La Petite Ecole de l’imagination
Zaü et Alain Serres

Rue du monde, 2012

Fictionary pour un jeu intergénérationnel

Par Anne-Marie Mercier

lapetiteecoledelimaginationA l’image du jeu Pictionary, ce coffret propose d’inventer des histoires en se basant sur des déclencheurs proches de ceux que l’on peut trouver dans l’ouvrage fondateur de Gianni Rodari, Grammaire de l’imagination, récemment réédité.

Quinze grandes planches à fonds perdus proposent des univers, peut-être une histoire en cours, quarante jetons tirés au hasard demandent à créer un lien entre l’élément du jeton (un téléphone, un perroquet, une onomatopée, une figure géométrique…) et la planche.

C’est donc un matériel simple et efficace qui est proposé, adapté à tous les âges  – les adultes pourront y jouer avec intensité avec leurs enfants ou petits enfants. Deux règles du jeu sont proposées, avec un exemple de début d’histoire.

Enfin c’est une mini encyclopédie de l’illustration d’aujourd’hui : les jetons sont de Guillopéon trouve parmi les noms des auteurs des ouvrages dont les planches sont tirées (les titres pouvant aussi jouer un rôle) ceux de François Place, Nathalie Novi, Olivier Tallec, Martin Jarrie, et bien d’autres : des styles et des univers très divers, et de beaux talents, et partout de la couleur.

Le Jeu des sept cailloux

Le Jeu des sept cailloux
Dominique Sampiero

Illustré par Zaü
Grasset jeunesse (lampe de poche), 2010


Un refuge aux réfugiés

par Anne-Marie Mercier

 Un tout petit livre en apparence, mais un récit lourd comme les sept cailloux. Nous suivons Larissa qui erre dans les rues de Rouen et semble parler seule. À son enfant à naître, elle raconte la vie d’avant, en Tchétchénie : son enfance comment elle a rencontré son mari, la guerre, les hommes comme des loups.

La vie depuis : l’exil en France, à la recherche d’un toit, de papiers et d’espoir, est évoqué sans pathos mais avec précision. Cette histoire est une histoire vraie, comme beaucoup d’autres. Elle a été publiée avec une postface du Collectif solidarité antiraciste et pour l’égalité des droits et par le Réseau Education Sans Frontières de Rouen et des environs.

Le texte, porté par une belle écriture, est sobre  et pudique. Il évoque aussi bien la vie de tous les jours que les pires moments. Il s’attache aussi à de petites choses, des coutumes, des plats, un jeu. Les illustrations montrent les souvenirs du pays en encadré et la marche de Larissa en pleine page, les uns en tonalités de vert, l’autre en ocre. Dominent les images du visage et des bottes de Larisa qui cherche un lieu où s’arrêter, si proche et si lointaine.