L’été à Pékin

L’été à Pékin
Elise Fontenaille
Rouergue (Dacodac), 2010

par Anne-Marie Mercier

Inutile de chercher une présence de Boris Vian. On ne la trouvera pas plus qu’on ne trouve Pékin dans son Automne à Pékin. On ne trouvera pas non plus la « vraie » Chine, tout au plus une vision de touriste. Enfin, pour ce qui est de l’intrigue, elle tourne beaucoup autour de questions d’argent : celui qui abonde chez le héros et lui permet de voyager et celui qui est plus rare chez l’ami qu’il aimerait emmener : l’accompagnera, l’accompagnera pas ? Rassurons-nous, le héros est généreux et inventif et l’ami reconnaissant. En somme, un petit roman léger.

Le jeu de la mort

Le jeu de la mort
David Almond
Traduit (anglais) par Anita van Belle
Gallimard (Scripto), 2003

Sombres lumières

par Anne-Marie Mercier

David Almond est un merveilleux auteur, à découvrir à l’occasion de la sortie de son nouveau roman, Imprégnation. Son univers est à la charnière entre réalisme et fantastique, douceur et cruauté. Des paysages de landes anglaises, de petites villes et de banlieues mornes, des personnages ordinaires, habités par un grain de folie construisent un cadre crédible pour des portraits saisissants d’adolescents hésitant entre norme et transgression et tentés par la violence et les pulsions morbides.

Dans Le jeu de la mort, Askew, un jeune homme plus qu’étrange, exerce une fascination sur une petite bande de jeunes gens qu’il entraine dans des jeux inquiétants de simulacres d’exécution. Le héros, Kit, nouvellement inclus, en ressort extrêmement troublé, persuadé d’être allé de l’autre côté du réel et d’avoir vu le passé des lieux, son poids de morts et de souffrances.

Ce pourrait n’être qu’un roman parmi d’autres évoquant les jeux dangereux et les conduites à risque des adolescents. Mais c’est bien plus que cela : en arrière plan de ce récit souffrant et tenu par un suspens permanent, on trouve une ancienne mine, l’histoire des mineurs et de leurs légendes, les souffrances des hommes et des enfants, les trop jeunes morts et les petits fantômes qui hantent les lieux. De ce parallèle se dégage l’idée que ce goût du noir et de la plongée dans les profondeurs, cet amour du risque, n’est pas uniquement l’apanage d’une jeunesse moderne désœuvrée mais est une pulsion fondamentale des jeunes hommes de toutes les époques (les filles apparaissent dans le roman moins touchées mais pas tout à fait exemptes de ce vertige du gouffre). Tout au long du roman se jouent des questions de vie et de mort, de fidélité à soi et à autrui comme à la mémoire, à l’histoire et d’ancrage dans la société. La maison et la famille, le collège et les amis, la lande et ses fantômes sont des lieux de va et vient et de tensions incessants avec des personnages secondaires variés, tous indispensables, tous proches et lointains, tentant de comprendre ce qui se joue et ne saisissant que des bribes.

L’évocation et les apparitions du « soyeux », fantôme d’enfant qui court pour l’éternité dans les galeries, est à la fois atroce et très douce. En arrière plan de ces mémoires collectives erre la mémoire du grand père de Kit, ancien mineur, qui lui a raconté ces histoires et revit son passé avant de se perdre parfois en lui. Kit arpente la mémoire de son grand père comme il arpente les boyaux désaffectés. Géographie mentale et géographie réelle se mêlent, comme les histoires individuelles et collectives, les événements imaginés et réels.

Dans l’affrontement entre les deux garçons, la création offre une nouvelle strate d’exploration et de signification : l’écriture chez Kit et le dessin chez le rebelle Askew sont des moyens de vivre, de communiquer, de se battre, de convaincre, et pour Kit de tirer la mort vers la vie. De ce roman très sombre émerge une lumière, comme un charbon qui brille.

Imprégnation

Imprégnation
David Almond
Traduit (anglais) par Diane Ménard
Gallimard (Scripto), 2010

La question du Mal

par Anne-Marie Mercier

Se promenant avec son ami Max, un garçon paisible et normal, Liam rencontre un autre ami, Natrass, pas paisible du tout, obsédé par des jeux dangereux qui évoquent ceux d’un récent roman de David Almond, Le Jeu de la mort (voir la chronique de Li&Je). Dans la même promenade, Liam trouve un couteau et un bébé abandonné. Fasciné par l’un et l’autre, il ne voudra se séparer ni de l’un ni de l’autre et chacun l’entraînera dans des voies opposées, mais toutes pleines de dangers. Tout au long du roman, Liam oscille entre ses deux amis, entre deux façons de vivre ; de même il hésite entre le désir de préserver la vie et celui de donner la mort.

Avec le même art du suspens que dans Le Jeu de la mort, David Almond arrive à raconter une histoire prenante avec des personnages intéressants (le couple des parents de Liam, lui écrivain et elle artiste, dit quelque chose de ce qu’est la création pour cet auteur et de sa fonction et les montre aussi dans leurs activités quotidiennes), un cadre réaliste aussi bien sur le plan géographique (la campagne anglaise vers le mur d’Hadrien) que social (une famille heureuse, des enfants placés, les travailleurs sociaux qui s’en occupent, une famille d’accueil, la police locale et l’armée). Il y met en scène des questions politiques (la traque aux sans papiers), artistiques (peut-on faire de l’art à partir de l’horreur ?) et éthiques.

La même éternelle question revient encore : d’où vient cette fascination pour les spectacles morbides, cette attirance pour la violence et le sang ? Cette interrogation est posée à travers des événements rattachés à plusieurs moments de l’actualité contemporaine, les massacres du Liberia, les enfants soldats, le terrorisme islamique,   les images qui circulent sur internet. Elle est aussi portée par les adolescents du roman, violents contre eux-mêmes et entre eux, abandonnés par les adultes et terriblement désemparés.

En secret

En secret
Arnaud Tiercelin
L’école des loisirs (médium), 2009

De soi à soi

par Anne-Marie Mercier

Le narrateur de En secret se met à écrire à treize ans, pour survivre, pour échapper aux voix qui le hantent, aux cauchemars. Il se confie à Cédric. Cédric n’apparaît jamais dans le récit de sa vie autrement qu’au passé et à travers des apostrophes répétées qui donnent au récit une allure obsessionnelle.
Incompréhension de la famille, des amis, échec amoureux, tout n’est qu’un long lamento porté par un personnage jeune et pourtant à bout de souffle. Les textes qui encadrent ce journal et montrent le narrateur adulte revenant sur les lieux de son passé et relisant son texte expliquent la situation.
S’il s’agissait d’imiter le style d’un ado qui s’épanche, le résultat est assez réussi. Il y a aussi, lorsque le narrateur adulte s’autorise une écriture plus dépouillée et plus maîtrisée (plus poétique ?) de très belles pages. Mais globalement on étouffe : on peut se demander si cette écriture du je qui souffre et ne voit que lui, ne parle que de lui et ressasse pourra séduire des lecteurs du même âge (et les autres).

Au Galop sur les vagues

Au Galop sur les vagues
Ahmed Kalouaz
Rouergue (dacodac), 2010

Galop breton

par Anne-Marie Mercier

Ce court roman prouve qu’un roman « de cheval » contemporain peut ne pas être niais, ne pas être irréaliste, et que son héroïne (oui, ces romans s’adressent surtout aux filles, allez savoir pourquoi) peut être une jeune fille assez ordinaire, ni spécialement héroïque, ni très riche. Un club hippique peut même être minable, c’est dire si les canons du genre sont peu respectés.

Un zeste de psychologie (une ado solitaire), de bons sentiments (un vieux voisin, veuf, qui se prend d’amitié pour elle et elle pour lui), une intrigue quasi policière, du suspens et autour de tout cela un joli cadre breton, avec ce qu’il faut de clichés et une bonne dose de réalisme pour les neutraliser. L’ensemble est assez réussi.

Tobie Lolness

Tobie Lolness (T.1)
Timotée de Fombelle
Gallimard jeunesse, 2006

par Catherine Gentile (septembre 2006)

Tobie Lolness (t. 2)
Timotée de Fombelle
Gallimard jeunesse, 2007

par Anne-Marie Mercier (juin 2007)

A dévorer, de la cime aux racines… 

Lorsqu’un chêne, majestueux bien sûr, devient un univers immense peuplé de toutes sortes d’êtres qui en prennent la mesure ou la démesure… Une branche est une avenue, une feuille une place, une goutte d’eau une belle averse et la moindre larve prend une dimension monstrueuse !
Telle est l’idée maîtresse de ce très beau livre que l’on dévore de la cime aux racines.
Quand on fait la connaissance de Tobie, notre héros minuscule de treize ans qui ne mesure que quelques millimètres, on le trouve en fâcheuse posture : «Tobie était dans un trou d’écorce noire, une jambe abîmée, des coupures à chaque épaule et les cheveux trempés de sang. Il avait les mains bouillies par le feu des épines et ne sentait plus le reste de son petit corps endormi de douleur et de fatigue.» Il est poursuivi par une horde vociférante et ne parvient à échapper de justesse à ses poursuivants qu’en quittant les beaux quartiers du sommet de l’arbre où il a toujours vécu avec ses parents pour se réfugier vers les terres d’en bas, mal connues, mal définies, sur lesquelles on dit bien des choses, où rien ne serait sûr y compris la vie.

On comprend peu à peu pourquoi Tobie a dû s’expatrier : son père, Sim Lolness, un scientifique de grand renom, vient de faire une découverte d’importance qui pourrait modifier la conception du monde de l’arbre et contrecarrer les projets du Grand Conseil qui dirige la communauté sylvestre. En refusant de communiquer sa découverte, le père de Tobie devient un paria et la vie de sa famille est menacée. Voilà pourquoi l’adolescent se retrouve projeté du jour au lendemain et sans préparation aucune dans un univers rude, loin du cocon douillet dans lequel il a grandi : un bel appartement creusé par les charançons dans une branche élégante du sommet. Il se retrouve seul, pris dans un tourbillon d’aventures qui le dépassent parfois, au contact de personnages singuliers, fascinants ou mauvais. Il fait ainsi l’apprentissage de la vraie vie et élargit considérablement son horizon.

Timothée de Fombelle écrit ici son premier roman qui est un vrai bonheur de lecture. On est très rapidement séduit par l’univers qu’il met en place et par la manière dont il l’installe avec beaucoup de soin, de précisions et de poésie aussi. Il transforme un arbre banal en monde organisé, hiérarchisé, injuste aussi, avec des lois et des rebondissements qui ont à voir avec notre réalité. Au sommet de ce monde vivent les puissants, les riches, les dirigeants qui composent le peuple des cimes, tandis que les racines de l’arbre abritent les parias, les pauvres, les laissés pour compte de cette société. Cela lui permet d’aborder des sujets sensibles, qui sont ceux qui traversent notre société : immigration, injustice sociale, environnent, arbitraire de certaines décisions… L’arbre recèle aussi des territoires encore vierges, propices aux divagations et aux racontars de ceux qui n’ont pas le courage de les affronter. Le jeune héros, adolescent de toute petite taille, est un personnage fort, attachant, qui trouve en lui de véritables ressources et qui puise son courage et son énergie dans une volonté inébranlable de faire triompher le bien et la justice. Il est aidé et encouragé par Elisha, une jeune fille de son âge qu’il a rencontrée dans les Basses Terres.
Roman d’aventures, récit initiatique, réflexion écologique, chronique sociale, il y a de tout cela dans Tobie Lolness, texte foisonnant et riche, servi par une langue précise et élégante, qu’enfants et adultes peuvent également apprécier et dont on connaîtra le dénouement en 2007 (dans Les Yeux d’Elisha) si l’arbre est toujours debout d’ici là !
En attendant, il ne nous reste plus qu’à explorer les arbres de nos parcs et nos jardins, afin d’en scruter les moindres recoins à la recherche d’êtres fascinants dont on avait totalement ignoré l’existence jusque là ! Précisons enfin que le livre est illustré par François Place, ce qui ne gâte rien.

Auprès de mon arbre, je vivais heureux….

Le premier tome de Tobie Lolness, premier roman d’un auteur connu auparavant surtout pour ses œuvres théâtrales, avait eu un grand succès (prix Tam tam, prix Sorcières, grand prix de l’Imaginaire, prix Lire au collège, etc.). Le second est fort heureusement à la hauteur du premier, même s’il n’offre plus la même surprise de la découverte d’un univers très particulier.

Le monde de Tobie Lolness, c’est un arbre. Il se divise en zones plus ou moins explorées, celui des hautes branches, privilégié, et celui des basses branches où Tobie est envoyé en exil avec sa famille. Il s’y adapte, y vit heureux et tombe amoureux de la belle et étrange Elisha, tout cela se déroule jusqu’à la fin du premier tome qui le voit menacé de mort tandis que ses parents sont emprisonnés et s’enfuyant à travers l’arbre, pour aboutir chez les Pelés, le peuple de l’herbe (il faut préciser que les êtres humains qui peuplent toutes ces zones ne dépassent pas 2 millimètres).

C’est un monde en miniature, où l’on découvre d’énormes monstres terrifiants comme des charançons, des araignées, des fourmis et où la moindre goutte d’eau est une cataracte. L’arbre est en danger dans ce deuxième tome, très orienté en direction de la dénonciation de la destruction de l’environnement : des profiteurs horribles l’entaillent pour parquer ses habitants dans des logements sordides ; lichens et mousses le menacent d’étouffement. D’autres mènent une guerre contre leurs concitoyens, ou contre les « étrangers » des herbes, sur lesquels on raconte des horreurs absurdes pour mieux convaincre les habitants de la nécessité de leur esclavage et de leur future extermination.

C’est donc un roman « engagé » dans lequel les différents camps, celui des méchants et celui des bons, sont bien identifiés. Beaucoup de manichéisme, les méchants sont horribles, répugnants (on sent l’influence de Roald Dahl) et font l’objet de scènes ou le grotesque est un peu excessif, ce qui fera rire les plus jeunes lecteurs. Cette noirceur est mise au service de scènes ou de situations qui évoquent les totalitarismes du XXe siècle (même si tout parallèle excessif serait réducteur) : savants emprisonnés et condamnés aux travaux forcés, peuples déplacés et utilisés comme manœuvres dans des grands ouvrages de construction, exploitation des masses, propagandes mensongères, régimes de terreur et de délation….

Mais c’est surtout un roman d’aventures qui combine les éléments les plus efficaces du genre : poursuites, suspens (la composition, qui fait alterner les histoires de différents personnages en les interrompant à un moment  crucial, imite les ressorts du feuilleton), amour, jalousie, trahison, vengeance, reconnaissances finales, etc. Les scènes d’action sont intercalées avec des scènes de bonheur pleines de poésie : la fête de Noël dans les bois d’Amen, le concert d’oloncelle dans la nuit, les rêves d’Elisha et de Tobie lorsqu’ils sont séparés, la rencontre amoureuse et silencieuse de Nils et Maï… le quotidien et le bonheur simple et paisible apparaissent comme ce à quoi tous les héros aspirent. Ainsi, c’est un récit d’action très bien menée qui fait en même temps l’apologie de la contemplation, de la science, de la peinture, de la musique et de l’écriture, ce qui est une belle prouesse. Enfin, l’amour et l’amitié sont au-dessus de toutes les conquêtes.

Une ado sans peurs (et sans reproches?)

Ailleurs
Moka
L’école des loisirs (medium), 2009

par Anne-Marie Mercier

Moka (qui fait traîner son Sorcier ! en ajoutant volume après volume à sa série), livrerait ici généreusement une trilogie en un seul volume? En fait, c’est une réédition de titres parus à partir de 1991.
Les aventures de Francès, dite Frankie gagnent à être ainsi ramassées car les trois intrigues sont fortement liées par l’amour que la jeune fille de 15 ans voue à un Major de l’armée de l’air, quarante ans, veuf, et père d’un garçon à peine plus jeune qu’elle. A la fin des trois tomes, elle arrivera à ses fins. Désolée de griller ainsi le suspens, mais il faut bien dire que ce texte rompt avec les habitudes prudentes de la littérature de jeunesse.
Rupture sur bien d’autres points assez bien vus même si celui-ci est le plus risqué face aux protecteurs de l’enfance : elle fréquente des jeunes gens pas recommandables et un peu voyous, mais les héritiers des puissants de la ville sont bien pires. Elle fait une fugue et entraîne un plus jeune avec elle, et court de grands dangers, mais sauve un plus petit encore, et puis, il faut bien se faire entendre par les adultes, non ? Elle fait une vie d’enfer à sa sœur conformiste et à sa mère, mais il faut bien que celui (celle) qui a raison toujours, soit le chef, non ? et si ça va pas, on cogne. La négociation n’est pas son fort et elle n’a pas toujours tort en cela.
Bref, pas très conventionnelle, pas dans le discours, pas féminine pour un sou, ni même raffinée, mais attachante, généreuse et sincère, un ovni efflanqué en tee shirt qui lutte contre le racisme, l’hypocrisie, les pyromanes, les dragueurs, l’exploitation des enfants,… et qui n’a peur de rien.

Slumdog de papier

Les fabuleuses aventures d’un indien malchanceux qui devint milliardaire
Vikas Swarup
Traduit de l’anglais par Roxane Azimi – 10/18

par Anne-Marie Mercier

Si vous avez vu le film, Slumdog Millionaire, avez-vous pensé à lire le livre qui est à l’origine du scénario ? Si vous avez aimé le film, faites-le, vous y retrouverez une foule de choses qui ont fait le succès du film : le cadre du jeu télévisé, la peinture d’une grande partie de l’histoire de l’Inde, beaucoup d’humour et de candeur dans un univers de brutes.
Si vous ne l’avez pas aimé, c’est encore mieux : vous comprendrez encore mieux pourquoi, et le livre vous intéressera. Si le film a eu un prix d’adaptation, c’est sans doute du fait du grand travail de simplification qui a été fait à partir du livre. Adaptation très réussie, pour l’efficacité, mais quel dommage pour la subtilité et la vérité du regard porté sur l’Inde. Vous trouverez le jeu télévisé, mais une organisation des souvenirs radicalement différente, plus éclatée, ne suivant pas l’ordre chronologique. Vous verrez que ce qui conduit le jeune homme dans ce jeu, ce n’est pas un amour fleur bleue plus bolliwood que bolliwood, mais la vengeance ; voila qui est beaucoup plus intéressant !

L’Inde décrite y est encore plus impitoyable et plus complexe. La scène scatologique ridicule et invraisemblable du début du film n’existe évidemment pas. On y voit aussi les restes de la présence anglaise, à travers la tragique histoire du brave pèreTimothy qui élève le jeune héros orphelin, et le baptise «Ram Mohamed Thomas », pour ne fâcher personne (mais en indiquant au passage que les sikhs pourraient y trouver à redire. Ainsi, ce soi-disant enfant des bidonvilles est dans la version originale un garçon élevé par des anglicans qui lui apprennent à parler dans leur langue et à chanter « Twinkle, twinkle », ce qui change bien des choses pour l’avenir d’un enfant. Mais rassurez vous, les choses se gâtent très vite et très fort, au rythme endiablé qu’a conservé le film, avec un art de la coupe et du montage parfaits et un humour décapant. Et en plus, ça finit bien, mais vraiment par hasard, et personne n’est dupe.