L’accumulatôr à bidouilleries

L’accumulatôr à bidouilleries
Leïla Brient, Julie Grugeaux
Winioux , 2013

 Drôle d’album, album sérieusement drôle

Par Anne-Marie Mercier

Curieux album a priori, d’abord pL’accumulatôr à bidouilleriesar son format haut et très étroit (on se demande où on va pouvoir le ranger), puis par son graphisme composite fait de papier découpés, gravures, photos, journaux collés, bandes de tissus, petits objets récupérés (façon Christian Votz). A l’intérieur ça se complique encore, on pense à Béatrice Poncelet. Et puis, au fil des pages, on ne cherche plus de références, le style prend, bien à elle (Julie Grugeaux), tandis que l’histoire contée par Leïla Brient se déroule en dévoilant peu à peu ses mystères, sa pertinence et sa drôlerie.

Hector et Archibald vivent dans une petite maison au milieu des gratte-ciels, c’est petit mais ils ont tout ce qu’il leur faut : deux hamacs, un potager, des livres, une guitare, deux verres à citronnade ; le temps passe agréablement jusqu’au jour où Hector découvre une publicité proposant une offre super-spéciale qui le jette dans une spirale de consommation. Les objets envahissent l’espace malgré les protestations d’Archibald, obligé de dormir dans des lieux de plus en plus bizarres et étriqués (Archibald est un chat, on l’apprend progressivement). Tout cela progresse jusqu’à l’arrivée du diabolique accumulatôr et l’explosion finale. La morale est claire, le message utile, et on s’amuse beaucoup en chemin.

Bravo aux auteures et à Winioux !

Winioux a été créé par Marion Fournioux et Rafaele Wintergerst en 2010, et vit entre Lozère et Bruxelles.