Le Grand livre de l’artiste en herbe
Fiona Watt
Usborne, 2011
Futur artiste ou prochainement formaté ?
par Sophie Genin
Idées, techniques et même projets, ce que l’on peut dire c’est que la variété est présente dans ce gros livre à spirales, même si on ne voit pas bien la différence entre ces trois concepts. Certaines propositions sont innovantes (carrés de papier cousus, tableau en relief grâce à de la colle blanche, portraits peints au « papier bulles », peinture avec un bout de carton en en déplaçant seulement le haut du bord ou encore impressions à l’élastique) mais on peut déplorer qu’elles soient très voire trop encadrées.
Néanmoins, cette mine d’idées sera intéressante à proposer à des enfants ayant un peu d’imagination, histoire de renouveler leurs idées et de découvrir des techniques comme base de création.
Si les filles sont intéressées, qu’elles passent leur chemin et se dirigent vers les titres de la série édités pour elles : Habille… les fées ou encore Habille… les princesses ! A part cette « légère » restriction, plus de 200 autocollants permettent de différencier « normands et saxons », expliquer les « croisades », présenter « les guerriers arabes », « la bataille en France », « un château assiégé », « l’armure du cheval », « les armoiries », « le tournoi » entre Sires Calogrenant et Agravain, « la chasse et la fauconnerie », « un grand banquet », « les festivités » (avec le Duc de Buckingham, le roi Henri VIII d’Angleterre et le roi François Premier pour la France). Pour finir, le jeune garçon pourra armer Sire Galaad adoubé chevalier.
La collection « Dacodac », petite soeur de « Doado » au Rouergue, se voit dotée d’un nouveau roman réaliste dans lequel Karla-Madeleine (en hommage à Karl Marx, du côté de son père, et en référence à la religion catholique de sa mère) part pour la première fois en vacances avec ses parents, très très différents l’un de l’autre, pour ne pas dire à l’opposé. Il faudra à la jeune fille rencontrer, par hasard et pour la première fois, sa tante et sa cousine ainsi que fuguer, l’espace de quelques minutes, pour connaître enfin les raisons de la rencontre complètement improbable de ses géniteurs : son père, « du chocolat fondu sur un chamallow », à l’intérieur, et sa mère, qui sait « qu’on ne se ballade pas en sandalettes sur un volcan en éruption » (le volcan en question étant son mari tentant vainement de ranger une tente « pop-up » !).
Simon est sorti en Lutin Poche ! Il faut en profiter ! Certes, cet opus n’est pas au niveau de Caca Boudin, définitivement inégalable, mais c’est toujours un plaisir de retrouver ce héros grognon ! Cette fois-ci le lapin blanc refuse tout net d’aller à l’école : « ça va pas, non ! »
Ce joli conte en randonnée de facture classique est d’inspiration coréenne. Cette appartenance se note surtout aux illustrations (peinture aux traits apparents, découpages) : les personnages et les paysages sont asiatiques. Mais l’histoire a une portée universelle : en effet, tout lecteur prend plaisir à suivre une bande surprenante, composée, au fil de la narration, d’un orphelin en quête d’une maison rejoint par un chien, un coq et son amoureuse, une chèvre éprise de liberté rappelant celle de M. Seguin, un étourneau étourdi, un chaton esseulé mais aussi un petit olivier qui cherche une terre accueillante, un essaim d’abeilles chassé de son paradis vallonné et fleuri par la culture du maïs et même un ruisseau qui leur indiquera le chemin de leur nouvelle demeure ! La fin idéale d’une famille choisie laisse rêveur comme tout bon conte.
Le fameux conte de la petite poule rousse, classique, traitant de la solidarité avec impertinence, revient mais… elle est rouge ! La couverture, avec cette toute petite gallinacée à la grande ombre, donne envie de redécouvrir cette histoire de poule faisant son pain toute seule, sans aucune aide de ses amis, paresseux et pas généreux. Les illustrations, colorées et vives, la réactualisent et la tournure répétitive choisie pour ce conte en randonnée le rend très accessible. Le Père Castor reste un incontournable pour les contes traditionnels et la volonté affichée de modernisation des illustrations fonctionne parfaitement dans ce nouvel opus !