L’Ours contre la montre

L’Ours contre la montre
Jolivet et Fromental
Hélium, 2018

Apprendre à lire l’heure avec un ours

Par Anne-Marie Mercier

Un ours qui est obsédé par l’heure ? quelle idée ! mais pas plus folle que de les histoires de pingouins de Jolivet et Fromental ; et le lapin d’Alice a ouvert la voie. Ici, on peut aussi supposer que le jeu avec l’expression « c-ourse  contre la montre » a pu jouer. Donc au début de l’album un ours, gigantesque et orange, se bat avec le temps et arrive en retard partout : à l’arrêt du car scolaire, à l’école, à la cantine… il n’est jamais au bon moment au bon endroit.

La famille humaine qui l’héberge prend le problème à bras le corps après avoir compris qu’il vient du fait que l’ours ne sait pas lire l’heure. Grâce aux explications et aux schémas proposés en quantité par le père, l’ours comprend tout et entre dans une vie de temps réglé, efficace, employé à des activités multiples : en plus des cours de l’école où il n’est plus jamais en retard, il prend des cours de tuba, de claquettes, de cuisine, fait du bénévolat, du baby-sitting… jusqu’au « burn-ours » qui l’oblige à avoir encore un nouveau rapport au temps.

Ce gros ours encombré de lui-même et qui emplit bien les pages est touchant de maladresse et d’enthousiasme et l’album propose une réflexion sur le temps tout en fournissant une méthode d’apprentissage de la mesure du temps : à faire lire aux oursons en difficultés avec ces comptages complexes, donc.