Les Pozzis (t. 5: Antoche)

Les Pozzis (t. 5: Antoche)
Brigitte Smadja, Alan Mets
L’école des loisirs (Mouche), 2012

Au Lailleurs, meilleur

Par Anne-Marie Mercier

Des Pozzis aventureux sont partis vers le Lailleurs (pour ceux qui déjà n’y comprennent rien, voir la chronique des volumes précédents). Ils frémissent, se réconfortent, s’évanouissent, se divisent… et on reste dans le même suspens (retrouveront-ils Adèle, disparue dans le volume précédent? quel est le peuple étrange qu’ils ont rencontré?). Entretemps, on a fait avec eux un bout de chemin charmant, plus dense en trouvailles et événements que dans les  volumes précédents… c’est mieux, alors, vite la suite!

L’Erreur de Pascal

L’Erreur de Pascal
Florence Seyvos

Illustré par Michel Gay
L’école des loisirs (mouche), 2011

Doisnel enfant

Par Anne-Marie Mercier

L’Erreur de Pascal.gif« Ma mère est morte ». L’excuse inventée par Antoine Doisnel dans Les Quatre cent coups est utilisée par un jeune garçon qui cherche à échapper à tout ce qui le contraint. Mais Pascal ne s’arrête pas à ce premier mensonge et s’empêtre dans de nombreux autres, finissant par ne plus savoir comment échapper à l’embrouillamini qu’il a créé, sinon par la fuite, l’envie de disparaître.

On peut craindre le pire, mais Florence Seyvos esquive et ce récit s’achève tout tranquillement sur une leçon claire : il suffit de dire la vérité, toute la vérité (du moins sur le plan des faits) pour que tout s’arrange… C’est une belle exploration d’un point de vue d’enfant buté qui s’évade loin des problèmes en inventant ou en regardant ailleurs. Et c’est fort bien écrit, avec des gros plans sur des moments, des mets, des odeurs.

Le mouton botté et le loup affamé

Le mouton botté et le loup affamé
Maritgen Matter
Illustrations de Jan Jutte
L’école des loisirs (mouche), 2010

Au pays de « Sondestin »

Par Alice Gouin et Sarah Morey

    Voilà une histoire qui semble, dès le départ, avoir un goût de déjà vu. En effet, nous retrouvons les personnages prototypiques du mouton naïf et du loup tiraillé par la faim. Et pourtant, bien loin de ces stéréotypes, l’auteur fait de ce mouton et de ce loup des êtres à la fois difficiles à cerner et attachants.

Le loup convainc le mouton de le suivre afin de lui faire découvrir un pays merveilleux au nom évocateur de « Sondestin », mais surtout afin de le manger tranquillement. Plus l’histoire avance, plus les stéréotypes s’effacent et laissent place à une histoire d’amitié impossible : d’un côté un loup complètement écartelé entre sa faim et les sentiments qu’il ressent pour sa proie, et de l’autre un mouton en quête de reconnaissance et d’amitié, totalement fasciné par son bourreau.

De cette histoire naît un grand suspense qui tient le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Les illustrations épurées de Jan Jutte, dont les couleurs en noir, blanc et rouge,  reprennent les codes du genre policier, viennent renforcer ce suspense, mais facilitent également la compréhension des sentiments complexes ressentis par les personnages.

Ce  petit  roman  illustré  plaira autant  aux grands  qu’aux  petits.A conseiller tout de même aux enfants de plus de 7ans, déjà lecteurs.