Le grand cheval bleu

Le grand cheval bleu
Irène Cohen-Janca
Maurizio A.C. Quarello

Rouergue, 2011

« Bleu comme le ciel de Trieste »

Par Dominique Perrin

     « Un jour de 1974, un immense cheval bleu, accompagné d’un cortège de malades et d’artistes, a vraiment parcouru les rues de Trieste. Il était le symbole de ce mur entre la ville et l’hôpital que le docteur psychiatre, Franco Basaglia, voulait abolir. Il m’a inspiré cette histoire… »
Un voyage vers l’Est et vers le Sud  – l’Italie vue depuis Trieste –,

Un voyage dans le passé – les années 70 et le mouvement de contestation de la crimininalisation et de la relégation des malades mentaux –,
un voyage dans la société – la mère du narrateur est lingère au grand hôpital psychiatrique de San Giovanni –,
un voyage dans le vivant – le personnage central est un cheval de charge –,
un voyage dans les âges de la vie – le narrateur passe de l’enfance à l’adolescence, le cheval auquel il consacre son témoignage approche de la fin de sa vie –
un voyage dans les possibles politiques – des débats naissent, des mondes étrangers se rencontrent, des paupières battent –
un récit très ample et très bref, ouvert sur des pages vierges et des illustrations en noir, blanc et bleu comme un rivage sur l’élément liquide.

Effets secondaires

Effets secondaires
Maurizio A. C. Quarello

Rouergue, 2010

Tant qu’on a la santé…

Par Chantal Magne-Ville

effetssecondaires.pngUn petit album au format carré pour aborder un sujet très sérieux voire didactique, sur les risques liés aux médicaments pris avec excès. Dès le premier regard, le ton est à l’humour. Monsieur X, un rocker guetté par la calvitie, est prêt à recourir à tous les médicaments pour enrayer la chute de ses cheveux, sous l’œil railleur de son chien qui porte la voix des émotions. Chaque médicament au nom savoureux entraîne des effets secondaires ; le malheureux est pris dans une spirale infernale qui le conduit à aller chez tous les spécialistes sans succès pour revenir à son point de départ, mais en ayant accepté sa nouvelle apparence. Le dessin joue avec la ligne claire : le trait est précis frisant parfois le grotesque, ce qui confère à cet album un ton très BD, renforcé par un rythme enlevé, qu’illustre l’alternance du texte et des belles pages. Un livre moins simple qu’il n’y paraît, qui saura séduire aussi bien les petits que les plus grands.