Que faire de notre temps ?

Que faire de notre temps ?
Dieter Böge, Bernd Mölck-Tasse
La Joie de Lire, 2010, traduit de l’Allemand (collectif)

Oui, que faire de notre temps ?

par Christine Moulin

Cet album, « à tendance » pseudo-documentaire, décline la réponse, forcément incomplète, en un format répétitif : un texte, dont le titre est à l’infinitif, parsemé de petits croquis qui illustrent, (expliquent ?) certains mots ; une image pleine page, qui fait la part belle aux personnages, disproportionnés par rapport à la scène dans laquelle ils figurent. Toutefois, le propos est quelque peu ambigu : s’il s’agit de présenter les professions aux jeunes enfants, cet album est « encombré » par des réflexions qui peuvent paraître superflues ; s’il s’agit de faire réfléchir les plus grands, peut-être peuvent-ils être rebutés par des explications qui leur sembleront trop simples.

La première page rappelle l’album Pain, beurre et chocolat, d’Alain Serres (Rue du Monde, 1999), en évoquant les tâches, accomplies par des milliers d’anonymes, qui rendent possible la vie de chacun. Le cadre est posé, le destinataire est pris à parti : « Tu pourrais d’ailleurs remercier à longueur de journée toutes sortes de gens que tu ne connais pas ».

Mais les activités professionnelles ne sont pas les seules à être décrites : on trouve ainsi des textes qui ont pour thèmes « courir », « aider », « apprendre », etc., renforçant l’aspect « philosophique » de l’ensemble. Certaines affirmations sont discutables ; peut-être le but est-il d’ailleurs qu’on en discute, en classe, par exemple : « Une chose est sûre : le savoir ne peut pas disparaître. […] Les chercheurs veulent absolument tout savoir ».

Parfois, le ton se fait humoristique : dans le décalage entre texte et image (le peintre est, en fait, un tatoueur), dans les questions saugrenues : « Au fait, les boulangers, quand prennent-ils leur petit-déjeuner ? » ; dans la pirouette finale : « Souviens-toi que quoi que tu fasses, du rodéo ou de la lecture, tu ne dois jamais oublier de te brosser les dents et de rester aimable ». On est d’autant plus surpris par des passages plus didactiques, plus pesants, dont on a du mal à percevoir le second degré : « Prendre du bon temps n’est en aucun cas de la paresse ! »

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