Le chat

Le chat Magali Attiogbé Amaterra, 2017

Mon (tout premier) documentaire

Par Christine Moulin

Voilà un album qui peut initier les tout-petits à l’intérêt des documentaires. Quelques concessions sont faites à leur jeune âge: le format est carré, le carton épais, c’est le chat qui parle (ce qui, soit dit en passant, ne facilite pas forcément la lecture). La présentation est ludique: trous et rabats permettent de dynamiser les découvertes. On n’échappe pas à l’anthropomorphisme (« Ce que je préfère, c’est jouer avec mes chatons ») mais dans l’ensemble, les informations ne sont pas inexactes, sans être vraiment précises, il est vrai. Les illustrations sont engageantes. Nous avons donc affaire à un ouvrage qui plaira sans doute aux enfants passionnés de chats.

Petite chose

Petite chose
Agnès Laroche, Iratxe Lopez de Munain
Amaterra, 2013

L’art d’aimer

Par Christine Moulin

petite-chose-de-agnes-laroche-966696565_MLAlors, voilà, c’est l’histoire de Petite Chose, qui fuit depuis longtemps un terrible danger : on ne sait pas grand-chose de plus, ni ce qui la menace, ni ce qu’elle est, comme son nom l’indique. Elle apparaît sous la forme d’une minuscule bonne femme, habillée de bleu, avec de grands yeux tout ronds et un air de Perlette, la petite goutte d’eau, en plus décidé. Mais c’est aussi l’histoire d’Ours, avec une majuscule: un ours très ours. Et l’une s’incruste, malgré tout ce que peut tenter l’autre pour s’en débarrasser.  Finalement, l’un tombe malade, si bien que l’autre, « si vive, si fragile, si têtue, si douce » le soigne et le sauve. A son réveil, il l’accepte enfin.

A première lecture, l’histoire est charmante, mais presque convenue, dans la grande tradition hollywoodienne de l’ours mal léché et de la Belle. Seulement, on la relit, ne serait-ce que pour revoir Petite Chose lovée contre Ours ou levant vers lui son nez mutin. C’est alors qu’on se prend à penser que Petite Chose avait tout calculé depuis le début: « Il était parfait. Impressionnant. Effrayant. Terrifiant ». C’était donc un protecteur qu’elle cherchait ? Ne l’a-t-elle donc soigné que pour qu’il la défende contre le danger qui la poursuivait? Déçu, presque amer, on relit la fin: « Elle avait désormais un compagnon impressionnant, effrayant, terrifiant. Mieux, un ami. Alors, elle osa regarder le danger [qui] recula puis, sans hésiter, […] s’effaça ». Rassuré, on se dit que dans ce « alors » réside toute la puissance de l’amour. Désintéressé. Et on relit l’histoire, ne serait-ce que pour revoir Petite Chose lovée contre Ours.