Amour bleu

Amour bleu
Raphaëlle Frier illustrations de Kam
Editions du Pourquoi pas 2022

Le bleu est-il une couleur chaude ?

Par Michel Driol

Ce premier roman graphique des Editions du Pourquoi pas est une belle réécriture contemporaine du célèbre conte de Perrault La Barbe bleue, façon de dire l’actualité de ce texte à une époque où les féminicides sont dénombrés et dénoncés (On en comptait 122 en France en 2021, soit 20% de plus qu’en 2020).

Du conte de Perrault, on conserve le cadre général : un homme richissime à la barbe bleue, toutefois non point inquiétante mais rassurante comme un ciel bleu sans nuages, la sœur Anne, l’amour qui unit les deux personnages, le départ de l’homme et l’interdiction d’utiliser la petite clef… Mais le récit est actualisé : tout se passe à notre époque.

On le voit, si Amour bleu conserve la trame générale du conte de Perrault, il l’actualise avec intelligence. D’abord dans sa forme, puisqu’on passe d’un conte traditionnel à un roman graphique qui associe avec subtilité différentes techniques pour raconter l’histoire. D’abord le récit à la première personne, dans une langue très contemporaine, façon de mieux pénétrer la sensibilité de l’héroïne, son attirance pour ce riche homme bien loin de son milieu d’origine. Ensuite les illustrations en double page, façon de ponctuer les temps forts de l’histoire, tantôt muettes, tantôt incluant des dialogues dans une langue aussi orale que vivante, caractérisant bien les personnages. Enfin les multiples vignettes, façon bande dessinée, façon de donner vie aux personnages et de jouer sur le rythme de la narration. Mais il est aussi actualisé dans son contenu même. D’abord en diversifiant les milieux sociaux. On a d’un côté le riche pervers, vivant dans un moulin, grand ordonnateur de fêtes, séducteur, esthète raffiné en apparence, mais menaçant quand nécessaire et surtout dangereux. De l’autre trois jeunes plus marginaux, les deux sœurs et leur colocataire, prêts à taper l’incruste chez Barbe bleue. Marie, l’héroïne, en particulier, vit sa nouvelle existence au Moulin comme une espèce de fête perpétuelle, bien loin de son quotidien d’employée ordinaire qu’elle n’hésite pas à abandonner… Cette dimension sociologique n’est pas innocente, on s’en doute ! Ensuite par le changement de perspective énonciative. Si le conte de Perrault est un récit à la troisième personne, celui-ci est un récit porté par la voix de l’héroïne. L’adoption de ce point de vue dit clairement la dimension féministe dans laquelle l’ouvrage s’inscrit, et force le lecteur à s’identifier à la jeune femme dans un mouvement plein d’empathie. Enfin, la chute diffère profondément du conte de Perrault puisqu’il n’y a pas intervention des deux frères de l’épouse, mais que c’est en fuyant que l’héroïne se sauve et dénonce le serial-killer… La femme est donc à la fois la victime potentielle mais aussi celle qui a la force de se sauver par elle-même du danger incarné ici par Barbe bleue et de dénoncer à la police ce personnage inhumain et déshumanisé au point que le récit ne donne même pas son nom.

Il faut bien sûr dire quelques mots de l’expressivité des illustrations. Celles-ci savent jouer à la fois des dominantes de couleur (le bleu, le noir quand il le faut), des cadrages (gros plans des visages, plans plus larges), mettre en évidence les obsessions de l’héroïne (comme ces clefs qui envahissent une page), ou enfin présenter le malfaisant au milieu d’une meute d’animaux féroces. Si le ciel sans nuage est bleu, symbole de bonheur et d’été, la peur aussi peut-être bleue, et l’amour laisser des bleus au cœur… C’est dire l’ambivalence de cette couleur froide, couleur de l’eau sur laquelle avance le bateau dans lequel habite l’héroïne dans les dernières pages, comme pour dire à la fois la volonté d’échapper à ce prédateur (habitant un moulin au bord de l’eau), et l’impossibilité d’y échapper tout à fait… même en cultivant des plantes vertes.

Une riche réécriture du célèbre conte de Perrault, qui sait parler à travers une fiction sans concession des réalités que représentent aujourd’hui les féminicides et qui permettra aux jeunes  lectrices et lecteurs d’ouvrir le dialogue sur les relations hommes femmes et de se questionner sur notre présent… et leur avenir.

 

 

Un Monde de cochons (la totale)

Un Monde de cochons (la totale)
Mario Ramos
L’école des loisirs (Pastel), 2021

On révise les classiques (1)

Par Anne-Marie Mercier

Ce recueil posthume de Mario Ramos réunit l’histoire-titre (publiée en 2005), qui montre l’entrée d’un petit loup dans une école peuplée uniquement de cochons (maitres comme élèves), L’École est en feu et Le Trésor de Louis dans lesquels on retrouve le duo constitué de Louis (le petit loup) et Fanfan (son ami, un petit cochon), qui s’est constitué dans la première histoire.
Le monde de cochons, c’est celui de l’école avec tout ce qui l’entoure (les trajets où on peut faire de mauvaises rencontres, comme celle des trois grands cochons pour Louis), le refus d’école et ce qui peut l’adoucir, les récrés et la solitude, parfois partagée… et le dessin volontairement un peu cochonné et drôle.
Le volume s’achève avec les croquis préparatoires pour un autre récit, qui aurait pu être intitulé « La pirate ». Cette dernière partie est tout à fait passionnante et montre comment Mario Ramos travaillait, elle illustre son style rapide et les hésitations qui le nourrissent.

C’est un régal, comme d’habitude avec les histoires de Ramos, pleines de clins d’œil, d’humour et de justesse.

Pas plus haut que trois pommes

Pas plus haut que trois pommes
Marine Schneider
L’école des loisirs, Pastel, 2021

Sans Boucle-d’or

Par Anne-Marie Mercier

Les aventures des trois ours (grand, moyen, petit) troublés par l’irruption de Boucle-d ’or dans leur maison sont ici joliment détournées, et reprises avec de multiples variations : c’est petit ours qui sème le trouble, levé avant tous les autres un beau matin : il boit le grand bol – et non le petit – , se peigne avec le grand peigne, et enfile le grand bonnet.
Le réveil de ses parents (en fait de « moyen » et « grand », qu’on identifie souvent comme père et mère) permet d’énumérer à nouveau les objets sous la forme de questions (« qui a bu… ? », etc.) et de les représenter par triplettes. Puis les adultes se lancent à la recherche de petit ours, ce qui permet de visiter les autres catégories (moyen et petit) pour finir, bien sûr, dans le grand lit, en évoquant toutes les tailles de câlins, jusqu’à l’énorme.
Les illustrations sont charmantes et très lisibles et le conte est revisité de façon intéressante, permettant ainsi de varier les supports pour la découverte des catégories de taille.
En outre, c’est une version rassurante (rien qui fasse peur ici), pour ceux qui auraient peur de confronter les enfants aux angoisses de la Boucle-d’or originelle, dont l’hisotire ressemble à un mauvais rêve.

Il était une fois Le Petit Chaperon rou…

Il était une fois Le Petit Chaperon rou…
Philippe Jalbert
Seuil jeunesse, 2021

J’ai la mémoire qui flanche…

Par Anne-Marie Mercier

 

Cet album raconte deux fois (ou plutôt une fois et demi) l’histoire bien connue de la petite fille en rouge. La première fois, c’est une blague : chaque page se termine au milieu d’un mot attendu (Cha…peron, Ga…lette, mé…chant loup, etc) et offre à la page suivante un autre mot (Cha…botté, Ga…zelle, Mé…rou), tout en continuant avec la trame habituelle du conte.
La première histoire s’arrête avant l’arrivée à la maison de la grand-mère. On reprend, cette fois sérieusement, mais il y a un autre problème !
Les illustrations sur fond blanc sont colorées et parfois expressives (pour le loup), souvent drôles. L’auteur suggère au lecteur de continuer avec ses pinceaux : c’est en effet une histoire déconstruite partiellement, à reformuler, un joli jeu.

Rouge

Rouge
Pascale Nolot
Gulf Stream (électrogène), 2021

Petit Chaperon rouge gore

Par Anne-Marie Mercier

Quelle belle idée que de refaire le Petit Chaperon rouge en le situant dans le genre de la fantaisie et à destination des ados ! Et il est rouge et bien rouge : la fille qui est l’héroïne du roman porte ce nom : Rouge, c’est elle. On lui a donné ce nom à cause de la tache de naissance qui lui mange la moitié du visage.
Il y a des loups, du sang, des viols, c’est même assez glauque et l’auteure fait tout ce qu’elle peut pour mettre son lecteur mal à l’aise en lui mettant sous les yeux des chairs, des blessures, des choses qui inspirent le dégout. La grand-mère à qui chaque jeune fille du village doit apporter un panier de provisions est aussi une belle trouvaille. Être mystérieux, fée ou sorcière, monstre immortel ? Que fait-elle de toutes ces jeunes filles qu’on lui envoie et qui ne reviennent jamais ?
Ce roman regorge de belles idées. Mais il est un peu encombré par ce désir d’ajouter dégoût sur dégoût.
Le problème principal tient à l’écriture : celle-ci est si ampoulée, tiraillée par différentes directions, tantôt surécrite tantôt familière, les dialogues sont si faux que l’on a du mal à y croire et encore plus à tenir la distance et ce livre qui se voulait captivant m’est tombé des mains malgré mes efforts. Dommage.

Pénélope, Athéna, monstres : Faut-il réécrire la mythologie?

Pénélope, la femme aux mille ruses
Athéna la combative
Isabelle Pandazopoulos
Gallimard jeunesse, 2021

Monstres et créatures de la mythologie
Françoise Rachmuhl
Flammarion jeunesse, 2020

Héroines versus déesses ou Faut-il réécrire la mythologie?

Par Anne-Marie Mercier

Après avoir romancé la mythologie au masculin (Jason, Rama…) , l’autrice la féminise et met au premier plan des femmes. Ce qui est assez naturel avec Athena l’est moins avec Pénélope, placée en général dans l’ombre de son époux, ou au service de son fils, dont les vertus sont plutôt celles traditionnellement réservées aux femmes, patience, chasteté et fidélité.
Bizarrement c’est le roman consacré à Pénélope qui est le plus réussi, avec l’invention de son enfance, de son coup de foudre pour Ulysse et quelques aménagements avec la tradition : la ruse de Palamède pour faire venir Ulysse à Troie, les raisons qui poussent Pénélope à retarder le moment où elle reconnait Ulysse sont autant de petites entorses au mythe, permettant la romance et la vraisemblance.
En revanche, Athéna perd par son entrée dans le genre romanesque son statut de déesse mystérieuse. Elle est peinte sous les traits d’une gentille adolescente et son frère Arès d’un horrible voyou ; elle est pétrie de mauvaise conscience lorsqu’elle punit Arachné, enfin, elle n’a plus rien de divin : est-ce une idée intéressante ?  Non, comme l’affirmait Queneau dans « Le voyage en Grèce ».

Monstres et créatures de la mythologie
Françoise Rachmuhl

Laissons donc les mythes au mythe, les jeunes lecteurs ne seront pas plus en difficulté  et cela n’empêche pas non plus de faire du neuf. Ainsi, Françoise Rachmuhl réussit le tour de force de présenter des êtres bien connus de manière neuve, sans les dénaturer : pris individuellement regardés sous un autre angle, le Sphinx, Méduse et Polyphème, pour ne citer que les plus connus, prennent corps et coeur pour nous émerveiller encore dans des récits vifs et drôles, bien écrits, ou l’on sent un véritable auteur.

Enfin, quitte à rééécrire et à donner de nouveaux visages aux mythes, je préfère le visage de Méduse, vu par  François Roca, aux visages donnés à Athéna et Pénélope, proches de l’esthétique des mangas.

Dans sa postface, Françoise Rachmuhl explique bien son propos :
« La difficulté, dans les récits d’aventures très connus, a été de varier l’angle d’attaque. Je n’aime pas me répéter lorsqu’il s’agit d’Héraclès ou  d’Ulysse. J’ai découvert ainsi la variété des monstres  et leur rôle envers l’être humain : incarner nos peurs, percevoir le monstrueux dans la nature et dans l’homme, au fil du temps, et découvrir aussi que, parfois, le monstre n’est pas si monstrueux, et qu’il éprouve parfois des sentiments aussi humains que les nôtres. »

Agnès l’Ogresse

Agnès l’Ogresse
Benoit Debecker
Seuil Jeunesse 2020

L’enfant, la chouette, l’ogresse et le géant

Par Michel Driol

Quand on est ogresse et maitresse d’école, il ne faut pas s’étonner de n’avoir que peu d’élèves… Jusqu’au jour où Barnabé, un petit enfant perdu, vient toquer à la porte. Trop maigre pour faire un bon repas, il doit d’abord être engraissé. Trop triste pour faire un bon repas, il doit aussi être diverti par des spectacles de marionnettes. Fort heureusement arrive à temps un bon géant, à la recherche du propriétaire d’un doudou trouvé, qui corrigera  – au propre comme au figuré – Agnès, lui fera cultiver son jardin et accueillir tous les enfants abandonnés.

Voilà une réécriture de contes comme Hansel et Gretel bien réjouissante ! On apprécie en particulier le personnage d’Agnès, lieu d’oppositions saisissantes entre son métier et son état, entre sa représentation graphique, une chatte, somme toute plutôt sympathique dans son allure et son éternel sourire, et ce que dit le texte de sa cruauté. On s’attache ensuite à un personnage d’adjuvant incarné par une petite chouette compatissante, répondant au doux nom de Séraphine. On retrouve les recettes de sorcières avec un plat emblématique, une recette transmise de mère en fille pour nourrir les enfants, le ragout de culs de lapin à l’ail, dont Barnabé doit ingurgiter des quantités énormes. On croise aussi un Maitre Corbeau, sur un arbre perché, donneur de conseils. Enfin, deus ex machina, arrive le sauveur, géant au grand cœur, sorte de chat botté perspicace et généreux. Ces éléments s’enchainent pour le plus grand plaisir du lecteur qui devine d’avance que, comme dans tous les contes, tout finira bien, et qui prend plaisir aux touches d’humour, qu’elles soient graphiques (l’ogresse à skis) ou textuelles (la punition donnée à la chouette sous forme de lignes à copier). Les illustrations, dont le code graphique est celui de la ligne claire, renferment de nombreux détails à la fois réalistes et drôles à observer. On pense aussi parfois à l’univers  de Tony Ungerer en lisant cet album, tant par les personnages, par les situations que par certaines illustrations.

Un livre qui montre encore le pouvoir des contes sur notre imaginaire lorsqu’ils sont adaptés, réécrits, transformés avec humour, intelligence et sensibilité. Tout est bien qui finit bien !

Comment le Petit Poucet a semé des gaines en jetant des cailloux

Comment le Petit Poucet a semé des gaines en jetant des cailloux
Mathilde Paris, Marion Tigréat
Dyozol, 2018

Poucet découpé

Par Anne-Marie Mercier

Le conte du Petit Poucet est ici très réécrit : l’enfant, qui vit dans une ville moderne, grise et triste, entend ses parents s’inquiéter de leur peu d’argent. Il part à la recherche d’un trésor qui, dit-on, se trouve au-delà du pont, dans la forêt. Semant des cailloux gris, il part en quête, et rencontre un géant très gentil, sa femme, et leurs six filles qui s’affairent gaiement aux travaux de la terre.
Il découvre chez eux que le bonheur n’est pas dans ce que l’on possède mais dans l’amour d’une famille. Il rentre chez lui avec cette leçon et les graines données par le géant : tout fleurit alors dans la ville triste et la nature rend à tous le bonheur.
L’histoire a perdu les aspects sombres et terrifiants du conte, même si les auteurs insistent sur l’angoisse de l’enfant, son errance lorsqu’il ne retrouve plus son chemin… et la leçon en est un peu convenue. L’illustration faites de formes colorées découpées dans des pièces de feutrine, donne à l’image un relief intéressant.

Pompon Ours dans les bois

Pompon Ours dans les bois Benjamin Chaud Hélium, 2018

« Boucle d’or » inversée

Par Anne-Marie Mercier

On se réjouit à chaque retour de l’ours de Benjamin Chaud, tant pour son caractère ingénu et les situations loufoques que suscite son insouciance, que pour l’univers de l’illustration, saturée de détails et organisant un parcours sinueux du regard, jamais complet . Dans cet épisode, Pompon semble avoir grandi (de fait, ces albums se suivent puisqu’on trouve ici le petit frère, Tout Petit Ours, dont l’arrivée avait été célébrée dans un album précédent). Il se comporte en pré-ado boudeur qui s’ennuie et veut être ailleurs, être un autre,  un petit garçon par exemple. Il se perd dans les bois et arrive dans une maison qui se trouve pour l’instant vide de ses habitants. Il la parcourt sans vergogne… Voilà « Boucle d’or » mise à l’envers. Mais la maison qu’investit l’ourson pour son plus grand bonheur est plus grande et pleine de ressources ; la double page le montre dans toutes les pièces de cette maison, ouverte comme une maison de poupée : de la cave au grenier, il y a de quoi s’amuser, jusqu’à ce qu’un bruit fasse lever les terreurs, toutes sortes de maxi-monstres imités de Sendak, qui précipitent la chute, cocasse et tendre.

Le Petit Chaperon bleu

Le Petit Chaperon bleu
Guia Risari (texte) – Clémence Pollet (illustration)
Le Baron perché

Toute ressemblance avec une histoire connue ne serait que pure coïncidence

Par Michel Driol

pcbUne nouvelle réécriture du Petit Chaperon Rouge… et autres histoires, car on y retrouvera aussi les Trois petits cochons, Cendrillon et la Belle au bois dormant.

Voici un album qui offre une version moderne (le décor est urbain, contemporain) et décalée des contes, car cette fois, ce sont les deux enfants héros de cette histoire qui jouent à interpréter les personnages des contes. La petite fille, espiègle, malicieuse, ne se laisse pas impressionner et domine le garçon déguisé en loup, vêtu de rouge… Cette inversion des stéréotypes de genre modifie profondément la signification du conte, pour en faire une rencontre amoureuse dans laquelle c’est la fillette qui prend les initiatives, le loup n’étant plus le danger absolu, mais un partenaire de jeu consentant et séduit. Dès lors les deux enfants – complices – peuvent réinterpréter les histoires du monde entier : l’album invitant alors, à la fin, à cette réinvention des significations, indiquant tout à la fois que les enfants ont besoin de contes pour grandir, mais aussi qu’ils doivent s’approprier ces contes comme espace de jeu nourrissant leur imaginaire. Quel enfant n’a pas joué à « Si j’étais, tu serais.. » ?

Cet album se prête donc à différents niveaux de lecture, d’abord physiquement, puisque, comme dans les thèses les plus savantes, des notes nourries de bas de page l’accompagnent. Notes toujours pleines d’humour,  tantôt sérieuses comme la notice sur les « dents de lion »,  tantôt mathématiques comme la composition et le poids du panier,  médicales (la liste des maladies de la grand-mère)… Les uns y retrouveront l’histoire du Petit Chaperon Rouge, et s’amuseront des variations qui n’ont rien de gratuit. Les autres y liront les relations femme – homme, adultes – enfants. D’autres apprécieront les relations texte – image (comment l’univers urbain et le jardin de jeux d’enfants prennent la place de l’univers du conte)…

Gageons que cet album fera date dans les réécritures du PCR*

* PCR : abréviation universitaire pour le Petit Chaperon Rouge