Voyage au pays des contes

Voyage au pays des contes
Alexandra Garibal – Camille Garoche
Casterman 2019

100 fenêtres sur les contes

Par Michel Driol

Suivons le guide, Ferdinand Croquette, assistant du vieux bibliothécaire. Il nous emmène successivement devant un château, dans une galerie de portraits, dans le potager des fées, à la rencontre de créatures fantastiques ou diaboliques, dans le repaire de la sorcière, dans un village, dans la boutique des sorcières, et enfin dans une salle de bal. A chaque double page, on retrouve le même dispositif : quelques mots de Ferdinand Croquette, à la façon d’un guide touristique, et des fenêtres à ouvrir qu’il commente, où qui servent de prétexte à questionner le lecteur.

L’album se présente comme une véritable encyclopédie amusante des contes, suscitant par l’ouverture des fenêtres cachées ici ou là la participation du lecteur. On croise, au fil des pages, des accessoires, des personnages, des situations tirées de nombreux contes populaires (de Raiponce au Chat Botté…) sans oublier d’autres « contes » plus contemporains (Peter Pan ou Pinocchio). Le monde représenté ne manque pas d’humour, et les rabats cachent bien des surprises.

Le jeune lecteur est confronté à toute la magie merveilleuse des contes, à leur univers, et il peut  ainsi soit retrouver des héros dont il connait déjà l’histoire, soit en découvrir d’autres.

L’Abominable Monsieur Schteuple

L’Abominable Monsieur Schteuple
Grégoire Kocjan – Illustration Hippolyte
L’Atelier du Poisson soluble 2019

Conte de Noël…

Par Michel Driol

Comme le titre l’indique, voici les exploits d’un monstre abominable : Monsieur Schteuple. Il déteste tout le monde, a toujours existé, été de toutes les guerres. Voleur d’enfants, il les met dans sa bosse. Mais il gratte et déguste aussi les croutes des enfants et casse un jouet ou crève l’œil d’un doudou. Jusqu’au jour où les fées décident de le capturer, et convoquent pour le juger tous les personnages des mondes magiques. Et la condamnation ne tarde pas : Monsieur Schteuple devra être gentil durant toute une nuit : un 24 en plein hiver. On le revêt donc de l’habit rouge des condamnés, tandis que les lutins sont chargés de vérifier qu’il accomplit bien sa punition. Cette nuit l’épuise, et il a bien besoin de 264 jours de psychanalyse !

Dans la production d’album autour de Noël, Grégoire Kocjan et Hippolyte signent un album original et plein d’humour en proposant de révéler la vérité pour répondre à la curiosité des enfants.  Dans toute la première partie, traitée sur un fond noir, sombre et inquiétant, on découvre l’abominable personnage. De façon assez subversive, il n’est pas qu’associé aux terreurs enfantines (l’ogre ou le croquemitaine) mais aussi à la guerre, aux capitalistes caricaturés avec leur gros cigare, aux marées noires comme une incarnation du mal absolu. Puis vient une seconde partie, traitée en couleurs, où l’on assiste à la capture, au jugement et à la métamorphose de Monsieur Schteuple. Le texte ne manque pas d’un humour tantôt méta textuel (on chercha un sac vert, pour la rime, mais il n’y en avait plus), tantôt lié aux personnages (elfes, vampires, sorcières… deviennent des personnages habitués à faire le bien, qui ne savent pas être sévères !), tantôt lié aux rimes qui lui confèrent une grande légèreté.

Un album qui, comme un conte étiologique, donne l’origine d’une de nos traditions. Un album drôle et gentiment amoral qui propose comme punition de faire le bien, montre que le méchant ne s’amende pas, et associe quelques-uns des extrêmes de l’imaginaire enfantin : le père Noël et le croquemitaine.

 

Louyétu ?

Louyétu ?
Geoffroy de Pennart
Ecole des loisirs – kaléidoscope- 2019

Thème et variations…

Par Michel Driol

Prenez une chanson connue – Promenons-nous dans les bois… et ajoutez lui l’univers de Geoffroy de Pennart : son loup, Igor, ses personnages fétiches, Monsieur Lapin, les trois petits cochons,  la chèvre et les 7 chevreaux, et, bien sûr Chapeau rond rouge… et opérez juste une inversion : au lieu de s’habiller, le loup se déshabille… et se met au lit, en caleçon et tricot de corps… pour le plus grand plaisir de tous ceux qui ont peur d’Igor et peuvent en profiter pour jouer à leur aise.

Album en randonnée, comme la chanson, qui permet de faire intervenir chacun des personnages effrayés par Igor à tour de rôle, répétant le refrain qui donne son titre à l’ouvrage, en alternance avec les doubles pages où Igor enlève des vêtements dont les noms riment en « on » jusqu’à ce qu’il se glisse sous l’édredon…

Album cartonné, aux images simples et lisibles, au texte répétitif facilement compréhensible, Louyétu ? constitue un bel exemple d’intertextualité pour les tout-petits. Jeu avec ses albums précédents, jeu avec une chanson enfantine connue, il illustre une certaine conception de l’enfance et de la littérature : la dimension ludique, le plaisir de la reconnaissance et de la transformation, et le plaisir de vaincre ses peurs dans un rire libérateur… Ou une invitation à profiter des moments de calme. Pendant que le chat n’est pas là, les souris dansent… Jouons tant que le loup n’est pas là !

Mon père le plus grand des agents bricoleurs

Mon père le plus grand des agents bricoleurs
Barroux
Little Urban 2019

Bricoler ensemble

Par Michel Driol

Voici un album qui parle d’un papa bricoleur… Est-on dans les stéréotypes de genre ? Certes non. En 14 doubles pages, qui chacune porte un titre, on découvre progressivement les facettes de ce père bricoleur, vu par sa fille, future bricoleuse. Cela va de la caverne à la sieste, en passant par la guerre et les cartes postales. Et, bien sûr, l’album parle de la relation entre un père et sa fille qui partagent la même passion du bricolage.

D’entrée de jeu, on est dans un imaginaire enfantin : la petite fille assimile son père à un agent secret, qui change de tenue le weekend, afin de bricoler. Dès lors, il possède un coin secret, et une assistante, sa fille… Tous les attributs liés au bricolage sont là : les multiples boites qui servent à ranger, les outils aux noms poétiques et énigmatiques,  les blessures aussi… Au service de tout le quartier, le bricoleur sait aussi se faire inventeur, et proposer à sa fille, en grand secret, une invention qui les rapprochera encore plus… On trouvera peut-être que la mère est quasi absente, réduite à un rôle d’infirmière ou de spectatrice. Cela participe de la volonté de l’auteur de mettre en évidence la relation père fille.

Le récit est conduit avec beaucoup d’humour, en particulier à cause du regard de la petite fille et de son ton familier et ses énumérations qui tentent de dire l’univers du père. Les objets sont quasi animés : le père leur redonne vie dans son espèce de jardin secret qu’il partage avec sa fille. Les illustrations – souvent en double page – montrent un univers coloré, désordonné, et donnent une impression de joie et de bonheur dans la complicité qui se noue.

Un album à la fois joyeux et tendre, plein de poésie et de douceur, qui montre que le bricolage n’est pas réservé aux garçons !

Mamie fait sa valise

Mamie fait sa valise
Gwladys Constant
Rouergue 2019

Tout est toujours à remailler du monde…

Par Michel Driol

Mamie a quitté pépé, et vient habiter dans la famille d’Armand. Tout cela parce qu’elle en a assez, parce que son mari ne lui fait plus de cadeaux, ne s’occupe plus d’elle… Pour Armand, une seule chose à faire : réconcilier ses grands-parents. Ce à quoi il s’emploie, faisant l’intermédiaire entre eux, invitant son grand père à faire telle ou telle chose, en fonction de ce que sa grand-mère lui dit. Mais la grand-mère est difficile ! Et Armand ne se décourage pas ! L’Amour triomphera à la fin, avec un second voyage de noces en Italie, le pays d’origine…

Gwladys Constant signe là un roman léger – ce qui n’est pas un défaut – et plein d’humour. Le récit est pris en charge par Armand, et tout est donc vu à travers ses yeux d’enfant qui ne comprend pas toujours le monde des adultes, mais qui s’avère un petit garçon au grand cœur plein de bonne volonté. Le texte fait la part belle à des dialogues savoureux. Les situations cocasses s’enchainent, la grand-mère se révélant assez déjantée – entre la Vieille dame indigne et Tatie Danielle. Les relations entre adultes – le gendre, la faille et la mère sont aussi vues à travers les yeux de l’enfant : que faire quand votre chambre à coucher est squattée ? Dans ce roman, comme souvent en littérature jeunesse, les adultes s’avèrent assez enfantins, et les enfants remettent le monde en ordre. Voici donc le portrait d’une famille un peu folle – comme Gwladys Constant semble aimer  les dépeindre pour notre plus grand bonheur. (Voir notre chronique sur Philibert Merlin)

Un roman drôle, agréable à lire, optimiste, qui montre aussi comment un enfant grandit et découvre la complexité d’un monde qu’il n’interprète pas toujours bien.

Mia contre le monstre terrible

Mia contre le monstre terrible
Nadia Shireen
Album Nathan 2019

La soupe du monstre

Par Michel Driol

Lorsque Mia et Grochat se promènent dans la forêt, qu’ils saluent le hérisson, le renard, les lapins et les souris, ils ne se doutent pas qu’ils vont rencontrer un terrible monstre qui a besoin de tous ces ingrédients pour faire sa soupe. Avec ingéniosité, Mia convainc le monstre de ne pas les utiliser, et finit par enfermer le monstre dans sa marmite, pour se débarrasser de lui.

Voici un album qui présente une petite fille attachante, débrouillarde, pleine de ressources et d’inventivité pour sauver ses amis. Héroïne féminine et positive, Mia ne connait pas la peur, s’avère rusée, capable d’utiliser la parole contre la force brutale du monstre – un géant vert aux dents acérées, mais un peu benêt et crédule,  il est vrai ! L’histoire, pleine de rebondissements, est racontée avec vivacité (dialogues savoureux) et humour : humour du texte et des illustrations, très colorées, et fourmillant de détails (le renard sur la trottinette, les lapins écoutant un transistor). La composition fait alterner les doubles pages expressives et des vignettes, façon BD, qui permettent à la narration de s’adapter au rythme de l’histoire et au lecteur de s’arrêter sur les détails expressifs d’un visage, d’une recette aux ingrédients petit à petit barrés…

Un album drôle pour parler d’entraide, de défense des plus petits, et du pouvoir de la parole !

Boucle d’ours

Boucle d’ours
Stéphane Servant – Laetitia Le Saux
Didier Jeunesse 2013-2018

Les jupes roses sont-elles  pour les femmelettes et les hommelettes ?

Par Michel Driol

A l’occasion du grand carnaval de la forêt, toute la famille Ours se déguise. Maman en Belle au bois dormant, papa en Grand méchant loup, et petit ours… en Boucle d’Ours, avec une jupe rose et des couettes blondes. Fureur du père, qui voudrait que son fils ait un déguisement plus viril. Mais petit ours résiste à chacune des propositions de son père : il ne sera ni chevalier courageux, ni ogre féroce, ni petit cochon dégourdi. Jusqu’au moment où une grosse voix demande au père ce qu’il a contre les jupes et les couettes… C’est le loup, déguisé en chaperon rouge. Et, ce soir-là, papa Ours fait sensation dans son costume… de Cendrillours au bras de maman Ours en petit cochon dégourdi.

Les Editions Didier Jeunesse republient un album de 2013, album qui n’a rien perdu de son actualité ou de son mordant. Revisitant Boucle d’Or, l’album adopte un point de vue délibérément anti sexiste et féministe en mettant  à mal les conventions sociales si ancrées, qui confortent tous les stéréotypes genrés. Papa Ours est un bel exemple de ce discours figé, qui propose et valorise certains modèles au petit garçon : la vaillance, la férocité, l’intelligence. Tandis que maman ours est toujours présentée près de sa machine à coudre, du linge à étendre ou des bols pour le repas, lui lit Système D, la revue des ours bricoleurs…  Rôle plus nuancé, discret mais fondamental  en fait pour maman ours, qui s’interroge : pourquoi son fils ne pourrait-il pas se déguiser en fille ? C’est elle qui va déguiser papa Ours en Cendrillours… Pas de discours moralisateur, mais un album carnavalesque qui se situe justement en période de carnaval et propose un renversement des valeurs, des clichés, une libération et l’affranchissement des normes sociales qui enferment dans un rôle.

Le texte, très drôle, fait la part belle à des dialogues vivants – ah ! le discret zézaiement de petit Ours ! – et laisse entrevoir que le plaisir du déguisement  n’a pas à obéir à des règles figées. Chacun peut jouer le rôle qu’il veut. Les illustrations très colorées de Laetitia Le Saux et ses papiers découpés introduisent dans un univers à la fois familier (un intérieur de maison très humanisé) et merveilleux – la forêt du conte, emplie de personnages secondaires.

A une époque où les stéréotypes genrés semblent avoir la vie dure, saluons la réédition de cet album dédié à tous les oursons qui aiment les jupes et à toutes les oursonnes qui aiment les salopettes….

Les Joies de la jungle

Les Joies de la jungle
Hubert Ben Kemoun
Gulfstream – Collection Etincelles – 2019

Entartages,  mitraillages, tailladages et dynamitages…

Par Michel Driol

Dans un futur proche, le narrateur, Sonny, comme d’autres gamins des rues, est enfermé dans une école où tout est automatique : des enseignements au dortoir, de la cantine aux contrôles… Il attend l’examen final, qui lui permettra de sortir. Les enfants ne sont en contact avec aucun adulte. Tous les élèves sont connectés à la grande toile, peuvent commander ce qu’ils veulent, et soudain c’est l’escalade. L’un commence à imiter ce qu’il a vu dans une vidéo : un entartage… Se forme alors une première bande d’entarteurs, puis, pour riposter, une autre bande. D’abord ce sont des jeux assez inoffensifs qui ne s’en prennent qu’à la cantine et aux vêtements, puis cela devient de plus en plus violent. Sonny tente, entre Djamilla et Soledad, de rester neutre, et fournit les chefs de bande en devoirs bien faits. Mais quand la neutralité de Sonny doit cesser, toutes les bandes s’unissent contre lui. On ne révèlera pas ici la chute pour laisser intact le plaisir de la découvrir.

Le roman parle bien sûr de notre société : quelle place nous y donnons aux robots et à l’intelligence artificielle, mais aussi quelle place nous accordons aux divertissements et aux réseaux sociaux lorsque la popularité se mesure au nombre de like, et que, pour en avoir plus, les barrières morales cèdent.  Le héros Sonny est attachant dans sa volonté de ne blesser personne, et de tenter de s’en sortir seul, en n’appartenant à aucune bande, en tentant de respecter les lois et les contrats, même non écrits, tel celui qui lui promet une sortie en cas de réussite à l’examen final. Il a 12 ou 13 ans, c’est l’âge des premières amours, l’âge où l’on se laisse facilement entrainer. C’est un roman d’apprentissage que livre ici Hubert Ben Kemoun, apprentissage des valeurs humaines, apprentissage de la résistance contre un monde qui parait inhumain et dégradant dans une belle réflexion sur notre présent, à la portée des plus jeunes.  L’humour du narrateur, sans cesse présent, donne de la légèreté à un propos qui est grave, mais non pesant.

Un roman dystopique, qui confine parfois à l’absurde, à portée d’enfants de 10 ans.

L’Enlèwement du « V »

L’Enlèwement du « V »
Pascal Prévot – Emma Constant (illustrations)
Rouergue 2019

Panique au ministère de l’orthographe !

Par Michel Driol

Canular ou pas ? Lorsque le ministère de l’orthographe reçoit une lettre de menace annonçant la future disparition de la lettre V, personne ne sait trop que penser ou faire, jusqu’au jour où le V disparait réellement (tant de la langue orale que de la langue écrite). Et le maitre-chanteur d’annoncer la future disparition du Y… Omicron Pie, mathématicien nommé au ministère de l’orthographe va mener l’enquête avec l’aide d’une bande de loufoques centenaires. Il y gagnera une promotion, la découverte des lettres étalons, des secrets de la Résistance, et l’amour…

Humour, fantaisie et rebondissements sont au programme de ce roman à l’écriture jubilatoire. On salue l’originalité : on a enlevé de nombreuses choses en littérature, mais pas de lettres… On apprécie le ministère de l’orthographe, et ses chargés de mission, ses divisions…. Que ce soit dans les noms des personnages, ou celui des structures (l’Office de protection des voyelles rares…. tout un programme), le roman entraine son lecteur dans un drôle d’univers où se croisent linguistes et physiciens, pour la plus grande joie du lecteur. Amateurs de sérieux, passez votre chemin.  Et si le W remplace le V, c’est peut-être en hommage au souvenir d’enfance de Perec… et à d’autres disparitions.

Un roman qui pastiche avec bonheur les romans policiers et qui rawira les amateurs de personnages déjantés et de situations tragi-comiques…

Hamaika et le poisson

Hamaika et le poisson
Pierre Zapolarrua Illustrations d’Anastasia Parrotto
MeMo Petite Polynie 2018

Un petit poisson, un petit oiseau….

Par Michel Driol

Hamaika est une petite poule curieuse qui aime explorer le monde, loin de son poulailler, contrairement à toutes les autres poules, casanières. Un jour, elle marche sur la queue d’un poisson. Et tous les jours, le poisson et la poulette se donnent rendez-vous sur la plage, où ils échangent leurs points de vue sur le monde. Un jour, Hamaiko emmène le poisson – qu’elle nomme Jonas – au poulailler, moyennant des efforts d’imagination pour le transporter sain et sauf. Le caquetage des poules l’émerveille, alors qu’elles le rejettent et ne voyent que nourriture en lui. Expérience inverse le lendemain : silence des poissons devant la poule, elle aussi fascinée par le monde aquatique et ka collectivité des poissons. Quand arrive l’été, les hommes envahissent la plage, Jonas et Hamaika se perdent de vue. Mais à l’automne, surprise : les poules côtoient désormais une grande variété d’animaux.

Pierre Zapolarrua évoque la rencontre entre deux mondes qui savent n’avoir rien en commun : le monde du collectif – celui du banc de poisson – où nommer les êtres et les choses n’a pas de sens, le monde de l’individu curieux qui trouve sa singularité en se marginalisant, qui explore le monde avec ravissement. Le roman – essentiellement écrit sous forme de dialogue – dit cette découverte mutuelle du monde de l’autre avec beaucoup d’humour et invite à aller vers l’autre plutôt que de rester entre semblables. C’est que le monde de l’autre s’avère être d’une extraordinaire richesse : seuls les imbéciles et les ignorants passent à côté, englués dans leurs routines. La conclusion est une ouverture qui fait preuve d’un bel optimiste quant à l’élan vers les autres de ceux qui étaient le plus refermés sur eux-mêmes. Rien de pédant pourtant dans ce livre : tout est vu à hauteur d’enfants, qui apprécieront la scène désopilante du poisson dans le poulailler, ou la poule munie de son tuba pour respirer sous l’eau.

Les illustrations, riches en couleur, rendent les personnages particulièrement expressifs et ne cherchent pas à les humaniser.

Une fable philosophique pleine de fantaisie pour transmettre la confiance dans l’autre et l’envie de laisser tomber les barrières..