Le Chat rouge

Le Chat rouge
Grégoire Solotareff
L’école des loisirs, 201

Chat rouge, chat blanc, nuit bleue

Par Anne-Marie Mercier

« Valentin Le Chat rougeétait un chat comme tous les autres chats. Mais c’était un chat rouge. Et tout le monde se moquait de lui ». Ce début reprend un thème cher à Solotareff, celui de la différence et de l’appartenance : qu’est-ce qu’être « comme tous les autres, mais… » ?

Ce début grave est vite estompé par les aventures de Valentin : la rencontre avec Blanche-Neige la chatte blanche, avec qui il affronte un loup qui a mal aux dents, une sorcière… Ces éléments du folklore ne sont là que pour pimenter les étapes du récit, récit un peu lâche qui se résout vite par un constat sur l’indépendance des chats et leur incapacité à s’enfermer dans un rôle : « chat qui s’en va tout seul », disait Kipling.

L’intérêt principal de l’album est dans les illustrations, toujours superbes, proches du style ordinaire de Solotareff, mais avec un usage de l’aquarelle plus doux. Enfin, le traitement de l’espace, très stylisé est symbolique de l’histoire : le réel avec un paysage de village et de route, fils électriques, voiture…, et un espace d’aventure dans la forêt où erre le loup et où se trouve la petite maison de la sorcière, caractérisée par de superbes paysages de neige et de nuit, noirs, blancs, bleus.

Loulou, l’incroyable secret

Loulou, l’incroyable secret
Grégoire Solotareff, Jean-Luc Fromental
Rue de sèvres, 2013

Histoire trans-médiatique, histoire mosaïque

Par Anne-Marie Mercier

louloulincroyable secret« D’après le film », oui, c’est clair. Une BD ? pas vraiment : plutôt une suite de vignettes dans lesquelles on a copié des bulles avec des bribes de dialogues savoureux. Certes, tout cela est drôle et on a plaisir à retrouver le couple Tom et Loulou ; c’est plein de jeux de mots pour les « grands » (le « festival de Carne, » la prison de la Loubianka…), mais des vignettes juxtaposées ne font pas une BD, cela manque de dynamique, de liant, d’implicite… Autant aller voir le film, ou relire les albums de Loulou, ou ceux de Jean-Luc Fromental, auteur de la série superbe des 10 p’tits pingouins chez Helium.

D’ailleurs, les amateurs de BD pensent la même chose (voir le blog de planète BD)

Mon lapin

Mon lapin
Grégoire Solotareff
, Soledad Bravi
L’école des loisirs, 2011

Lapin malin

Par Caroline Scandale

Mon lapin.gifArticulé autour du thème de l’amitié maître/animal, cet album met en scène un lapin, personnage récurrent chez Solotareff. Les illustrations stylisées de Soledad Bravi apportent un ton résolument moderne. Son trait de crayon est épais et ses couleurs contrastées, ce qui accroche immédiatement l’œil. Dès la couverture, le ton humoristique et tendre est donné.

Mon lapin raconte la rencontre pour le moins originale d’une petite fille, Garance, et d’un lapin plutôt malin. De proie croquée par le chien de la famille, il devient le nouvel animal de compagnie de la demoiselle et botte en touche le canidé chasseur… Le petit lapin de Garance est vraiment un petit malin mais il n’en est pas moins un gentil compagnon curieux et intéressant. Une jolie histoire d’amitié commence entre l’enfant et l’animal.