La Revanche du clown

La Revanche du clown
Sara
Thierry Magnier, 2011

Clown en fugue

Par Yann Leblanc

On retrouve tout l’art de Sara dans cet album grand format : Les papiers découpés jouent sur les formes et créent de la profondeur dans un monde chromatique sobre : rouge, noir, blanc, quelque touches d’ocre… L’absence de texte est remplacée par une narration en image claire et fluide. L’univers poétique du cirque et de la nuit est superbement illustré.

Le Vent à pleins poumons

Le Vent 
Edith de Cornulier-Lucinière, Sara
La Joie de lire, 2010

Le Vent à pleins poumons

Par Dominique Perrin

levent.gifLes pages de cet album semblent d’une épaisseur et d’un grain qui évoquent la feuille d’arbre – et sans doute un peu, par là, les étapes qui ont permis leur fabrication. De fait, tout ce qu’on trouve sur ces pages semble, avec vigueur et résolution, rendre présentes des choses très simples et incarnées. « Arzel respire à pleins poumons » ; le vent l’aspire, brasse ses cheveux et vêtements, le malmène avec franchise, le pousse et l’emporte ; ses sensations, cumulatives, prennent toute la place dans des doubles pages dont la matérialité première – jeu sur quelques tons, impression d’encres bues par le papier et de découpes créatrices de mouvement – est affirmée. C’est le récit d’une lutte d’enfant avec un élément fascinant qui lui inspire, comme un besoin et une envie, de crier, inventer, sentir, apprécier de sentir.

Nu

Nu
Sara
Seuil Jeunesse, 2010

par Frédérique Mattès

A chaque album de Sara, on est saisi par la délicatesse et l’expressivité de ses illustrations épurées composées uniquement de papiers déchirés déclinés en bi-chromie (ici ocre et noir). Un court texte en page de titre présente les personnages principaux (un archéologue et une statue de temple grec) puis la narration est prise en charge uniquement par l’image. Les personnages échangent leurs places, la  statue prend vie et s’échappe. Le lecteur se laisse entraîner avec plaisir dans cette escapade muette et un peu folle. Puis chacun regagne sa place … enfin c’est ce que l’on croit. La fin de l’album offre une ouverture iconographique qui interroge. Une femme rousse apparaît en gros plan, le socle est de nouveau vide …. Un album résistant à lire et à relire à plusieurs niveaux.