Vassilia et l’ours

Vassilia et l’ours
Françoise de Guibert – Laura Fanelli
Seuil Jeunesse 2019

L’ours qui voulait découvrir le village des hommes

Par Michel Driol

Vassilia et l’ours sont amis et se retrouvent tous les jours dans la forêt. L’ours aimerait bien accompagner la fillette au village, manger la soupe chaude, s’allonger sur un lit, mais elle refuse, pensant qu’il sèmerait la panique et risquerait d’y perdre la vie. Un matin, Vassilia le trouve à l’entrée du village, et le soir, il la suit, négligeant ses avertissements et ses pleurs. Par chance, l’ours profite d’un tourbillon de neige, des mauvais yeux de la grand-mère, de l’absence des parents et passe la nuit dans l’isba. Mais il fait des cauchemars, les bruits étranges de l’horloge le dérangent, et il préfère retourner dans la forêt.

L’album s’inscrit fortement dans les stéréotypes d’une Russie de tradition – isba, samovar, poêle sur lequel on dort – et ouvre au lecteur un champ imaginaire riche : c’est le lointain marqué par un hiver éternel qui signale le lieu du conte merveilleux dans lequel les enfants et les animaux peuvent se comprendre et devenir amis. Cette amitié passe par une complicité, une pensée de tous les instants, et la volonté de protéger l’autre qui ne serait pas forcément bien reçu. Chose que l’ours ne comprend pas qui, dans sa naïveté, veut aussi profiter des douceurs de la civilisation dont lui parle Vassilia. Mais la vie parmi les hommes est-elle possible pour un animal sauvage, habitué aux grands espaces ? Non, répond l’album, qui laisse chacun dans son espace : l’ours à l’extérieur, la fillette à l’intérieur, séparés par une fenêtre, mais amis.  Les deux personnages sont sympathiques et attachants dans leur contraste : l’ours, gosse bête souriante, entièrement mû par son désir de bénéficier des douceurs dont lui parle la fillette, et Vassilia entièrement mue par la volonté de protéger l’ours des dangers qu’elle pressent pour lui au village. Contraste entre la masse brune de l’ours, que l’on voit souvent danser devant la lune, son sourire et ses yeux expressifs qui font de lui l’archétype de l’enfant qui désire tout, tout de suite, et Vassilia, aux habits traditionnels (chapka, bottes…) colorés, que l’on sent mure et responsable, déjà une figure d’adulte bienveillante qui sait qu’on ne peut rien contre le désir.

Si la couverture nous montre les deux personnages dansant en pleine forêt,  les pages de garde nous conduisent  dans l’univers feutré de la maison, avec la reproduction des motifs de l’édredon qui servira de refuge à l’ours et à la fillette, mettant ainsi en page la dialectique entre la nature et la civilisation des hommes. Bien sûr, l’album parle de la différence avec subtilité, de la possibilité de vivre ensemble tout en respectant le lieu de l’autre, ses spécificités. Mais son intérêt est surtout dans la façon dont il entraine le lecteur dans un univers merveilleux et l’étrange hiver russe où l‘on retrouvera avec plaisir balalaïka,  poupées gigognes et isbas.

 

Peter, le chat debout

Peter, le chat debout
Nadine Robert, Jean Jullien (ill.)
Little Urban, 2017

A toi, qui n’en as jamais assez des chats

Par Christine Moulin

Phil, le petit garçon qui est le héros de l’histoire, reçoit un jour, dans un paquet, un chat noir et blanc, à l’air étonné, qui s’appelle Peter (comme l’indique l’étiquette) et qui se tient debout. Pourquoi pas? La suite de l’histoire décline ce que ne sait pas faire Peter, à la différence de ses congénères (chasser les souris, jouer avec une pelote, etc.) et, en regard, ce qu’il sait faire, grâce à sa particularité déambulatoire. L’ensemble est plutôt agréable: la partie « négative » témoigne d’une bonne connaissance des chats et la partie positive laisse libre cours à une fantaisie qui frise le « nonsense » (en cohérence avec la consonance « british » du prénom de notre félin). La chute est un peu décevante car on attendrait quelque chose qui explique l’attachement de Phil pour son chat ou qui ouvrirait davantage vers le champ des émotions (même si on sent bien que c’est le caractère unique de l’animal qui plaît à l’enfant). Reste que les illustrations, très lisibles, sont drôles: Peter est très mignon…

(NB : cet album a d’abord été publié au Canada (Comme des géants, 2017).

Brune & White

Brune & White
Pascale Moutte-Bour
Atelier du Poisson soluble 2018

Quand l’autre petit à petit se révèle…

Par Michel Driol

Page de gauche : ce qui semble être une tenue de camouflage. Page de droite, des taches bleues clair sur fond blanc. De quoi s’agit-il ? Émergent, petit à petit, sur les autres pages de gauche, des animaux, ours brun, poisson, oiseau… Tandis que les autres pages de droite les taches se complexifient, devenant pingouin, otarie, phoque, ours blanc. Peu à peu les deux univers s’interpénètrent, accompagnés de phrases simples, tantôt en français, tantôt en anglais. Formules de salutation, d’abord. Puis présentation de White et Brune, qui construisent leur maison et s’endorment, tenant chacun le petit ourson de l’autre. L’album se termine sur un imagier bilingue.

Décidément, l’album est un genre qui ne cesse de se réinventer et dont les propositions artistiques, littéraires, graphiques, sont souvent particulièrement innovantes. Voici un album qui évoque la rencontre de l’autre, de celui qui vient d’un autre monde, qui parle une autre langue que l’on ne parle pas.  Sujet souvent traité, on en conviendra, en littérature de jeunesse.  Mais ici, c’est l’image – aux formes évoquant les premiers puzzles de bois qu’on donne aux enfants – plus que le texte qui conduit le lecteur à faire l’expérience de cette découverte progressive, où chacun se révèle petit à petit et accepte l’autre avec ses différences afin de vivre avec lui.

Les pages cartonnées de l’album le destinent aux tout-petits, et c’est une belle proposition pour aborder le thème de l’interculturalité sans préjugé et de manière ludique. Vivre ensemble devient ainsi une évidence qui met de l’ordre dans le chaos du monde.

L’Etrange é

L’Étrange É
Grégoire Aubin, Roxanne Bee( ill.)
Amaterra 2018,

Accepter l’Autre

 

 

                                                                                                       Maryse Vuillermet

 

Un album original.
Un groupe de jeunes E mènent une vie joyeuse, et agréable, baignades, jeux…
Mais voilà qu’un E aventureux au cours d’un jeu de cache-cache rencontre un É.
D’abord méfiant, et inquiet, il s’enfuit mais le É curieux le suit et rend visite au groupe des E. Eux aussi d’abord agressifs, finalement, grâce au conseil d’un plus jeune, l’acceptent et l’intègrent.
Ils feront de même avec toutes les lettres.
Les thèmes de la différence et de la tolérance sont donc joliment illustrés par cette fable et son titre à double sens (étranger et étrange é).
Une seule très légère réserve, le rapport texte et image n’est pas toujours aussi fluide qu’on l’espérerait, il faut parfois s’y reprendre à deux fois pour suivre l’histoire.

Le Yéti et l’oiseau

Le Yéti et l’oiseau
Nadia Shireen
Album Nathan 2018

La belle et la bête ?

Par Michel Driol

Le yéti qui vit dans la forêt lointaine est si effrayant qu’il n’a pas d’ami, jusqu’au jour où un oiseau – une oisèle devrait-on dire – atterrit sur sa tête. C’est le début d’une belle amitié, de jeux et de rires, jusqu’au départ de l’oiseau pour des terres plus chaudes. Mais les autres animaux deviennent à leur tour les amis du yéti.

Sur un schéma somme toute classique en littérature jeunesse, Nadia Shireen propose une attachante variation. D’abord par ce personnage de yéti, graphiquement plus touchant qu’effrayant dont le contraste est saisissant avec l’oiseau : contraste de taille, de couleurs, de mouvement, d’yeux (des points noirs pour le yéti, de grands yeux blancs pour l’oiseau). Ensuite par une certaine façon de rapprocher l’oiseau de l’humain : la valise (presque aussi grande que lui !), les cartes… D’une certaine façon, cette humanisation affecte petit à petit le yéti : d’abord présenté dans un cadre purement sauvage (la forêt, la montagne), on le voit jouer d’une sorte de guitare, avant de le découvrir dans une maison, avec des rideaux aux fenêtres, en train de beurrer des tartines pour l’oiseau. Tout se passe donc comme si l’album effectuait un parcours de la nature sauvage et solitaire à la culture  qui réunit grâce à l’amitié. Et ce n’est pas pour rien qu’une des images finales est celle de l’orchestre constitué par les animaux dans leur diversité qui ont surmonté leur peur de l’autre absolu représenté par le yéti pour s’accorder ensemble. Sans mièvrerie ni moralisation, cet album est un  touchant plaidoyer pour l’acceptation de l’autre sous toutes ses formes afin de parvenir à une humanité supérieure.

Un album tendre et coloré pour apprendre à surmonter ses peurs de l’autre et commencer à vivre ensemble malgré ses différences. C’est aussi l’occasion de découvrir une auteure anglaise qui se plait à raconter des histoires d’animaux. Son site : https://www.nadiashireen.org/portfolio

 

Graou n’a pas sommeil

Graou n’a pas sommeil
 Kaisa Happonen Anne Vasko
Nathan 2017

Etre ou ne pas être comme les autres ?

Par Michel Driol

Graou est une petite ourse mignonne. Sa robe est rêche et brune comme celle des autres ours, mais elle n’arrive pas à s’endormir au moment d’hiberner.  Alors que, dans la tanière, tous les autres ours ronflent, elle est réveillée, s’ennuie, ne parvient pas à rêver. Faut-il faire absolument comme les autres ? Elle sort de sa tanière, découvre la neige et les étoiles, et se proclame ourse d’hiver…

Entrer ou ne pas entrer dans le moule ? Faire ou ne pas faire comme les autres ? Telle est la question centrale posée avec beaucoup de poésie par cet album, sans aucun didactisme. Graou est un plaidoyer touchant pour la différence et l’indépendance, pour trouver sa vérité et son identité (ce n’est pas rien que le dernier mot de l’album est Graou). Le texte, qui épouse le point de vue de l’héroïne, est particulièrement bien mis en valeur dans les doubles-pages colorées qui jouent de façon expressive avec différents codes graphiques pour montrer l’ennui et les différentes tentatives de Graou pour s’endormir. On ne peut qu’être attendri par les yeux grands ouverts de l’oursonne qui va découvrir une autre monde, celui de l’hiver.

Un album qui, avec beaucoup de simplicité, aborde des thèmes fondamentaux pour les jeunes enfants : la différence, l’identité, la découverte du monde. Et qui, de surcroit, renverra chaque enfant à sa situation au moment de s’endormir quand le reste de la famille est encore éveillé.

 

Le Retour de Cherokee Brown

Le Retour de Cherokee Brown
Siobhan Curham
Flammarion (tribal), 2013

« Alors comme ça vous voulez écrire un roman ? »

Par Anne-Marie Mercier

Le Retour de Cherokee BrownA presque 15 ans, quand on s’appelle Claire Weeks, qu’on est incomprise par sa famille, qu’on n’a jamais connu son père biologique, qu’on boite, qu’on est devenue le souffre douleur de sa classe depuis le départ de la seule amie qu’on a jamais eue, qu’espérer de la vie ?

Une solution : le changement de nom : on découvre qu’on s’appelle Cherokee Brown, que le père qui a lâchement abandonné femme et enfant ne demandait qu’à se racheter et qu’en plus c’est un musicien de rock talentueux mais désargenté et que son meilleur ami a 18 ans et les yeux verts. La littérature de jeunesse n’en finit pas de réinventer de nouveaux contes de fées et de flatter le vieux rêve de l’enfant trouvé : mes parents ne sont pas mes vrais parents, les vrais sont bien mieux, etc. Ajoutons : tout le monde est méchant avec moi (on a du mal à croire au harcèlement dont elle est victime au lycée, au vu et au su de tous les élèves et de professeurs muets).

Pourquoi ce roman ne m’est-il pas tombé des mains ? Eh bien parce qu’il m’a fait rire, mais je ne sais pas si des adolescents le liront au second degré. Le charme de ce roman est dans sa maladresse même : il est écrit à la première personne au jour le jour par Claire, avant de devenir Cherokee, lorsqu’elle décide d’écrire après avoir trouvé un livre d’occasion intitulé « Alors comme ça vous voulez écrire un roman ? » d’Agatha Dashwood. On devine derrière cette écrivaine un peu ringarde les noms d’Agatha Christie et de Jane Eyre (Marianne Dashwood est l’une des héroïnes de Raison et sentiments, son premier roman). Les « extraits » de son œuvre placés en tête de chaque chapitre sont d’une naïveté comique, par exemple, avant un chapitre qui se passe à Montmartre – Claire vit à Londres et son merveilleux père l’emmène à Paris : « Le lieu de l’histoire est essentiel pour créer l’atmosphère. Pourquoi situer une scène d’amour dans une décharge publique de Grimsby quand vous pouvez l’avoir dans le paysage romanesque des Cotswolds ? ». Montmartre, c’est tellement romantique !

Certes, chère Agatha. En attendant, Claire a réalisé son envie d’écrire et est ainsi devenue Cherokee, démontrant qu’écrire peut servir à se reconstruire. On espère que les lecteurs comprendront bien qu’en dehors de ce message, tout le reste, y compris Claire et surtout Cherokee, est « pure » fiction.

Mon Extra grand frère

Mon Extra grand frère
Anne Ferrier  – Illustrations Didier Jean et Zad
Utopique 2015

Avoir un grand frère différent

Par Michel Driol

mon-extra-grand-frere.jpgLa collection Bisous de famille s’enrichit d’un nouvel ouvrage, qui aborde, avec tendresse et douceur, mais sans aucune mièvrerie, le thème du handicap mental. La petite sœur fait le portrait de son extra grand frère, venu d’une autre planète étrange, aux gestes désordonnés, qui parle avec des grognements, mais chuchote avec les animaux. On les suit ainsi, à travers une série de saynètes, dans la rue, aux prises avec les moqueries des autres enfants, dans la salle de bains, dans la cour de récréation, dans le jardin, puis dans l’imaginaire de la fillette. Le texte se clôt par l’évocation de la pièce du puzzle qui manque dans la tête du grand frère. Le mot handicapé n’intervient qu’à la dernière page.

Le dispositif narratif – l’évocation du frère par la sœur, dans l’imaginaire de laquelle on se situe – met l’accent sur la relation privilégiée entre les deux enfants. L’album – à travers ces deux personnages émouvants –  donne à comprendre qu’avoir un frère handicapé mental n’est pas simple, et la petite fille passe par toute une gamme de sentiments complexes : amour, admiration, complicité, mais aussi jalousie et détestation, sentiments qui lui font mal lorsqu’elle les éprouve…

Les illustrations – pastel aux couleurs chaudes – évoquent un univers de petite ville du sud de la France : maisons aux teintes ocres. Rien de dur dans ces illustrations, où tout est arrondi, y compris les murs des maisons. On y voit de nombreux enfants aux yeux grands ouverts sur la vie, et qui sourient. La thématique du puzzle inachevé parcourt délicatement l’album, présente sur les pages de garde et sur l’avant dernière page : à travers la pièce manquante, c’est tout le ciel étoilé qu’on aperçoit.

Un bijou de plus dans cette collection, qui porte bien son nom.

Attendez-moi

Attendez-moi
Dorothée de Monfreid
Ecole des loisirs – loulou & Cie -2015

Le dernier des toutous

Par Michel Driol

attendezToute la bande de toutous porte le bateau, Nonoss IV, pour le mettre à l’eau. Tous, sauf Omar, le retardataire, avec son énorme sac à dos. Tandis que le bateau part, il reste seul sur la plage, traverse à la nage sur son énorme bouée derrière le bateau, souffle tandis que ses copains vont à l’eau. C’est alors qu’il prend le bateau, et le gouter… C’est aux autres de lui demander de les attendre ! Alors que tous se précipitent sur le bateau, il se renverse, tandis qu’Omar profère la morale : « Je vous l’avais bien dit, il fallait m’attendre »

Voici un album cartonné, plein d’humour et de tendresse, destiné aux plus petits.  Chaque page, à la façon d’une vignette de bande dessinée, montre le groupe de personnages, dont un – parfois plusieurs – parlent dans une bulle. Le décor est réduit, ce qui facilite la compréhension de l’avancée de l’histoire : la plage, représentée par un aplat de jaune au-dessous d’un aplat de bleu pour le ciel, la mer et l’ile, avec, comme il se doit, son palmier ! De ce fait, l’attention se porte sur les protagonistes, tous différents (par les costumes, les accessoires telles les bouées), saisis à chaque fois dans des  attitudes et activités variées. En contraste avec le groupe de toutous, qui semblent vivre à l’unisson, Omar a toujours un temps de retard, jusqu’à la chute de l’histoire, qui procède d’un renversement la fois narratif et matériel !

Gageons que cet album plaira aux tout-petits, qui se reconnaitront dans le personnage d’Omar : plus lents, plus maladroits que les autres mais cherchant néanmoins à s’intégrer à un groupe et à en partager les jeux et les expériences.

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La vie rêvée des grands

La vie rêvée des grands
Géraldine Barbe
Rouergue

Grandir ou ne pas grandir…

Par Michel Driol

viereveRose a dix ans, des tonnes de secrets, s’est inventé un frère imaginaire, et rêve d’avenir. Elle se sent à part. Elle vient de changer d’école, et évoque son ancienne maitresse, son maitre, les copines de la classe qu’elle a réussi à se faire, et le garçon qui lui plait. Elle évoque aussi ses rêves, ses réflexions, ses pensées, sa conception de la vie, les films qui l’ont marquée.  Elle raconte quelques scènes avec un réalisme (la scène finale de la première boum, avec les filles d’un côté et les garçons de l’autre, personne n’osant danser ou faire le premier pas, est une belle réussite).

Dans une suite de chapitres courts, chacun tournant autour d’un thème, c’est le portrait sensible d’une petite fille timide que dresse Géraldine Barbe (dont on avait apprécié un précédent roman, L’Invité surprise).  L’écriture est  assez proche de celle d’une fillette  d’une dizaine d’années : phrases courtes, marques d’oralité, et fait une place importante à l’imaginaire. Deux figures tutélaires parcourent l’auto-analyse psychologique  à laquelle se livre Rose : celle du sphinx, belle façon imagée d’évoquer la timidité et ses mystères, et celles des  canards – à l’image du vilain petit canard – figures doubles représentant le moi présent – réel – et le moi futur – encore transparent, en gestation, rêvé.  Ces deux figures aident Rose à se percevoir et à se questionner  autour de la question de grandir. 10 ans, c’est un peu un âge charnière. Qu’est-ce grandir ? Que perd-on et que gagne-t-on à devenir adulte ? Rose se voit encore enfant, alors que dans sa classe, d’autres filles sont déjà grandes… Faut-il se presser de franchir le pas ?

Ces questions, ce roman a le mérite de les poser dans une langue et à travers des situations accessibles à des enfants d’une dizaine d’années, qui y trouveront un écho à leurs propres interrogations.