L’Une danse, l’autre pas

L’Une danse, l’autre pas
Geneviève Casterman
Ecole des loisirs (Pastel), 2011

 Poésie et humanité réunies

par Sophie Genin

9782211203012.gifLe titre poétique -référence au film d’Agnès Varda, L’Une chante, l’autre pas, traitant du droit des femmes et du féminisme à travers le destin très différent de deux amies – donne le ton de cette fable philosophique délicate.
Rose et Line, oiselles jumelles partagent tout dans la prime enfance mais sont fondamentalement différentes.
Le trait des dessins représente avec pudeur et émotion des oiseaux blancs aux pattes jaunes et au bec orange, les détails les humanisant pour rendre l’histoire accessible à tous. L’identification est immédiate car, grâce à la gémellité, chacun peut s’identifier à l’une ou l’autre soeur : l’une est « bougeon » et rêve de parcourir le monde, l’autre, plus sédentaire, a un tempérament d’artiste et recueillera les oisillons tombés du nid.
Toutes deux auront besoin de se détacher l’une de l’autre, de s’émanciper, afin de mieux se retrouver. La fin reste ouverte, chacun pouvant interpréter le destin des soeurs. Une des lectures, dans la lignée de Auprès de mon arbre de Brassens, pourrait être la renaissance de celle partie puis revenue, celle partie chercher ailleurs ce qu’elle retrouve chez elle, avec ses racines…