Je cherche un livre pour un enfant. Le guide des livres pour les 8/16 ans
Toni di Mascio
Gallimard jeunesse, 2011
Qui cherche trouve
par Anne-Marie Mercier
Dans la même collection que le livre précédent consacré à la tranche des zéro-sept ans, cet ouvrage propose de nombreux titres pour les pré-adolescents et adolescents accompagnés de synthèse sur différents sujets (les séries, la science-fiction, les enfants et la lecture). Un premier chapitre donne des idées de lecture en fonction du niveau du lecteur et non de son âge (il y a une bonne mise au point sur cette question de l’âge, p. 13). Un deuxième chapitre est organisé par genres : fantasy, policier, fantastique et science-fiction. Le suivant donne des titres d’ouvrages classés par thèmes : récit de vie, aventure, humour, amour, histoire, monde contemporain. Une dernière partie propose des repères : historique, lieux de lecture, éditeurs, sites… Et une bibliographie qui propose d’autres recueils du même genre mais aussi des titres d’ouvrages sur les moyens d’inciter les enfants à lire.
Le grand mérite de cet ouvrage, comme le précédent est de s’appuyer sur le goût des enfants et adolescents, de mêler classique et contemporain, « grands » et « petits » éditeurs et de proposer de nombreuses ouvertures, regards critiques, réflexions et conseils ; par exemple celui-ci : « les adultes que nous sommes devraient éviter de juger une lecture d’enfant (trop) à l’aune de leur regard de lecteur qui a déjà un parcours littéraire (et de vie) derrière lui », accompagné d’un conseil judicieux : relire un ouvrage qui nous a beaucoup plu, enfant ou adolescent, et se demander si on en a été décervelé, ou bien?
La première page explique ce qu’est un atlas, les suivantes présentent à tour de rôle chaque continent.
Une plongée visuelle et sonore au XIVème siècle pour découvrir chevaliers, châteaux forts et cathédrales grâce à des scènes de vie quotidienne, du marché à la construction d’une cathédrale, en passant par le château du seigneur, assiégé deux pages plus loin, la vie au village et celle au monastère. Cet ouvrage ludique, documentaire interactif propose plus de 80 rabats afin de découvrir des détails de la vie médiévale, un sigle « jumelles » permettant de voir des scènes grossies pour mieux les apprécier. Ce livre peut se feuilleter à des âges différents, de la découverte à l’approfondissement, une fois que l’on est plus grand. Un bémol néanmoins : le foisonnement d’informations peut rebuter mais, passée cette entrée, l’univers attractif opère sur le lecteur avide de connaissances.
Autour du thème très lâche et très vaste de « plus » et « moins », voilà un livre hétéroclite, dont les illustrations « fouillis » indiquent bien la nature.
Ce titre annonce une nouvelle série, mais aussi l’introduction d’Autrement jeunesse dans le roman pour enfants. A travers un héros fort sympathique, le lecteur va découvrir qu’on peut s’intéresser aux sciences ailleurs que dans la salle de classe. Le parti pris est intéressant. On regrette cependant qu’il ait fallu passer par le cliché du garçon solitaire à lunettes, premier de la classe qui n’ose pas parler aux filles, donc un personnage qui sera perçu comme un peu ridicule par les jeunes lecteurs.
L’école des loisirs réédite ici un titre de 2005 devenu indisponible. La vie de Molière, de son enfance à sa mort, n’est pas présentée dans la collection « belles vies », mais dans celle des « documents ». En effet, la biographie ne fait pas la totalité du volume même si elle en constitue l’architecture et la visée. Une grande part de l’ouvrage est consacrée à faire connaître le Paris du dix-septième siècle, la vie des écoliers, des acteurs, des courtisans… Un dossier iconographique très bien choisi est proposé en cahier central.
L’auteur, Carole Trébor, est à la fois réalisatrice et spécialiste du décryptage des émissions de télévision.
Un livre sonore invitant à tendre l’oreille aux « bruits des saisons », la chose est engageante aussi bien pour les amateurs de documentation que pour les amateurs de poésie. C’est à une rencontre de ces deux horizons qu’on assiste ici avec plaisir ; la modestie de ses moyens et de ses ambitions donne cependant à songer sur les possibilités que pourraient ouvrir un télescopage plus audacieux et plus fécond du travail sur le pouvoir évocateur des mots, sur celui des images et sur celui des sons – au service d’un authentique point de vue scientifique sur la planète comme milieu et comme système.
La Buse est un pirate, un vrai. Né en 1680 à Calais d’un père corsaire, il plonge dans la piraterie et hante les eaux de Madagascar et de Bourbon (aujourd’hui la Réunion) autour des années 1720. Navires, batailles, naufrages, trésors et pendaison : tout dans la vie d’Olivier Levasseur, dit La Buse, dévoile de la piraterie ce que…nous en savons déjà. Et, heureusement pour nous, Maryse Lamigeon n’a pas l’intention d’y revenir.
Gustave est un oiseau s’insère dans une série de « Gustave » dont chaque maillon initie le jeune lecteur à un aspect de la nature, et dessert un projet général de type documentaire – mots clés en gras, documents photographiques et glossaire explicatif à l’appui. Mais l’habillage est résolument narratif et littéraire ; l’embrayeur poétique de chaque ouvrage est constitué par une « métamorphose » de Gustave – petit garçon rêveur qui se transporte ici dans le point de vue d’un oiseau rayé de rouge et de jaune comme son pyjama. Idée intéressante ! Mais c’est au plan de l’écriture que le bât blesse : soigné certes, le texte semble emprunter ses critères à la rédaction scolaire du milieu du siècle dernier. Le dessin est beaucoup plus stimulant, à commencer par ses décalages délibérés et féconds avec ladite rédaction modèle.