Max et les presque chevaliers. T. 2, La bataille des doubles

Max et les presque chevaliers. T. 2, La bataille des doubles
Lincoln Peirce
Seuil jeunesse, 2024

Par Anne-Marie Mercier

Lincoln Peirce, créateur des tribulations du collégien catastrophique Big Nate et de sa bande de copains, transpose de plusieurs façons son feuilleton. En gardant la formule du roman graphique et son style quasi enfantin (comme si les héros avaient dessiné eux-mêmes leur aventures – ce qui se confirme à la fin de l’histoire), il transforme l’univers du collège en école de chevaliers qui accueille exceptionnellement une fille, nommée Max, après que celle-ci a, dans le premier volume, sauvé le roi et le royaume. Elle fait l’objet de brimades de la part de leur instructeur qui n’accepte pas qu’une fille participe à cette formation et elle souffre d’un cruel manque de confiance en elle. Avec sa bande de copains, un gros, fou de lecture, une apprentie magicienne et un garçon en formation aux écuries royales, l’histoire démontre que chacun a son talent particulier et que en s’unissant on est plus fort.
Quant à l’intrigue, elle est pleine de rebondissements. Encore une fois, les forces du mal tentent de prendre le pouvoir et il faut toute l’habileté et l’intelligence des jeunes héros pour en venir à bout et restaurer l’ordre. Malgré le suspense et l’aspect souvent dramatique des événements, l’humour est constant, aussi bien dans les dialogues que dans les relations entre personnages ou les dessins. Le sort fait aux livres est particulièrement savoureux et l’on a hâte de voir ce que deviendra la bibliothèque de Gontran, les chevaux de Simon et la magie de Mélie…

 

Béatrice l’intrépide

Béatrice l’intrépide
Matthieu Sylvander, Perceval Barrier
L’école des loisirs (2016), 2018

Conte féministe

Par Anne-Marie Mercier

Deux courts récits, « Béatrice et le prince » et « Béatrice et le diable », mettent en scène une jeune chevalière qui n’a pas froid aux yeux et ne se laisse impressionner ni par les princesses en belles robes, ni par les princes mous, ni par les dragons. Le diable même ne vient pas à bout de sa détermination et de ses tours.

On l’aura compris, ce conte de fée est résolument féministe. Elle refusera le prince qu’elle arrivera à conquérir, car cet être pâle accro aux jeux video et cloitré dans sa chambre confinée ne l’intéresse pas (avis aux garçons !). La morale de ces contes est est aussi à rebours de l’univers aristocratique de bien des contes : les princesses snobs sont mises en échec par les sandwichs au pâté de l’héroïne et son langage direct a peu à voir avec le style fleuri d’autres textes.

Enfin, c’est très bien écrit, avec un style vif, des dialogues rapides et qui sonnent vrai, un rythme endiablé, et deux histoires complètes en peu de pages (104, très aérées), illustrées de manière comique par Perceval Barrier.