Les Voisins musiciens

Les Voisins musiciens
Junko SHIBUYA

Autrement, 2011

La mélodie de l’amitié

Par Anne Vivant master MESFC Saint-Etienne

Un petit garçon ne sait plus quoi faire après le départ de ses voisins. Heureux de voir arriver une nouvelle famille, il se met à jouer du violon et finit par rencontrer une petite fille. Un lien d’amitié se crée entre les deux enfants et se transforme en mélodie au cours des pages.

L’ouvrage se compose d’un ensemble d’images séquentielles montrant deux fenêtres d’un immeuble. Le lecteur est spectateur et les fenêtres sont une scène où les personnages apparaissent comme des artistes en représentation.

C’est aussi un bel album inspiré de l’art japonais : l’illustration n’occupe que partiellement la page, ce qui donne de l’importance à l’espace. Au centre de chaque page, une seule fenêtre est représentée autour de laquelle formes et couleurs surgissent sobrement sur un beau papier. L’auteure utilise des symboles au cours de l’histoire, comme le papillon qui renvoie à la jeune femme dans la culture japonaise. De même, la feuille morte se déplaçant de gauche à droite est un signe du temps qui passe. Cette culture est sensible à l’éphémère, ici, la musique des deux enfants.

Junko SHIBUYA cherche au cours de son histoire à mettre l’accent sur les sensations, les émotions. Elle guide le lecteur dans la découverte de l’album par ses dessins puis par la musique des couleurs. Toutefois, le sens de l’histoire reste à construire puisque c’est bien le lecteur qui lui donne vie.

A quoi ça rime ? La nuit d’un nain malin

Junko Shibuya
A quoi ça rime ? La nuit d’un nain malin

Autrement, 2012

Rimes du bout des rêves

Par Dominique Perrin

Le principe n’est pas nouveau, sans doute est-ce pour cela qu’on le retrouve avec bonheur aux côtés de jeunes lecteurs qui le découvrent : la langue constitue un vaste réseau de mots parents dans l’univers des sons. Toute la magie est e (re)trouver aussi des affinités de sens à ces mots qui riment. Dans A quoi ça rime ?, il est d’abord bien difficile de pressentir que « bain » rimera électivement avec « nain », « rat » avec « chat » et « ombre » avec « sombre » ; mais on ne doute pas que ces paires de mots se graveront ensuite dans de jeunes mémoires affectives, lorsque la tourne de page permet aussi de découvrir qu’une forme évidée sur une page en découpe une nouvelle sur la suivante ; et, surtout, que tout cela dessine un univers somme toute assez cohérent, celui de la fantaisie nocturne. A ce niveau précisément, la formule consacrée « à quoi ça rime » prend tout son sens en le perdant allègrement.