50 animaux à habiller de la tête aux pieds

50 animaux à habiller de la tête aux pieds
Géraldine Cosneau

Mila éditions, 2011

Rhabillons-les !

Par Caroline Scandale

50 animaux à habiller de la tête aux pieds est un ouvrage d’activités multiples, pédagogiques et ludiques autour des coutumes vestimentaires. Des personnages anthropomorphes (Super poulette, Youssou le lion, Mimi marmotte et leurs amis…) ont mélangé tous leurs habits. L’enfant est invité à retrouver leurs tenues selon diverses thématiques. Il doit coller les vêtements prédécoupés, les accessoiriser avec des gommettes et colorier le décor.

L’objet livre se savoure dans un premier temps visuellement. Les couleurs sont douces et les motifs des habits, classieux et désuets. Les tenues foisonnent de détails et d’accessoires minutieusement dessinés. Histoire, mythologie, littérature, loisirs, saisons, métiers sont balayés avec précision. Fait rare, les couleurs ne sont pas stéréotypées mais toutes mixtes ou attribuées aux deux sexes sans clichés. Seuls les cils semblent caractériser plus particulièrement les personnages féminins.

Sur la forme, ce livre propose aux enfants de trois ans et plus des activités qui correspondent parfaitement à leurs centres d’intérêt ainsi qu’à leurs capacités psychomotrices: gommettes, collage de formes prédécoupées et coloriages.  Pas besoin de ciseaux, un peu de colle et des crayons suffisent.

Cet album est une invitation au jeu et à la culture qui ouvrent les jeunes esprits.

Cendrillon : le petit théâtre d’ombres

Cendrillon : le petit théâtre d’ombres
Charles Perrault, Juliette Binet
Gallimard jeunesse (Giboulées), 2011

 Théâtre de (lampe de ) poche

Par Anne-Marie Mercier

 Boîte de jeu, livre d’activité, castelet… il y a de tout à l’intérieur de ce livre de la collection « théâtre d’ombres » : on y propose un castelet de dimensions réduites, des décors en plastique rigide transparent, des figurines de même matière pour les personnages (humains et animaux), avec même quelque gros plans hardis (une figurine entière pour le pied de Cendrillon). Une lampe de poche à dynamo est fournie : fini le cauchemar de la recherche des piles…

Un petit livre propose le conte dans le texte de Perrault, illustré d’images dans le même style (mais en couleurs pastels) et accompagné de conseils pour le jeu dramatique, seul ou en groupe, tout à fait bien venus (comprendre l’histoire avant tout, essayer de ressentir l’émotion des personnages). Pour ceux qui n’arriveraient pas à improviser, des idées de mise en scène et de « jeu d’acteurs » et un texte théâtral très court sont proposés.

Enfin, tout cela est quasiment parfait. Seul reproche : le style du texte du mode d’emploi est un peu trop relâché.

Dans la même collection on retrouvera le Petit Poucet, le Chat botté, le Petit Chaperon rouge, Ali Baba, la Belle au bois dormant et les personnages des fables.

 

Le grand livre d’activités

Le grand livre d’activités
John Woodward
Gallimard jeunesse, 2010

Il pleut ? La solution

par Anne-Marie Mercier

John Woodward,Anne-Marie Mercier,livre d'activités, Gallimard jeunesse« Ne plus jamais s’ennuyer », tel est le sous titre de cette Bible des activités, destinée à tous les enfants solitaires que leurs parents n’ont pas autorisé à rester branchés en permanence sur les ordinateurs et play stations.

On y trouve les bonnes vieilles recettes (jouer avec du papier, des fils, des ombres, faire un jardin, un gâteau… faire un feu, un abri, se diriger grâce aux étoiles…) mais aussi les solutions liées aux nouvelles technologie (faire un film d’animation avec un appareil photo numérique et un PC…) . Tout cela en une à deux pages très lisibles, avec photos, schémas et illustrations. Ainsi, on peut jouer un petit air de guitare, devenir champion de foot, se perfectionner en skate board, en suivant pas à pas les instructions.

Magique, non ? A offrir à tous les grands-parents qui ne savent comment occuper des petits-enfants solitaires.

L’agenda du lecteur curieux

L’agenda du lecteur curieux
Régine Barat, illustré par Pef

De la Martinière, 2011

Agenda pour remplir le temps

Par Anne-Marie Mercier

L’agenda du lecteur curieux .gifDans le même collection que les agendas des « apprentis » (apprenti écrivain, illustrateur,  scientifique, gourmand, comédien…) voici une jolie proposition pour les lecteurs… confirmés.

En effet, il se destine à ceux qui ont déjà le goût de lire et pourraient souhaiter élargir leur champ de vision à d’autres œuvres de la littérature, principalement de jeunesse, mais pas exclusivement, classiques et modernes, français et étranger. Il leur propose d’écrire, de chercher, de réfléchir, de lire…

Un cadeau intelligent pour un été pluvieux ou pour un enfant solitaire.

Dessins, gribouillages et coloriages

Dessins, gribouillages et coloriages
Fiona Watt
Usborne, 2011

Un livre d’activités pour enfants (trop ?) sages

par Sophie Genin

usborne,activités « Dessine ce que le bateau de pêche a pris dans son filet ; dessine des perruques fantaisie sur la tête des actrices et de l’acteur ; continue le dessin sans lever le crayon de la feuille de papier (seule proposition abstraite) ; A ton avis qu’y a-t-il dans ces bocaux ? Dessine-le ; Représente les monstres auxquels appartiennent ces yeux« . Voici parmi les propositions les plus intéressantes de ce livre de dessins proposé par Usborne. En effet, ce dernier se cantonne souvent à demander aux enfants de compléter un dessin, certes assez joli et coloré, donc à une production très cadrée, telle que, par exemple :

« Colorie les papillons de sorte que chacun ait deux ailes identiques. »

 On trouve même cette proposition, à l’opposé de la chanson de Pierre Perret Ouvrez la cage aux oiseaux : « Dessine d’abord les oiseaux dans les cages puis repasse sur les traits des cages » !

 Nul doute que ces activités plairaient aux enfants en manque de créativité mais est-ce cette vision du monde (en cage) que nous voulons transmettre ? Mieux vaut aller voir Le Grand livre des petites choses de Keith Haring !

1001 choses à trouver

1001 choses à trouver… dans la mer/châteaux et chevaliers
Katie Daynes/Hazel Maskell, illustrations : Teri Gower
Usborne, 2011

Un goût de déjà vu

par Sophie Genin

9781409528890.gif9781409527442.gif La série « chercher Charlie » dont un best of est sorti cette année a fait des émules mais le résultat n’est pas à la hauteur… Sous couvert de faire découvrir, parmi de nombreux autres titres encore plus stéréotypés, les fonds marins ou la vie quotidienne au Moyen-Age, les auteurs proposent de trouver des choses, certes nombreuses, mais qui laissent parfois perplexes, comme des pêcheurs ou des moutons noirs dans « Châteaux et chevaliers » et des sandwichs ou des tee-shirts blancs dans « la mer » ! On peut passer un moment agréable à chercher les détails avec son enfant mais mieux vaut retrouver Charlie, qui a au moins le mérite d’avoir été le premier !

Les grands classiques du Père Castor à dessiner

Louis Alloing
Les grands classiques du Père Castor à dessiner
Père Castor-Flammarion, 2011

Pour fêter « 80 ans d’édition pour les enfants »…

Par Dominique Perrin

livres à dessiner, Louis Alloing Les grands classiques du Père Castor à dessiner, Père Castor-Flammarion, 2011La seule manière évidente de fêter la longévité d’un éditeur comme le Père Castor était de redonner à lire, aux enfants de 2011, ses toujours très jeunes premiers classiques. La petite bibliothèque du Père Castor réunit ainsi dans un coffret Michka (1941), Roule Galette (1950), La Plus mignonne des petites souris (1953), Conte de la Marguerite (1959), La Vache orange (1961), Le Grand cerf (1972).
Quant à l’album Les grands classiques du Père Castor à dessiner, il prolonge dans la même perspective commémorative la tradition des « livres d’activités » – invitant à plier, découper, apparier, colorier. A partir d’un corpus de huit albums classiques un peu différent de celui du coffret, couvrant la période 1941-1971, il guide le jeune lecteur dans la figuration des huit personnages éponymes. Si la pédagogie du dessin trait à trait, volume à volume (le feutre étant fourni et les pages effaçables à sec) est sans doute éprouvée, aucun fil conducteur ne permet de donner du sens à la juxtaposition des huit doubles-pages dédiées chacune à une figure et un album. Le décor est minimal, l’esthétique proposée évidemment très loin du charme de l’illustration originale, et le texte d’une ou deux lignes d’un intérêt plus que mineur.
Au-delà du plaisir qu’on peut tirer sans doute du mode de dessin proposé, est-ce là un hommage fécond aux albums évoqués, et une conception vraiment engageante de la manière dont on peut inviter le jeune public à prendre part au travail d’illustration ? On  incline à en douter.

Le Grand livre de l’artiste en herbe

Le Grand livre de l’artiste en herbe
Fiona Watt

Usborne, 2011

Futur artiste ou prochainement formaté ?

par Sophie Genin 

9781409527459.gifIdées, techniques et même projets, ce que l’on peut dire c’est que la variété est présente dans ce gros livre à spirales, même si on ne voit pas bien la différence entre ces trois concepts. Certaines propositions sont innovantes (carrés de papier cousus, tableau en relief grâce à de la colle blanche, portraits peints au « papier bulles », peinture avec un bout de carton en en déplaçant seulement le haut du bord ou encore impressions à l’élastique) mais on peut déplorer qu’elles soient très voire trop encadrées.

Néanmoins, cette mine d’idées sera intéressante à proposer à des enfants ayant un peu d’imagination, histoire de renouveler leurs idées et de découvrir des techniques comme base de création.

Habille… les chevaliers

Habille… les chevaliers
K. Davies, traduit par D. Cixous, illustrations de J.S. Deheeger

Usborne, 2011

Pour garçons uniquement !

par Sophie Genin

9781409527633.gifSi les filles sont intéressées, qu’elles passent leur chemin et se dirigent vers les  titres de la série édités pour elles : Habille… les fées ou encore Habille… les princesses ! A part cette « légère » restriction, plus de 200 autocollants permettent de différencier « normands et saxons », expliquer les « croisades », présenter « les guerriers arabes », « la bataille en France », « un château assiégé », « l’armure du cheval », « les armoiries », « le tournoi » entre Sires Calogrenant et Agravain, « la chasse et la fauconnerie », « un grand banquet », « les festivités » (avec le Duc de Buckingham, le roi Henri VIII d’Angleterre et le roi François Premier pour la France). Pour finir, le jeune garçon pourra armer Sire Galaad adoubé chevalier.

L’aspect ludique et créatif n’est pas très développé certes (chaque autocollant a une place assignée !) mais les informations historiques rapides (quoique un peu stéréotypées) permettront aux jeunes férus du Moyen-Age d’assouvir leur passion à loisir ! Et si les filles (et leur maman aux tendances féministes) sont frustrées, mettez entre leurs mains curieuses Péronille la chevalière de Marie Darrieussecq illustré par Nelly Blumenthal chez Albin Michel Jeunesse !

Vois-tu ce que je vois ? Trésors des pirates

Vois-tu ce que je vois ? Trésors des pirates
Walter Wick

Traduit (anglais) par Christine Billaux
Millepages, 2011

Des zooms et (encore) des pirates

 Par Matthieu Freyheit

Vois-tu ce que je vois ? Trésors des pirates.gif Walter Wick est loin d’être un inconnu. Le photographe américain, qui se dit lui-même fasciné par les défis techniques offerts par sa discipline, n’en est pas à son premier livre pour la jeunesse et continue d’interroger les possibilités et bizarreries de l’optique.

Dans la veine des Où est Charlie ? et des livres d’observation, la série des Can you see what I see ? se poursuit. Après avoir revisité, entre autres, Noël, les contes de fée, et Halloween, Walter Wick consacre son objectif aux trésors des pirates. Prétexte à tout, la piraterie ? Sans doute.

Le concept, pour ceux qui n’ont pas encore passé quelques soirées à fouiller les précédents volumes, est le suivant : Walter Wick crée un effet de zoom à l’aide de photographies prises de décors en miniatures et en grandeur nature. Commencez à l’intérieur du coffre au trésor pour vous retrouver au fond des mers avant de finir sur une plage de sable fin, et trouvez une liste d’éléments fondus dans la masse de l’image. De l’incontournable tête de mort au sabre inévitablement serti de diamants en passant par un cœur en or et quatre tortues (à cette heure il m’en manque toujours une), voilà un livre qui invite à passer et à revenir, à le fermer et à le rouvrir : un livre, finalement, à investir, dans une vraie chasse au trésor.

Cependant, si le travail de Wick demeure brillant, certaines planches ne sont pas tout à fait réussies, en termes d’esthétique autant que de lisibilité. Quant à l’ensemble, il est quelque peu trahi par le défaut d’originalité du sujet. Ce qui ne nous empêche pas d’attendre avec impatience la prochaine proposition de l’auteur qui, abandonnant le navire pour suivre les rails du Toyland Express, gagnera peut-être en onirisme et en imagination.