La Bande à Grimme

La Bande à Grimme
Aurélien Loncke
L’école des loisirs (neuf), 2012

Conte de Noël

Par Anne-Marie Mercier

la bande a grimmeLes personnages de ce court roman, une bande d’enfants errants et voleurs grelottant de froid sous la neige, ont peu à voir avec les contes de Grimm malgré le titre et les allusions fréquentes à cet univers. On est dans un récit réaliste, entre Oliver Twist, conte de noël et roman policier où les petits luttent (avec succès) contre une bande de méchants très affreux qui ont enlevé un illusionniste – ou un magicien – qui faisait leurs délices.

L’histoire est charmante, les enfants attendrissants, cela fait un très joli récit volontairement naïf où les allusions à d’autres histoires connues sont semées comme des petits cailloux, mais un peu gratuitement.

Le Voleur de Magie, vol. 1 et 2

Le voleur de magie. 1 et 2
Sarah Prineas
Traduit (anglais) par Jean Esch
Gallimard Jeunesse, 2010

 

Dickens façon Harry Potter

Par Anne-Marie Mercier

Anne-Marie Mercier,Sarah Prineas,magie,voleur, apprentissage Gallimard JeunesseAnne-Marie Mercier,Sarah Prineas,magie,voleur, apprentissage Gallimard JeunessePremiers romans de Sarah Prineas, qui vit dans l’Iowa et pense qu’elle a écrit pour des adolescents et jeunes adultes, cette nouvelle série est si prudente qu’elle peut être donnée à lire à de plus jeunes encore. La maison Gallimard ne s’y est pas trompée et a choisi d’illustrer abondamment le texte (dessins de Antonio Javier Caparo).

Encore un apprenti magicien, certes, mais ce roman a plusieurs originalités qu’il faut signaler. Il réussi à faire entendre la voix d’un jeune narrateur à laquelle on croit, sans tomber le langage « jeune » ni dans l’affectation. Le texte est relativement bien écrit, souvent métaphorique, sans chercher l’originalité et adopte les obsessions du jeune narrateur : manger d’abord (et toujours !), puis se tirer des pétrins dans lesquels il se met. Il y a des personnages attachants : un vieux magicien bougon qui évoque un peu le Vitalis de Sans famille de Malot, brutal d’abord, tendre ensuite, un colosse au grand cœur qui tricote, une jeune princesse épéiste…

Le titre est ambigu : plus qu’un « voleur de magie », le héros est un voleur, tout simplement, un peu dans la lignée de héros de romans du 19e siècle (Dickens); d’ailleurs, les illustrations de cette histoire l’inscrivent dans cette époque en y ajoutant un peu de fantaisie et de technologie magique. Mais il l’est sans remords, car il doit sa survie à son habileté. C’est aussi grâce à elle qu’il va pouvoir se rendre utile. Le véritable « voleur de magie » reste mystérieux jusqu’au tome 2 : on ne sait pour qui travaillent ceux qui pompent l’énergie magique de la ville, on l’apprend au tome 2 lorsque le héros est banni et sans pouvoirs, mais le problème est loin d’être réglé, le sera-t-il au tome 3 ?

Le volume 1 vient de paraître en poche.

Le voleur de magie : et de trois!

Le voleur de magie, tome 3
Sarah Prineas

Gallimard jeunesse (grand format), 2001

et de trois!

par Anne Marie Mercier

le-voleur-de-magie-tome-3-de-sarah-prineas-893168576_ML.jpgCe troisième volume ressemble fort au précédent : beaucoup de scènes de poursuite, d’enfermement, d’évasion et peu d’inventions nouvelles, si ce n’est dans le dernier tiers du roman, assez réussi.

La quête par le jeune héros de sa « locus magicalicus » est spectaculaire (si l’on peut dire cela à propos d’un roman) et n’est cependant pas dénuée d’humour, le pouvoir change de mains, on assiste à des scènes de reconnaissance familiale… enfin, les ingrédients classiques de la littérature populaire et de jeunesse, ancienne ou moderne, sont assez bien mélangés et font de cette série en 3 volumes un ensemble agréable et d’une lecture facile, mais non indispensable.

Le voleur de magie2.gif   Le deuxième tome vient de paraître en poche.