C’est obligé que les petits cochons se fassent manger par le loup?
Marie-Agnès Gaudrat, Marie Mignot (ill.)
Casterman, 2021
Questions (pas vraiment) existentielles, quoique…
Par Christine Moulin
L’album repose sur des recettes éprouvées: les pages cartonnées tout-terrain qui permettent même que l’on dévore le livre, les rabats, des illustrations très colorées et expressives, la formule récurrente « c’est obligé que » qui invite à la participation et les rimes. A cela s’ajoute un répertoire de personnages dont le succès est indestructible: le loup, le chat, la sorcière, l’ogre, les cauchemars, plaisamment représentés sous forme de monstres sympathiques. Rien de surprenant. Il est évident que « ce n’est pas obligé » et que le faible l’emportera toujours sur le fort, qui se retrouve toujours en mauvaise posture. Ce qui l’est peut-être davantage, c’est la chute. Alors qu’on croyait assister à une déconstruction des stéréotypes (d’autant que l’illustration qui accompagne la question sur les « grands méchants » représente UNE grande méchante), on quitte le terrain de la littérature ou de la psychologie, pour assister finalement à une glorification de l’intelligence et du savoir: le slogan « On n’est pas bêtes, on a plein d’idées dans nos têtes » est renforcé par des images de livres, de formules mathématiques et d’encyclopédies. C’est ce qu’il y a de plus original dans l’album.

Une plongée visuelle et sonore au XIVème siècle pour découvrir chevaliers, châteaux forts et cathédrales grâce à des scènes de vie quotidienne, du marché à la construction d’une cathédrale, en passant par le château du seigneur, assiégé deux pages plus loin, la vie au village et celle au monastère. Cet ouvrage ludique, documentaire interactif propose plus de 80 rabats afin de découvrir des détails de la vie médiévale, un sigle « jumelles » permettant de voir des scènes grossies pour mieux les apprécier. Ce livre peut se feuilleter à des âges différents, de la découverte à l’approfondissement, une fois que l’on est plus grand. Un bémol néanmoins : le foisonnement d’informations peut rebuter mais, passée cette entrée, l’univers attractif opère sur le lecteur avide de connaissances.