Devine qui est là ?

Devine qui est là ?
Beau Gardner
(Les Grandes Personnes) 2023

Bestiaire surprise

Par Michel Driol

Sur la page de droite, une illustration en couleurs lumineuses représentant une partie d’un animal. On tourne la page, et le voilà, tout entier, en noir sur fond gris.

Cet album paru il y a près de 40 ans aux Etats Unis arrive en France. C’est un imagier qui fait appel à la reconnaissance des formes, et à sa connaissance du monde des animaux. Si certains sont faciles à identifier (les cuisses de la grenouille, les deux bosses du chameau, l’aileron du requin) d’autres jouent sur la surprise (les pis de la vache, les « poils » du porc-épic), voire sont trompeurs (ce que l’on prenait pour une main au bout d’une manche est la langue d’un fourmilier !). Tout cela est très graphique (des formes, les lignes, des courbes très design), d’une seule couleur sur un fond uni. Rien de « naturel » dans cette représentation du monde. Beau Gardner propose donc de regarder les choses autrement, d’en saisir des fragments, de s’interroger sur leur place, leur sens… C’est un jeu avec les formes, un jeu de l’esprit pour les petits, mais aussi pour les grands !

Le livre-jeu fascinant d’un expert en design fasciné par les formes et les couleurs !

Sac à poux

Sac à poux
Nicole Amram – Marion Piffaretti
Gallimard Jeunesse 2023

Poèmes pour  rire un peu, beaucoup !

Par Michel Driol

Voilà des poèmes qui évoquent Ali Baba, les poissons d’avril, un mariage d’hippopotames, une promenade dans Paris, une maman tortue ou un papa pélican. Pour l’essentiel donc un bestiaire fantaisiste, aux animaux de toute taille (des poux et autres moustiques aux baleines) et de toutes espèces (poissons, insectes, mammifères…). Tout juste y croise-t-on Ali Baba et quelques enfants.

La forme est proche de la comptine : rimes ou assonances en fin de vers, respect d’une certaine métrique (des vers courts). Proche de la comptine aussi par le vocabulaire employé, volontiers familier, et la légèreté du ton employé. Rien de sérieux, la finalité assumée (dès le sous-titre) de ce recueil étant de faire rire. Pour cela on joue sur les situations (ce grand père éléphant qui veut faire de l’hélicoptère), les sonorités (les moustiques tic tic deviennent vite des moustoques toc toc), les mots (des associations parfois attendues : rigoler comme des baleines – parfois plus subtiles : les poissons, sciés…), l’intertextualité (on retrouve la cigale et la fourmi, Am stram gram), ou encore les onomatopées (pou pou pidou, slurp). L’ensemble est distrayant, bien illustré par Marion Pifarelli qui propose un univers coloré, joyeux, plein de détails souvent cocasses, dans lequel les objets s’animent et les animaux s’humanisent.

Si ce recueil propose une certaine approche de la poésie qui la fait descendre de son piédestal, s’il montre qu’elle peut être légère, drôle, qu’elle parle du mot et joue avec les mots, il en propose peut-être une vision un peu trop gratuite. Entendons par là une vision dans laquelle la gravité est exclue, le monde (tant le monde réel que celui des mots) n’est qu’un terrain de jeu plein de fantaisie. Pourtant un texte nous parait échapper à cette vision. D’abord parce qu’au lieu de s’inscrire dans le présent (ou le passé du récit, il est écrit au futur. On en citera ici le début :

Où iront-elle, les hirondelles
avec leur habit du dimanche ?
Où iront-elles, les hirondelles,
plumage sombre et chemise blanche ?

Tout en prenant la forme d’une légère ritournelle, le texte est peut-être le seul du recueil à poser une question, à parler du futur, du temps à venir à des enfants justement en train de grandir qu’il invite ici à rêver…

Un recueil de poèmes qui offre une image peut-être un peu trop restreinte de la poésie, mais qui sera sans doute une porte d’entrée vers ce genre à travers des formes simples et accessibles à tous.

Les Animaux en couleur

Les Animaux en couleur
Magali Attiogbé
Amaterra 2022

Découpes, formes et couleurs

Par Michel Driol

Voici un bestiaire destiné aux plus petits, dans lequel on croise une tortue verte, un renard orange, un escargot jaune et bien d’autres animaux pour finir par une chenille… multicolore.

Le dispositif est identique et se répète sur deux pages. Première double page, page de gauche un motif avec une couleur dominante, page de droite une indication de lieu, quelques plantes stylisées, et une découpe. Seconde double page, page de gauche, la découpe devient un élément d’un animal nommé et associé à une couleur, et page de droite, d’autres éléments végétaux ou naturels.

Ce jeu de devinettes, de cache-cache, ne recherche pas à tout prix la vérité des couleurs (si le flamand est bien rose, l’éléphant est bleu), mais il place bien les animaux dans leur cadre habituel. On est surpris à chaque page par les formes très épurés et les motifs souvent géométriques qui donnent naissance, non sans ingéniosité, à des animaux familiers aisément reconnaissables.

Un album, comme un imagier destiné à la fois à apprendre les couleurs, les animaux et les formes…

Pompon – Herbe de rosée et autres haïkus

Pompon – Herbe de rosée et autres haïkus
Compagnie Minuscropik
Trois petits points 2022

Pompon, comme un doudou tout doux

Par Michel Driol

Dans un coffret cartonné, on trouvera d’abord un dépliant de 5 feuillets carrés, à lire recto puis verso. Sur chaque page, un haïku et son illustration. Puis on trouvera un CD dans lequel ces haïkus sont lus, chantés, avec un accompagnement musical.

Les dix haïkus – écrits par Unn – obéissent aux règles bien connues du genre : évoquer, avec brièveté, un instant particulier, au sein de la nature, et l’émerveillement qu’il suscite. On croisera ainsi des animaux (renard, coccinelle, escargots…), des végétaux (marguerite, mousse), l’eau des gouttes de rosée ou de l’étang, et une saison, l’hiver, fait de givre et de neige, au milieu d’autres saisons plus difficiles à déterminer. Ce recueil tient du bestiaire dans lequel, avec délicatesse, chaque haïku célèbre un animal au sein d’une nature riche et variée qui va de la pierre à la lune. Douceur, humour et amour s’y conjuguent pour ouvrir le regard, l’aiguiser, le diriger vers ces choses minuscules qui disent la vie, le mouvement, mais aussi le spectacle (avec les trois coups) ou la musique.

Les illustrations de Yoyo Ich font voyager à travers les couleurs qui dominent chaque page. A chaque fois, un pompon de laine, de couleur différente, y côtoie l’animal évoqué par le haïku. Les couleurs ne cherchent pas un quelconque naturalisme ou réalisme (la page de la neige n’est pas blanche) comme pour offrir une autre vision de la réalité, vision plus ouverte sur l’imaginaire et les sensations que sur le réalisme. Le réalisme poétique, c’est celui du pompon et de l’animal.

On écoutera enfin bien sûr ces haïkus sur le CD, simplement et sobrement accompagnés au violon (Gwenaelle Chouquet) et à la guitare (Peache). Chaque haïku est dit ou chanté par Unn, plusieurs fois, tandis que l’accompagnement musical très aérien et apaisant incite à la rêverie, à la contemplation, à l’écoute d’harmonies qui souvent imitent la nature ou en reprennent certains sons (bruissements d’insectes par exemple). Chaque haïku devient ainsi le centre d’une petite pièce très originale qui le sublime.

Cette création poétique de qualité s’adresse d’abord aux tout-petits, qu’elle emmène dans un voyage sensoriel au cœur de la nature. Une belle façon de réaliser leur éveil sensoriel et poétique !

 

Le Livre du trésor

Le Livre du trésor
Brunetto Latini, Rébecca Dautremer
Trad. (français du XIIIe s.) de Gabriel Bianciotto
Grasset jeunesse (La collection), 2020

 Livre merveille

Par Anne-Marie Mercier

La collection de Grasset jeunesse qui réédite des textes classiques, justement nommée «La collection» propose de belles surprises, notamment pour cette toute nouvelle année : Le Livre du trésor nous permet d’allier l’ancien et le moderne, avec des extraits d’un texte du XIIIe siècle, publié par Brunetto Latini, un florentin exilé en France. La traduction en français moderne est due  à Gabriel Bianciotto, spécialiste de langue médiévale. Les illustrations sont de la toujours parfaite et toujours nouvelle Rebecca Dautremer, qui a su parfaitement jouer de la contrainte de la collection (une palette limitée à 4 couleurs).
Les merveilles sont le cœur de l’ouvrage : merveilles du vivant (la fourmi, la baleine, le singe, le caméléon, le loup, la cigogne…) mais aussi de ce qui en faisait partie dans la pensée médiévale et est aujourd’hui rangé dans le bestiaire fabuleux (la licorne,  le phénix, le dragon…).
Saviez-vous que le phénix a le corps rose, que la licorne est dangereuse et a des pieds d’éléphant ? mais aussi que la baleine reste immobile assez longtemps pour qu’un banc de sable se forme autour d’elle et que des marins y accostent, croyant trouver une île de terre ferme ? Que les fourmis d’Éthiopie récoltent de l’or, et comment on peut arriver (par la ruse) à le leur subtiliser ?
On ne dira pas toutes les merveilles de ce livre, elles sont nombreuses et les dessins qui les prennent au pied de la lettre (comme on doit lire les textes) sont chacun une œuvre d’art à contempler.

Si j’étais une souris

Si j’étais une souris
Mapi – Susumu Fujimoto
Grasset 2018

Bestiaire chinois

Par Michel Driol

L’album commence par une série de 12 portraits chinois – une formule d’ouverture « si j’étais », suivie d’un animal – qui reprennent avec bonheur les 12 signes de l’horoscope chinois. Puis une chute, avec  un animal qui n’appartient pas à cet horoscope : mais je suis un chat. Chaque double page comporte à la fois un court texte, évoquant les qualités et l’imaginaire liés à l’animal en question, et une illustration, dans un style dépouillé, simple et rétro. A noter le sens particulier de lecture de ce livre : format  à l’italienne qui se lit verticalement (texte en haut, illustration en bas).

Les textes – sous forme de comptines – évoquent les qualités des animaux : la discrétion de la souris, la fidélité du chien, la générosité de la chèvre…, mais aussi des associations étonnantes (le cochon poète, noble et distingué). Cet ouvrage renoue avec la tradition du bestiaire, qui vise à donner une valeur allégorique et symbolique aux animaux : on parcourt ainsi les grandes qualités humaines, dans des domaines variés (morale, comportement, savoir, transmission…), avant que la chute, avec l’intrus qu’est le chat, conduise à se contenter et à se satisfaire de sa condition (Et je me sens très bien comme ça). Les plus petits verront dans cet album une façon de parcourir les animaux, sauvages ou familiers, représentés tantôt au naturel, tantôt habillés et dotés d’accessoires (une mention spéciale pour le singe troubadour), tantôt dans les postures traditionnelles avec des humains.  Mais, bien sûr, les plus grands liront dans cet album la question de l’identité : Qui suis-je ? Qui rêverais-je d’être ? Quel totem pourrais-je choisir ? A quel animal m’identifier ?

Un ouvrage poétique proposant dans une langue simple une réflexion sur les différences entre les espèces et le rapport ancestral entre les animaux et nous.

 

Le Zoo poétique

Le Zoo poétique
Bruno Gilbert

Seuil Jeunesse, 2018

Par Matthieu Freyheit

« Mon amie le croit bête, parce qu’il est poète »

« Les animaux assistent au monde. Nous assistons au monde avec eux, en même temps qu’eux », suggère Jean-Christophe Bailly dans Le Versant animal. Le Zoo poétiquepublié chez Seuil Jeunesse tente de restituer cette coexistence en interrogeant la forme singulière de la parole animale lorsqu’elle s’incarne en poésie. La tradition est ancienne : elle consiste à trouver dans la poésie un espace de recherche pour donner un langage à ceux qui ne parlent pas et à ce qui ne parle pas. On y dit l’indicible, on y fait parler les silencieux, on y livre le parti-pris des choses, et des êtres.

Pas d’anthologie animale, ici, mais une proposition recueillant des textes de Charles Cros, de Jules Supervielle, de Francis Jammes ou d’Emile Verhaeren, entre autres, tous illustrés par Bruno Gilbert à qui l’on doit déjà, chez le même éditeur, un travail consacré à la poésie de Maurice Carême (La Poésie est un jeu d’enfant, 2015). La poule est faite d’automne, le cheval de blanc vide, la panthère faite de nuit ; l’écureuil se confond avec la feuille. La géométrie l’emporte, comme les remplissages simples de figures d’un seul tenant. Ainsi les animaux sont-ils formes et couleurs en plus d’être mots. Les écrevisses, élégantes dans leur costume, « s’en vont […] à reculons, à reculons ». Le merle, croquant le givre, « croit à la jeune saison ». La panthère tire la langue à la nuit, tandis que « les bruits cessent, l’air brûle, et la lumière immense endort le ciel et la forêt ». L’âne, bien sûr, porte ses charges, et trompe bien son monde : « Mon amie le croit bête, parce qu’il est poète. » La langue et l’image ne font pas que révéler l’animal, mais se laissent également révéler par lui. C’est que « l’identité de l’homme comme celle de l’animal s’éclairent de leur mutuelle confrontation », précise Dominique Lestel dans L’Animalité. Cette complexité est en jeu dans le Zoo poétique, et en fait un objet de contemplation esthétique autant que de réutilisation pratiques avec des classes pour une exploration des relations texte-image, et des relations entre fond et forme.

Les Animaux de la mythologie

Les Animaux de la mythologie
Martine Laffon / Fred Sochard
Flammarion jeunesse 2017

Animaux prodigieux ou créatures monstrueuses

Par Michel Driol

Le livre réunit, par ordre alphabétique, 26 animaux que l’on rencontre dans la mythologie. Ce bestiaire permet de (re)découvrir des animaux réels, comme le chien ou la chouette, des animaux fantastiques comme le Minotaure ou le Centaure. Les uns sont maléfiques, les autres bienfaiteurs. La métamorphose est omniprésente, que ce soit celle d’un dieu – Zeus le plus souvent – pour séduire, ou d’un humain pour éviter la colère – ou le désir – des dieux. On y croise les dieux grecs, de Zeus à Athéna, des héros comme Hercule ou comme Ulysse, des figures mythiques comme Œdipe. Le recueil permet donc une assez large approche de ces récits fondateurs.

Chaque animal est associé à un récit vivant, conduit dans une langue contemporaine, au présent,  souvent dialogué. Les incipits sont particulièrement soignés pour donner l’envie de se plonger dans le récit qui suit : adresse au lecteur, exclamations, presque comme autant de marques d’un conteur s’adressant à son auditoire. Ces textes donnent ainsi un nouvelle vie et un nouveau souffle à ces mythes qui ne donnent pas toujours de l’humanité ou des divinités des images positives : viols, tromperies, ruses, violences diverses, jalousies, vengeances… : voici le monde que dépeint la mythologie, nous renvoyant à nos instincts ou à nos peurs, nous conduisant à nous interroger sur les valeurs et les comportements de ces personnages.

Les illustrations renforcent ce côté brut et primitif : très stylisées, en trichromie (rouge, vert et noir pour l’essentiel), elles peuvent avoir un côté inquiétant, comme ces serpents qui envahissent la page.

Un album utile qui permettra de prendre connaissance des grands mythes antiques dans une langue accessible, mais invitera aussi à en discuter la signification.

 

Il y a

Il y a
Jean-Claude Pirotte
Motus 2016

pourquoi pleurer c’est inutile / mes petits maux sont trop futiles

Par Michel Driol

Une trentaine de quatrains, illustrés par Didier Cros, composent cet ultime recueil de Jean-Claude Pirotte.  Ils dessinent comme un parcours qui irait du passé – souvenirs d’école- au présent et au futur, en passant par le futur antérieur, comme un bilan d’une vie. S’y mêlent de nombreux thèmes : enfance, école, lectures, animaux, dureté du monde moderne, dans une sorte d’incessant  dialogue entre l’enfant que fut l’auteur et l’homme adulte, entre les animaux et l’auteur.

Ces instantanés rendent compte d’un monde  dont ils soulignent la dureté  – qu’il s’agisse du passé, où le maitre portait un faux-col et où on avait froid on avait faim, ou qu’il s’agisse du présent  avec ses écrans qui nous séparent de nous-mêmes et des autres, ses charters qui renvoient les pères vers la misère, ou ses pesticides sidéraux. Ils donnent des leçons de sagesse : courir au fond des forêts, mieux voir le paysage, partir à la rencontre de la nature, faire l’école buissonnière. Il y a comme une vraie élégance dans l’humilité proposée : se tenir disponible, ne pas se plaindre, aller à la rencontre des autres pour mieux se trouver. Même si l’arrière-plan est sombre : dérèglement climatique dit en quelques mots (il n’y aura plus de saison), fin annoncée du monde (la terre meurt sous son manteau), mort annoncée de l’auteur (mais si je vais au paradis), l’humour ne perd pas ses droits – comme une politesse du désespoir : humour du bestiaire proposé de la mouche du coche à la tortue, ou du casse-croute à prévoir pour aller au paradis.  Au final, le dernier quatrain fait résonner le recueil comme un bilan ou un témoignage, une façon de tirer sa révérence à l’issue d’une vie qui peut englober la totalité du monde :
j’aurai franchi les paysages
comme un oiseau dans ses voyages
j’aurai connu la terre entière
et j’aurai vu toutes les mers

Cet autoportrait d’un être qui se rebelle contre la violence du monde et l’indifférence est superbement illustré par Didier Cros, avec un noir et blanc plus noir que blanc qui exprime l’inquiétude.

Go escargot go !

Go escargot go !
Elena et Jan Kroell
Editions du Rouergue, 2014

Éloge de la lenteur et du minimalisme

Par Michel Driol

goescargotConçu dans les années 1970 par un couple d’architectes, Elena et Jan Kroell, cet ouvrage est enfin édité. Le récit est minimaliste : un escargot sort de sa coquille pour aller faire ses courses, réalise qu’il est sorti du mauvais côté, et rentre à nouveau dans sa coquille… pour enfin en ressortir du bon côté, ce que laisser penser la 4ème de couverture.

Le texte est très simple, et s’amplifie de page en page à mesure que l’escargot sort. Mais c’est dans le silence que l’escargot rentre dans sa coquille, avant de proférer sa seule parole « Où avais-je donc la tête ». La typographie accompagne l’effet de lenteur, (présentation en colonne, distordant les mots, découpés en syllabes). Il nous situe dans un univers proche de celui de Jacques Roubaud, et cet escargot aurait bien sa place dans les Animaux de tout le monde

Quant au graphisme, influencé par les productions des deux architectes-auteurs, il est à base de formes géométriques à la limite de l’abstraction, que renforce le choix de deux couleurs, orange et marron. La sortie, puis la rentrée de l’escargot sont traités à façon de certains flip-books : la silhouette de l’escargot se reproduisant, de façon immuable, au centre de la page de droite. Avec humour, le mot go, qui renvient plusieurs fois, est traité graphiquement avec les composants de l’escargot…

Objet graphique et poétique original bien plus complexe qu’il n’y parait à première vue, cet album aura sa place dans tous les bons bestiaires.