Capitaine Maman et le musée d’archéologie
Magali Arnal
L’école des loisirs, 2022
Archéologie sans frontières
Par Anne-Marie Mercier
Le troisième volume de cette série met en scène une matriarchie : Capitaine Maman est une chatte, elle est accompagnée de Quartier-Maitre Mémé et de Chaton 1, Chaton 2 et Chaton 3, et d’un chiot surdimensionné par rapport aux autres personnages. Tous arrivent cependant à se caser dans un mini van qui les conduit vers l’aventure, dans les sables.
La découverte fortuite d’une tombe antique accompagnée d’un trésor lance de nombreuses péripéties après que la capitaine a essayé en vain de travailler tranquille (belle occasion de montrer aux jeunes lecteurs comment s’organise un chantier de fouilles). Des pouvoirs de différentes régions concurrentes, les « autorités locales », viennent revendiquer la trouvaille, avec des soldats à cheval, des tanks, des hélicoptères, et des menaces.
Ruses, persuasion… tout finit bien grâce à l’organisation parfaite de Capitaine Maman qui est douée dans le maintien de la paix… et à son sous-marin. Un musée sortira de terre, co-administré par les anciens ennemis…
Les images lumineuses de Magali Arnal nous entrainent dans un monde de fantaisie drolatique qui égratigne gentiment la société de pouvoir, tout en regardant avec tendresse les morts des temps anciens et en traitant leurs restes avec douceur et respect.

Ce n’est pas tout à fait la « suite » de l’Aigle de la neuvième légion, mais ce l’est tout de même : on se trouve toujours dans la Bretagne antique occupée par les Romains, mais plus tard. Il y pleut autant. L’un des héros, le centurion Marcellus Flavius Aquila, est un descendant du héros du roman précédent et l’autre, le médecin militaire Tiberius Justus Justinianus, est un petit neveu.
Les « grands soldats », ce sont des hommes de plus d’1m 88 que Frédéric Guillaume Ier de Prusse faisait recruter – et parfois enlever – à travers l’Europe au 18e siècle pour former sa garde personnelle, avec des tentatives pour les faire se reproduire avec de très grandes femmes choisies pour cela… ce qui évoque d’autres « recherches » sinistres du même type. On trouve le détail de tout cela dans l’Histoire de Frédéric II de Carlyle (ch. 5) ; quant au présent album, un texte final précise sa dimension historique. Cette BD ou roman graphique présente l’histoire de l’un de ces soldats, un géant irlandais de la côte ouest, Cathal Crann. C’est un bon gars, presque un simplet, tant qu’on ne le « cherche » pas, un prototype de « quiet man » irlandais. Dans le cas contraire, sa fureur le métamorphose en monstre. Le chien rouge qui se manifeste alors, en lui et hors de lui, est à la fois une métaphore et une réalité, donnant à l’histoire une allure fantastique. On y voit ce qui est sans doute le début de ses aventures : son enrôlement ou plutôt son enlèvement, son installation à Potsdam, ses rencontres, ses amours, une tentative d’assassinat, sa désertion…