Nos Maisons

Nos Maisons
Elise Peyrache
Saltimbanque, 2024

Cabanes en séries

Par Anne-Marie Mercier

Encore des cabanes, c’est sans doute l’été qui veut cela. Mais cet album est original par le fait qu’il présente non pas la construction d’une cabane par un groupe d’enfants comme dans La Cabane sous le cerisier, mais celle de plusieurs cabanes : chacun la sienne. Le projet semble donc détourné vers moins de collectif mais plus d’inventivité, même si le collectif revient dans un deuxième temps.
Son autre originalité tient à la présence de découpes ouvrant des fenêtres, non seulement dans la première de couverture mais aussi à l’intérieur même de l’ouvrage : fenêtres, portes, visions entraperçues, trouées vers l’imaginaire. Une fois les cabanes construites, elles permettent d’élaborer de nombreux jeux. Les enfants se font indiens, navigateurs, explorateurs, organisent des fêtes communes. Les adultes semblent avoir disparu.
Le dessin délicatement tracé à l’encre est colorié à l’aquarelle de verts frais et d’ocres boisés. C’est charmant et l’on peut rêver de grandes cousinades où des enfants d’âges proches collaboreraient en belle entente, laissant chacun développer son propre imaginaire et ses envies, en toute liberté.

Ma première nuit à la belle étoile

Ma première nuit à la belle étoile
Alex Cousseau
Rouergue (dacodac), 2010

Des peurs

Par Anne-Marie Mercier

Mapremierenuitalabelleetoile.gifUne situation simple : Cléo et son cousin ont l’autorisation de passer la nuit dans le jardin de la maison. C’est le cousin qui raconte. Il devine que Cléo a peur de quelque chose, raconte sa plus belle peur pour l’inciter à se confier. Tous deux résolvent l’apparent mystère et désamorcent l’angoisse en mangeant des cornichons (belle trouvaille).
C’est une  histoire bien conduite, autour des peurs, peur de la nuit, de ce qu’on imagine qui n’est rien, de l’influence des images violentes de la télévision également. C’est aussi très bien écrit, presque trop : on a souvent l’impression que ce n’est pas le cousin enfant qui parle à sa cousine, mais bien un adulte sensible aux angoisses enfantines et qui se souviendrait des siennes.