Bansky et moi

Bansky et moi
Elise Fontenaille
Rouergue

Street-art, cinéma et cake aux carambars

Par Michel Driol

banskyBansky, c’est à la fois le street-artist à qui on attribue une fresque, en face de l’appartement du héros, et le nom du rat apprivoisé du héros, Darwin, un adolescent qui vit seul avec sa mère, Somalienne exilée, chauffeure de taxi de nuit, dans un Paris populaire en proie aux expulsions. Darwin adore cuisiner et filmer, puis montrer ses vidéos sur Viméo. La rencontre avec Eva, jeune fille seule, vivant au sommet un château d’eau, va lui faire découvrir le plaisir de grapher, les catacombes, et l’Amour !

Ce roman urbain est une belle galerie de portraits contemporains, à commencer par ceux des deux héros adolescents, indépendants, l’une pleine d’initiatives et de débrouillardise (elle a dû s’exiler seule d’un pays qu’on devine d’Europe orientale, et apprendre à survivre en France), l’autre de Darwin, le narrateur, enfant sans père, plus timoré, mais qui va apprendre à vaincre ses peurs. Du côté des adultes, Ophélie la maman chauffeure de taxi de nuit, l’humanitaire Jibé, Isaac le cuisinier camerounais et quelques autres, hauts en couleur, incarnent une humanité savoureuse et protectrice.

Ce pourrait être un roman sombre et glauque, parlant de l’exil, des sans-papiers, des immeubles qu’on rase pour en construire de nouveaux, des camps de Roms qu’on ferme de force, des dangers (les skins dans les catacombes), mais, grâce à l’écriture d’Elise Fontenaille, c’est tout le contraire : un roman plein de légèreté, d’humour, de tendresse pour les personnages, un roman optimiste et confiant dans l’avenir, montrant la fraternité et la solidarité en action.

Enfin, c’est un roman qui se termine par les recettes de cuisine qu’il évoque ! Et c’est double plaisir !

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