La Plage dans la nuit

La Plage dans la nuit
Elena Ferrante, Marra Cerri (il.)
Gallimard jeunesse, 2017

Cauchemars de poupée

Par Anne-Marie Mercier

Comme le roman Poupée volée, du même auteur, ce n’est pas parce qu’il y est question de poupée que le livre est forcément destiné à des enfants (voir L’Echange des princesses de Chantal Thomas qui donne lui aussi une place centrale – et cependant minuscule – à une poupée). Ici, tout de même on sent que l’auteure a tenté de les rejoindre.
C’est la poupée qui parle. Elle fait vivre par procuration à son lecteur les pires cauchemars de l’enfance : être dans le noir, perdu, dévoré, brûlé, noyé, seul au milieu de monstres… Et aussi : perdre ses mots jusqu’à son propre nom, se les faire arracher au fond de la gorge, ne plus être reconnu par les siens et donc ne plus être aimé.
Récit sombre, comme les illustrations, fait de sensations, d’émotions, d’angoisse, il emporte à la manière des contes, cruellement, entre le sable, le feu et l’eau, jusqu’au dénouement, heureux (on est dans un livre pour enfants).