Mademoiselle princesse veut être grande

Mademoiselle princesse veut être grande
Christine Naumann-Villemin et Marianne Barcilon
Kaléidoscope, 2022

Super princesse

Par Anne-Marie Mercier

On retrouve avec plaisir la dynamique « Princesse coquette ». Éliette cette fois est face à la question Grand / Petit qui intéresse tant les enfants, et on les comprend. La scène se passe à la plage où, avec sa cousine, face à de multiples interdits au motif de leur âge, elles se rebellent en décidant d’adopter un crabe pour l’élever comme elles souhaiteraient l’être, sans interdit.
Le crabe à peine trouvé (on ne saura pas si c’est une fille ou un garçon, Lili-Mayonnaise ou Jean-Bouillabaisse), elles doivent l’abandonner pour courir au secours d’un bébé en détresse sur la plage. Devenues héroïnes du jour, elles savourent leur nouveau statut de grandes, jusqu’au moment où Éliette va trop loin, pour notre plus grand bonheur…
Les dessins sont drôles, expressifs et parfois beaux (de jolis effets d’aquarelles), et les dialogues sont naturels et pleins d’idées coquasses (comme les glaces au parfum lapin-carotte ou bave de crabe).
Testé et adopté !

 

Le Petit Pompier

Le Petit Pompier
Margaret Wise Brown, Esphyr Sloboddkina
Didier jeunesse (cligne cligne), 2014

Grand/Petit, Ancien / Moderne

Par Anne-Marie Mercier

le-petit-pompierPublié pour la première fois en 1938, cet album qui connut un grand succès aux États-Unis est édité ici pour la première fois en France : dans la collection que Didier jeunesse a dédiée aux œuvres de la littérature de jeunesse internationale mal connues chez nous (du même auteur, a paru précédemment Une Chanson pour l’oiseau).

L’histoire est apparemment très simple : il était une fois grand pompier… Il est appelé pour éteindre un incendie ; il y parvient, rentre chez lui dit, s’endort et rêve… qu’il éteint un incendie.

Seulement voilà : l’histoire est double. Parallèlement, sur la même page, mais en caractères et en dessins plus petits, on nous raconte l’histoire d’un petit pompier à qui il arrive les mêmes choses, avec de très légères différences et c’est ce qui fait tout le sel de l’histoire, quasi philosophique.

Les illustrations en papier découpé, une nouveauté à l’époque donnent un cadre coloré et stylisé  qui convient parfaitement  au propos. Ainsi ce n’est pas seulement une réédition qui permettrait de connaître des expérimentations en la littérature de jeunesse (Bank Street School proposait à un auteur ayant une expérience pédagogique de s’associer à un artiste pour créer des albums différents). Ce petit chef-d’œuvre est toujours aussi efficace, avec ses couleurs éclatantes et ses jeux sur le grand et le petit, dans les mots comme dans les formes.