Mumbo Jumbo et les champignons mystères

Mumbo Jumbo et les champignons mystères
Jakob Martin Strid
Sarbacane, 2023

Gulliver, Baba Yaga et un hippopotame

Par Anne-Marie Mercier

Une grande fête se prépare chez les animaux de la Petite Vallée.
« Est-ce que je peux vous aider ? » C’est par cette question que Mumbo, le petit hippopotame plonge dans la catastrophe : on l’envoie chercher des chanterelles ; il part bravement, avec le sac à dos de son ami Fred, le crocodile, sans bien savoir à quoi ressemblent ces champignons. Il goute ceux qu’il trouve et découvre, en revenant vers ses amis, qu’ils ont rapetissé, ou plutôt que c’est lui qui est devenu un géant.
Nouveau Gulliver, Mumbo Jumbo se désespère et pleure pour redevenir petit, pouvoir être à nouveau dans les bras de sa maman, entrer dans sa petite maison, etc. Touchés, ses amis (guépard, éléphant bleu et tapir) s’unissent pour l’aider et l’emmènent voir la sorcière Baba Yaga qui devrait pouvoir le libérer de ce sortilège…
Le périple est très drôle, depuis ses préparatifs (comment faire pour que les distances immenses puissent être couvertes par des animaux de taille normale ­– on fabrique un ballon, la baignoire du crocodile servira de nacelle – Mumbo traversera la mer à pied comme Gulliver, et fera peur aux automobilistes sur l’autoroute) jusqu’à la Sibérie, en capturant au passage un satellite rempli de bonbons. Baba Yaga a bien changé : la magie lui donne mal à la tête, elle préfère l’énergie nucléaire. Elle a aussi une belle trousse à outil et des talents de bricoleuse.
Enfin, tout cela est charmant et plein de fantaisie. Les larges images aux couleurs fluo fourmillent de détails et tous ces animaux enfantins forment une belle équipe d’aventuriers timides.

 

Les Petits Robinsons

Les Petits Robinsons
Romain Taszek
éditions Møtus, 2023&

Ile déserte, mode d’emploi

Par Anne-Marie Mercier

Six personnages arrivent dans une clairière. On ne sait pas quels liens les unissent, comment ils sont arrivés là. Ils disent qu’ils ne savent pas combien de temps ils vont devoir y rester. Enfants et ados échappés d’une catastrophe ? ou perdus dans les bois ? Défi de survie ? Certains sont frère et sœur, d’autres cousins, d’autres encore, on le suppose, amis. Certains ont encore un doudou, un autre lit l’Odyssée. Ces personnages (en quête d’auteur ?) élaborent pas à pas leur silhouette, leur caractère, leurs relations aux autres et évoluent, certains plus que d’autres, au fil des pages de cette jolie BD.
Histoire d’une survie, ou d’une robinsonnade choisie, on ne le saura qu’à la toute fin. Le camp s’organise, et très vite arrivent quelques leçons : où planter la tente, comment protéger ses provisions (ça arrive un peu trop tard, un écureuil se joue d’eux), et comment se nourrir de cueillette quand on n’en a plus, comment construire une cabane quand la toile de tente a été emportée par la tempête, comment laver son linge sans effort… mais surtout comment vivre en harmonie sans disputes et arriver à tout partager pour survivre.
Entre conseils sérieux, dignes du manuel des scouts ou des Castors juniors, et fantaisies loufoques, la vie y est jubilatoire. Une décharge trouvée près des lieux leur permet mille inventions. Les vignettes, qui alternent avec quelques doubles pages à l’allure documentaire, sont schématiques, souvent drôles, avec une belle palette restreinte de couleurs, en cohérence avec le reste de l’œuvre de Romain Taszek.
Si le collectif est sans cesse mis en avant, cela n’empêche pas que chacun puisse se construire la cabane  de ses rêves : tipi, arbre creux, vaisseau spatial… chacun tisse son imaginaire. La nuit est tantôt un émerveillement, tantôt un moment où toutes les peurs se ravivent. Si on joue à se faire peur, on a parfois peur sans l’avoir cherché. L’accident guette et finit par arriver…
C’est une jolie promenade en compagnie de ces personnages qui finissent par prendre forme et nous embarquent dans leur aventure.

Feuilleter sur le site de l’éditeur

 

Le Prince & le monstre

Le Prince & le monstre. Extrait de Phèdre
Jean Racine, Thiery Dedieu
Seuil jeunesse, 2023

Par Anne-Marie Mercier

Le fameux récit de Théramène dans Phèdre, racontant la mort d’Hippolyte, fils de Thésée, attaqué par un monstre marin invoqué par son père, est bien connu des plus de quarante ans et de quelques autres : il faisait partie des exemples de narration classique, on l’apprenait par cœur… C’est sans doute ce qui a marqué l’auteur des illustrations, qui déclare en quatrième de couverture « Dans ma jeunesse, j’aurais voulu qu’on me présentât Phèdre de cette manière ».
Ah oui, Racine illustré par Dedieu, ça a de l’allure, du rythme, du suspense, c’est beau, poignant… On pourrait dire que le texte est tout cela et pourrait se suffire à lui-même, mais Dedieu épouse remarquablement son rythme, sa poésie, sa tragédie.
On peut ajouter que ce que propose Dedieu est court, avantage certain avec des jeunes lecteurs. On pourrait objecter que présenter Phèdre uniquement par le récit de Théramène, c’est un peu limité, mais pourquoi pas ? C’est un bel extrait, il résume en partie le propos sans évoquer en détail les sujets délicats (l’inceste projeté par Phèdre, son désir, sa fureur), il y a de l’action, de l’héroïsme, c’est magnifique.
A partir de 9 ans, dit le service de presse. D’ordinaire, on aborde Racine plutôt au lycée. Mais ce pourrait être, pas forcément à 9 ans mais un peu plus tard, une initiation à la poésie du récit et à la culture du siècle classique : les pages de garde reproduisent la typographie de l’édition originale (1677), entrée austère vers le flamboiement des images qui suivent.

La Sorcière Panaris et l’enfant-navet

La Sorcière Panaris et l’enfant-navet
Isaac Lenkiewicz
Sarbacane, 2023

Un navet contre une citrouille

Par Anne-Marie Mercier

Une petite sorcière un peu trop farceuse au goût des habitants du village, sa bouilloire chien (qui la suit partout), une réunion de sorcières à la pleine lune où elle se rend en fauteuil volant (modernité et confort obligent) pour préparer le concours de légumes annuel, une alliance entre trois enfants et Panaris contre un cultivateur de légumes grognon, un pont qui parle, un chat-copieur, une voiture à pattes…
Les enfants font un sortilège pour créer un enfant-navet qui devra gagner le concours… mais ils s’attachent à cet enfant légume, ce qui fait qu’ils doivent lutter contre tous ceux qui veulent le manger, comme la cheffe des sorcières et son cochon géant, une belle pagaille !
Et tout cela se termine avec un banquet de fête de la moisson, sans navet au menu.
Le récit, porté par Panaris et accompagnés de dialogues dans des bulles, est horrifique à souhait, comme les dessins qui jouent sur les contrastes de couleur et les échelles de manière originale.
Joyeux Halloween !

 

Prince Edmond

Prince Edmond
Agnès Maupré
L’école des loisirs, 2023

Foin de la vie de château !

Par Anne-Marie Mercier

Le prince Edmond est un prince : il possède un dragon, un château, une chambre avec un lit à baldaquin, une maman avec des tenues extravagantes… Mais tout prince qu’il est, il se heurte à de multiples difficultés : son dragon est trop gentil ; il est la risée des copains d’Edmond qui font des concours de lance-flammes avec les leurs, sa maman ne comprend pas qu’il ramasse des choses qui ne se mangent pas, les poissons ne répondent pas à ses propositions de conversations… et quand il se déguise en tigre il décide que finalement il ne mangera pas d’animaux, mais peut-être des glands, offerts par les marcassins avec qui il a appris (mal) le jeu de poque-pougne-et-snurfe.
Autant dire que cette série de courtes histoires racontées tantôt en pleine page, tantôt en  BD, tantôt en vignettes libres, ne manque pas de fantaisie. Couleurs éclatantes, formes souples, texte bref mêlant propos naïfs et humour, c’est un objet étrange et séduisant.

Le Jour où j’ai voulu sauver la forêt

Le Jour où j’ai voulu sauver la forêt
Nora Dåsnes
Casterman 2023

J’en ai marre d’être mignonne

Par Michel Driol

A 12 ans, Bao est déléguée des élèves de son collège. Lors d’une réunion, où elle voudrait faire avancer l’idée d’un collège éco-responsable, elle se heurte aux adultes qui veulent agrandir le parking du collège, pour des raisons de sécurité, en détruisant la moitié de la forêt. Après avoir essayé de les convaincre, en rédigeant un rapport manuscrit sur le climat avec ses amies, elle persuade tout le monde de passer à d’autres formes de lutte : accrochage d’une banderole en haut du collège, puis occupation de la forêt.

Ce roman graphique mêle habilement un récit traditionnel (cases, planches…) avec des conversations WhatsApp. Le récit est conduit dans des vignettes qui font alterner les gros plans sur les visages, passant par toutes les émotions, les réactions, et des plans plus larges de forêt, souvent en double page. Toutes les techniques de la bande dessinée ont ainsi mises au service de la narration, pour faire ressentir au plus près les sentiments des protagonistes, leurs élans, leurs découragements, leur volonté. Il montre bien les angoisses des adolescents d’aujourd’hui face à l’urgence climatique, et la façon dont les adultes (mal)traitent leur engagement. Le roman traduit bien le sentiment d’impuissance que ressentent les ados face à des adultes qui ne les écoutent pas, pour différentes raisons, et voudraient bien les voir ses cantonner dans des rôles bien définis : faire des exposés, se documenter, s’engager de façon théorique. Il montre bien aussi la passivité des adultes face à l’urgence climatique. S’ils en ont conscience, ils n’agissent pas, préférant leurs intérêts à court terme. Cette opposition entre adolescents et adultes est particulièrement bien vue et bien traitée dans ce roman graphique. Ce que montre aussi le roman, c’est la dégradation de la relation entre Bao, qui veut vivre au plus près de ses convictions, et sa mère, protectrice, avocat, trop occupée, privilégiant les trajets en voiture. Bao apparait ici comme une héroïne forte, engagée, mais tiraillée entre son désir d’indépendance, d’autonomie et la nécessité d’avoir recours aux autres pour faire avancer une cause. Mais c’est grâce à l’appui de tous, à la mobilisation des élèves, à l’écho apporté par l’usage des réseaux sociaux, que la forêt sera sauvée.

Voilà un roman graphique très actuel et qui s’adresse directement, au travers d’une fiction, à des jeunes qui, comme l’héroïne, partagent cette éco-anxiété. Il se termine par quelques pages documentaires engagées qui expliquent à des mineurs comment faire entendre leur voix avant d’avoir l’âge de voter, quelles actions on peut entreprendre, comment il est possible de s’engager très concrètement aujourd’hui pour faire comprendre aux élus que l’écologie est un réel sujet et que leurs décisions ne prennent pas toujours en compte l’avenir de notre planète. En d’autres termes, la fiction devient un guide d’action. Bien utile et bien documenté.

Monsieur Nourse et la vie (mode d’emploi)

Monsieur Nourse et la vie (mode d’emploi)
Christian Demilly, Alice de Nussy
Grasset jeunesse, 2022

Philosophie-Nounours

Par Anne-Marie Mercier

Monsieur Nourse a une tête et un corps de nounours et un costume d’employé de bureau (quand il n’est pas en pyjama). Très statique, il ne change pas de posture ni de position d’une case à l’autre. Seule sa bouche s’étend parfois en un sourire ou se courbe en signe de déception. Il dialogue avec une abeille, elle aussi toujours à la même place, suspendue à côté de lui. Dans des bandes de trois pages ils échangent sur les grandes questions, le temps, l’amour, les autres, la vie…
« Je n’aime pas trop le début des vacances.
_ C’est chouette, pourtant !
_ Oui, mais c’est déjà le début de la fin des vacances. »
Ou bien:
« Les gens qui ne sont pas comme moi me trouvent différent. Pourtant, ce sont eux qui ne sont pas comme moi ».
On remarque dans son titre des clins d’œil, en hommage (un peu gratuit) à La Vie mode d’emploi de Pérec et à Nours, un album de Christian Bruel et Nicole Claveloux questionnant l’univers et la représentation du monde des tout-petits (paru aux éditions Être en 2000, puis republié chez Thierry Magnier en 2014) ; quant à l’association Nourse / bourse et la vie, on retrouve une question évoquant un choix difficile comme : « comment rattraper le temps passé à rechercher le temps perdu ? »
Ces ours sont de bien grands questionneurs !

La Boucle d’oreille rose

La Boucle d’oreille rose
Séraphine Menu – Sylvie Serprix
Møtus 2022

Suivre le courant ou le remonter ?

Par Michel Driol

Lorsque Mia, la narratrice, prête à Anaïs, la plus jolie fille du collège, sa boucle d’oreille rose, elle ne se doute pas de ce que ce geste anodin va entrainer. Au fil du temps, tout le monde copie cette mode. La boucle d’oreille rose devient signe de reconnaissance, porté par toutes les femmes. Ne pas le porter, c’est s’exclure de la société, s’exposer à ne plus être servi par les commerçants… Mais lorsque « les étoiles » décident de ne porter que du noir pour mieux mettre en valeur le bijou rose, la sœur de Mia se révolte et porte des vêtements bariolés, bientôt suivie par la narratrice…

A partir d’une situation compréhensible par tous, ce roman graphique démonte et expose les phénomènes sociaux liés à ce que Bourdieu avait si bien analysé sous le terme de distinction. Comment un phénomène de mode devient-il effet identificatoire de groupe ? Comment bascule-t-on d’une société ouverte à un régime autoritaire qui exclut ceux qui refusent de se plier aux lois absurdes et arbitraires ? On le voit, ce sont des questions politiques et sociales très sérieuses que pose ce roman, à partir de petits faits concrets qui permettent de suivre comment des changements presque anecdotiques – une boucle d’oreille, une coupe de cheveux, une couleur de vêtement- entrainent la ville dans un monde effrayant. En cinq chapitres, correspondant chacun à une saison, on suit la progression terrifiante vers l’absurde. C’est là, de la part des deux autrices, une belle démonstration très pédagogique, qui conduira les adolescents – et les plus âgés – à s’interroger sur leur comportement, sur les effets de mode et le suivisme des influenceurs, sur le désir d’appartenir à un groupe qui aliène la liberté individuelle. C’est un scénario brillant et implacable, sur le fil entre absurde et réalisme, que les gouaches de Sylvie Serprix illustrent dans des tons qui nous font passer d’un automne flamboyant à une fin d’été sombre, très sombre… Ces illustrations apportent un regard parfois ironique sur les situations décrites de l’intérieur par la narratrice, à laquelle les lectrices et les lecteurs s’identifieront. A partir de quand une situation est-elle intolérable ? Quand faut-il se révolter et, comme les saumons roses, remonter le courant au lieu de le suivre ? Ce sont des questions très actuelles que pose cet ouvrage.

Un roman graphique qui prend la forme d’une fable accessible à toutes et tous pour délivrer un message engagé, clair et sans équivoque, pour évoquer les dangers de l’uniformisation de notre société, de la pensée unique, pour montrer comment naissent les discriminations et les rejets, et pour poser finalement la question de notre propre liberté face aux dérives du monde actuel.

Le Bain de huit heures

Le Bain de huit heures
Nina Blanchot
Tsarines, 2022

Le héros de huit heures (le/la prof)

Par Anne-Marie Mercier

Après l’ouvrage de Sarah Alami publié chez le même éditeur (Tsarines), Comment lire de vieux textes avec de jeunes élèves ?, qui proposait des séquences de français, voilà l’éditrice elle-même qui prend la parole, pour dire autrement son expérience du métier de « prof de français » (ou de lettres…).
Dans un roman graphique beau, coloré et inventif, jouant de manière variée avec les cadres, rythmé, elle raconte des fragments de sa vie de prof : le cauchemar qui lui vient en fin d’été, au moment où la rentrée approche, le souvenir de son premier cours, l’allure de sa première année, les moments marquants, les échecs cuisants et les probables réussites. Le dessin mêle portraits et décors à grands traits et figures inventées : oiseaux de malheur, sourires flottants… Les dispositions labyrinthiques, les flous, les explosions, toutes sortes d’événements graphiques donnent à cette vie une présence. C’est un réel vécu et senti, éprouvé, que nous sommes invités à visiter.
Le discours est plein de modestie : l’autrice ne se présente pas comme une héroïne du savoir (de très belles réflexions sur la connaissance, représentée comme un cachalot), ni de la pédagogie, ni comme une martyre de la cause. Elle se met parfois en accusation ; à d’autres moments, discrètement, elle s’interroge sur l’institution.
Le ton reste léger. Les dialogues de la débutante avec son compagnon en fin de journée sont drôles et grinçants dans le décalage qu’ils suggèrent. L’espoir d’avoir semé quelque chose fait tenir debout, comme les rencontres avec les ami/es, l’humour, et l’amour de la poésie.
Le livre s’achève en glorification, timide mais réelle, de ces combattant/es du quotidien : « prof : la routine héroïque ».

 

 

 

 

Le Souffle du géant

Le Souffle du géant
Tom Aureille
Sarbacane, 2021

Dans les méandres des contes

Par Anne-Marie Mercier

Un enfant part en quête pour trouver le remède qui sauvera sa mère. Voilà un schéma de conte bien connu. Il a été illustré entre autres par la comtesse de Ségur dans « Le bon petit Henri », dans lequel un petit garçon, conseillé par une fée, part chercher en haut de la montagne la plante de vie. Après bien des épreuves et des rencontres effrayantes (géant, loup…) il réussit ; il revient victorieux et riche de présents reçus en récompense de ses bonnes actions.
De cette base traditionnelle, Tom Aureille a fait une histoire très originale. Il n’y a pas un enfant héroïque, mais deux, et ce sont deux filles, deux sœurs qui tentent de trouver et tuer un géant de la montagne, dont le souffle doit ressusciter leur mère.
Leur parcours est semé d’embûches, les humains étant aussi monstrueux que la sorcière qui les accueille sous l’apparence d’une gentille vieille dame (comme dans « Hansel et Gretel »). Ils sont en outre suivis par un homme mi protecteur mi hostile dont on ne comprendra les raisons que plus tard. Tout est empreint de magie, les personnages comme les lieux.
La fin de l’histoire, loin de ressembler au conte de la Comtesse, célèbre la solidarité, celle des deux sœurs comme celle des peuples qui les accueillent. Elle met aussi en cause l’héroïsme, chose rare, et l’influence des croyances, donc des contes.

Tout cela est magnifiquement raconté, les images crépusculaires de la quête alternant avec le récit plus clair de ce qui l’a précédée, le récit se dévoilant peu à peu à travers une belle dynamique, dans un suspens permanent.