waf & waf

Waf & waf
José Parrondo

Editions du Rouergue, 2014

Histoires sans paroles

Par Michel Driol

wafDans cet album sans texte, Waf et Waf sont un bonhomme-chapeau et son chien, dont on suit les aventures absurdes et fantaisistes d’une page à l’autre.

Chaque page est conçue comme un strip de quelques vignettes, tendues vers une chute surprenante  et cocasse souvent, pleine d’humour. Le monde s’y désagrège à loisir, une barrière masquant en fait un paysage  morcelé. Du miroir sort un double avec lequel on prend plaisir à jouer. Certains éléments sont récurrents, comme ce petit train qui circule parfois, abandonnant ses passagers au  pied d’une montagne, lorsqu’on découvre que les rails sont en fait une échelle, ou ce bus, interdit aux chien. Les bandes des passages cloutés deviennent des pièges redoutables. L’auteur – avec, dit-il, la complicité pour certaines pages d’Anne Herbauts – nous livre un univers qui n’obéit qu’à ses propres lois.
Si certaines pages se laissent appréhender facilement, d’autres demandent au lecteur un effort d’observation et de compréhension pour trouver ce qui a été déréglé dans l’univers.

Un album burlesque dans lequel le monde n’arrête pas de se métamorphoser.  Et c’est bien réjouissant !

Big Nate, star de la BD

 

Big Nate , star de la BD
Lincoln Peirce (trad. Jean-François Ménard)
Gallimard Jeunesse, 2013 

Original et drôle !    

Par Maryse Vuillermet

 

 big nate star de la bd imageVoici le tome 4 de la série Big Nate.  Le héros, Big Nate,   donc, dessinateur  de BD en herbe,  raconte la naissance et la vie de son club de BD, appelé Les dessineux,  au collège 38.

 C’est original parce qu’il insère dans son texte toutes les planches ou les croquis qui lui passent par la tête et qu’il produit très facilement.

C’est drôle parce que le héros,  Nate se moque de ses professeurs, de leurs tics er défauts, de ses parents, de ses copains aussi. Mais il se moque  tout autant  de lui-même, les punitions que lui valent sa passion du dessin, sa peur des filles et la difficulté qu’il a à faire entrer une fille au club, sa peur des grandes terreurs du collège Jefferson,  leur rival en tout. Le texte est amusant et les dessins tout autant.

Le sommet dramatique de l’histoire se situe lors d’un concours de sculpture sur neige qu’a imaginé Nate pour vaincre,  avec ses copains du club,  une seule fois,  dans un domaine où la créativité est nécessaire,  les méchants du collège huppé  Jefferson.  En effet,  ces derniers  sont meilleurs en tout, ils les méprisent et les terrorisent mais les petits du collège 38 vont trouver leur talon d’Achille.

Le grand trou américain

Le grand trou américain
Michel Galvin
Rouergue, 2012

 Vertige et admiration

Par Maryse Vuillermet

Quel enfant  n’a pas rêvé des Américains, leurs fusées, leurs grandes voitures, leurs grandes maisons, leurs grands westerns,  leur grand tout… ?

Cet album est fondé sur cette admiration et ce rêve américain mais en même temps qu’il l’exalte, il le détruit. En effet, les Américains « qui inventent toujours des choses extraordinaires », (comme l’auteur) ont inventé   un grand trou et ils l’ont placé sur une immense place. Mais ce trou est dangereux. Il ne faut pas s’en approcher. Une femme  qui poursuit son chien y tombe  avec  lui et elle est multipliée avec lui.  Qu’à cela ne tienne, on invente une machine pour la/les ressortir et  on lui/leur construit une maison,  chacune avec une voiture américaine, et  une niche…

Y tombent ensuite successivement des boulettes de viande,  du coca et même un bandit. Là c’est plus embêtant s’il se trouve multiplié, on y a donc envoyé des agents secrets,  multipliés eux aussi…

Le dessin est en noir et blanc avec  des traces de couleurs, comme les vieux films colorisés, ou la télévision à ses débuts, souvenirs ou rêves ? Nous sommes donc plongés dans un univers loufoque de la toute puissance et de la démultiplication.  Le rêve américain avec tous ses mythes, agents secrets, bandits, maisons, machines,  usines, progrès…  est convoqué mais aussi le cauchemar américain de la démesure, de l’uniformité, de la course  en avant, de l’abondance  infinie et envahissante.

Imaginaire  délirant mais critique angoissante, magnifique travail de représentation d’un rêve qui,  poussé jusqu’au bout de sa logique,  vire au cauchemar.

La vérité toute moche Journal d’un dégonflé, tome 5

Journal d’un dégonflé Tome 5
La vérité toute moche
Jeff  Kinney
Traduit (Etats-Unis) par Nathalie Zimmerman
Seuil 2012

 Aventures et mésaventures d’un préado  très américain

Par  Maryse Vuillermet

 

 Cette BD a connu un immense succès aux Etats-Unis.  Il existe même une communauté des fans www.journaldudegonfle.fr.  Le concept est  en effet original, un journal  de lycéen qui court sur tout le premier trimestre et qui  est rempli de dessins très drôles. Dans  le tome 5,   Greg, le narrateur,  est confronté à bien des difficultés, la plupart liées à la puberté et son caractère rêveur le conduit aussi à  de très nombreuses mésaventures. C’est donc une série de petites catastrophes ( à ses yeux) qui  se succèdent et parfois s’enchaînent,  se cumulent à très grande vitesse: se disputer  et être fâché avec son meilleur ami,  devoir  affronter seul la rentrée, porter un appareil dentaire,  rater la seule soirée à laquelle il a été invité,  vivre une semaine  sans ses parents sous la garde de grand-père, devoir faire le ménage parce que sa mère reprend des études. Les personnages de la grand-mère indigne et de la femme de ménage paresseuse mais très bonne rhétoricienne (elle  paraphrase à la perfection le style de Greg  dans ses petits mots laissés   à son intention pour lui demander de laver son linge par exemple mais ne le fait jamais) sont  fort drôles mais  le milieu est très wasp (bonne société blanche américaine). L’école avec sa soirée privée, les bags de midi, la femme de ménage du sud voleuse et menteuse, l’oncle aux multiples mariages, en font une  peinture  de la société américaine très marquée socialement et  d’un adolescent  très centré sur ses petits problèmes de riche.  L’humour grinçant et décalé  ne suffit pas !

Moi le loup et les vacances avec pépé

Moi le loup et les vacances avec pépé
Delphine Perret
Thierry Magnier, 2010

par Frédérique Mattès

 De simples illustrations au trait pour cette B.D pleine de malice, un « road-story », celui de Louis, de son animal de compagnie (le grand méchant loup) et de son pépé. Ils partent tous trois à la mer. C’est gai, léger, sympathique pour dire le bonheur du quotidien, le bonheur tout simple d’être ensemble.