne-Marie Mercier

chroniques-de-harris-burdick-van-allsburg-199x300Le très célèbre album d’images de Chris van Allsburg, Les Mystères de Harris Burdick, paru en 1985 à L’école des loisirs, trouve ici son texte à travers ces « chroniques » ; il s’agissait d’un manuscrit fictif abandonné par un auteur de nouvelles, contenant des images en tons de gris accompagnées chacune uniquement d’une légende et d’un titre. Le jeu du lecteur était de s’inventer des histoires à partir de ces univers apparemment réels où quelque chose d’étrange détonnait.

Ce jeu a été poursuivi par une pléiade d’écrivains reconnus en jeunesse ou dans le genre de l’étrange, et le résultat est assez réussi, toujours surprenant, ceux-ci ayant mis un point d’honneur à ne pas aller dans le sens le plus attendu. Chacune de ces nouvelles est très réussie, mais curieusement, il en va comme d’un film adaptant un livre très aimé : on ressent une pointe de déception à voir ainsi figé ce qui restait une rêverie jamais terminée. Pour ceux qui découvrent l’album, ce sera une belle découverte, pour les autres, cela dépend, d’eux, de la nouvelle elle-même, et de leur envie de poursuivre le jeu sans garde-fou.

Pour poursuivre (ou commencer), voir sur le site de l’école des loisirs le concours d’écriture sur Harris Burdick avec les nouvelles de collégiens primées : http://www.ecoledesloisirs.fr/harrisburdick

Même chose sur le site de l’école des lettres.

L’apprenti

L’apprenti
Linda Sue Park
Flammarion (castor poche), 2012 (2003)

 Terre de connaissance

Par Jérôme Bezault, master MEFSC Saint-Etienne

lapprentiDans la Corée du XIIème siècle, un jeune orphelin de douze ans aspire à une autre vie que celle qu’il a menée jusqu’à présent. Lichen a une vie compliquée : il vit sous un pont en compagnie du vieil homme qui l’a recueilli alors qu’il n’avait que deux ans, et qui répond au surnom cocasse de « La Grue ». L’animal, symbole de longévité et de fidélité au Japon, en Chine et en Corée, est en effet un reflet fidèle de l’ami du garçon. La première de couverture, par les couleurs, le dessin de la grue et la typographie, invite immédiatement le lecteur à un voyage en Asie.

Pour se nourrir, les deux protagonistes sont obligés de trier des ordures. Au cours de l’une de ces excursions, Lichen se prend d’admiration pour le travail de maître Min, un potier. La passion et la curiosité l’emportant sur la raison, Lichen s’approche trop près et casse un vase par accident : il propose alors de racheter sa faute en travaillant pour le potier, ce qui va changer sa vie. Linda Sue Park nous parle, sans jamais moraliser, de la responsabilité, de la valeur du travail, de la patienceet de la persévérance, tout en initiant le jeune lecteur à la culture coréenne. Les personnages principaux sont attachants et il est facile de s’identifier à eux, qu’il s’agisse de Lichen et de sa droiture, de La Grue qui philosophe ou du potier Min qui semble toujours cacher quelque chose sous ses airs bourrus.

C’est à travers la poterie que l’on découvre la Corée, le roman permettant une véritable initiation à ce monde, avec des notes en fin d’ouvrage. Ce conte est une belle  histoire d’orient, accessible, au vocabulaire simple, porteur de vraies valeurs.