L’Odyssée d’Outis
Jean Lecointre
Thierry Magnier, 2013
Mythique photomontage
Par Dominique Perrin
L’Odyssée d’Outis a reçu la “pépite” de l’album à Montreuil il y a de cela une éternité (en 2013) : la bonne nouvelle annoncée ici est que ce faramineux ouvrage n’a pas perdu de son éclat dans cet intervalle – pas plus que depuis l’antiquité dont il semble sorti en trombe, tout patiné et chevauchant une grande vague méditerranéenne. C’est un chef-d’oeuvre d’humour visuel – télescopant les plus beaux visages de marbre des dieux grecs, les maillots de bain et costumes masculins les plus stylés et le casque aveugle de bioman –, et textuel – associant les vertus du résumé le plus sommaire à un art consommé du dialogue (voir la première page d’exposition téléphonique où Outis parie avec son fils et sa femme qu’il arrivera avant eux à la gare de Lyon où il doit les accueillir à leur retour de vacances en Grèce). C’est bien “toute” la mythologie qui est là (ou presque), dans ses rebondissantes extensions (à de nombreux épisodes de L’Odyssée proprement dite se mêlent allègrement quelques autres tout aussi dignes de revivre), et dans sa merveilleuse fraicheur.