Le Garçon qui volait
Jean-Claude Mourlevat
Gallimard (folio junior), 2012
Par dessus les toits, loin du cirque du monde…
Par Anne-Marie Mercier
Dans la grande tradition des enfants qui partent à l’aventure, le jeune Tillmann Ostergrimm, s’enfuit et se retrouve dans un cirque (on pense à Jean-Paul Choppart, à Pinocchio…). Il fuit à quinze ans son père autoritaire et le destin tout tracé qu’il lui impose.
La réalité du cirque s’avère très décevante. Il est montré comme un phénomène et y est malheureux, comme ses amis : la femme minuscule, la femme énorme, le colosse, la calculateur de génie… Révolte, fuite à nouveau, trahison, retrouvailles, l’histoire est pleine de péripéties et tout rentre dans l’ordre, avec de l’amour en plus du côté paternel.
La grande originalité de l’histoire réside dans le talent qui fait que le jeune homme est « recruté » (dans un café, comme on enrôlait autrefois les soldats), talent qu’il découvre au moment de sa fuite : il peut voler. L’alliance entre l’idée de fugue et celle de légèreté est belle. Le talent de Mourlevat fait qu’il sait ne pas abuser des scènes où le « pouvoir » du garçon est mis en œuvre. Ainsi, ce qui pourrait paraître comme une facilité est un ressort de poésie pour un récit initiatique charmant.

Cette édition en poche du volume publié en 2006 propose aux amateurs du héros de Eoin Colfer quelques éléments qui leur permettront de compléter la saga. On y trouve deux courts récits, « les FARfadets », qui retrace l’entrée de Holly dans les forces luttant contre les infractions au code de bonne conduite des êtres féeriques, et « le septième nain », qui retrace une aventure d’Artémis, voleur patenté. Ce volume propose également un alphabet gnomique, des interviews des différents personnages, un Quiz absurde, et quelques autres renseignements fondamentaux comme les bulletins scolaires d’Artémis…
Peu auparavant est paru le septième tome de la série, dans lequel on retrouve le démoniaque Turnball et les ingrédients qui ont fait le succès de la série : suspense, inventivité et humour. Le jeune héros irlandais met du désordre dans le monde de la féerie, comme d’habitude, mais surtout est lui-même en plein désordre, souffrant d’un syndrome qui produit des troubles obsessionnels, de la paranoïa, et un éclatement de la personnalité. Ce dernier point produit des situations cocasses : le double d’Artémis, Orion, est une sorte de Don Quichotte qui ne fait pas la différence entre la fiction et la « réalité ». Ce volume est annoncé comme l’avant-dernier de la série.