Les Amis de mon amie Carla

Les Amis de mon amie Carla
Stéphane Kiehl
Grasset 2020

Les amis de mes amis…

Par Michel Driol

Carla, on la connait depuis l’album précédent, les Vacances de mon amie Carla. On retrouve donc ici, dans ce deuxième opus, la narratrice et Carla, sa chienne. L’album se présente comme une galerie de portraits de chiens extrêmement variés : berger suisse, shih tzu, chiot, yorkshire… et même un chat. Courses, jeux, câlins, blagues se succèdent, entre Paris et le Sud, entre jardin public et jardin potager, rythmant ainsi un temps qui s’étire entre été et hiver . Mais, bien sûr, la meilleure amie de Carla, c’est la narratrice !

Ces chiens ont des caractéristiques très humaines. D’abord, ils ont un nom. Ensuite ils ont des comportements et des relations tout à fait semblables à ceux des humains. On s’apprécie ou on est indifférent, on se snobe ou on joue ensemble. On est taiseux, ou bavard… On va toujours par deux, ou on cherche à dominer. Tout en faisant un portrait réaliste des chiens, c’est bien des hommes que parle l’album, de leur diversité, de leur variété. Certes, il  y a ceux dont il faut se méfier, mais Carla s’avère être plutôt ouverte et sociable et ne fréquente pas que ceux qui lui ressemblent. Ce plaidoyer pour l’amitié et la rencontre n’a rien de lourd ou de pesant, mais est plein de sensibilité, de légèreté et de drôlerie. Dans les portraits de chiens d’abord, portraits à la fois par le texte et l’illustration qui sait se tenir sur la ligne de crête entre le réalisme et la caricature. Ces illustrations tantôt inscrivent l’action dans un décor identifiable (Paris, un jardin, une forêt, une chambre…), tantôt, sur fond coloré et uni, isolent un animal ou une scène, de façon très expressive. Cette diversité dans le traitement contribue aussi à rythmer l’album qui ainsi ne tombe jamais dans la fastueuse et répétitive galerie de portraits.

Un album plein d’humour et de tendresse, qui parle de l’attachement à un animal, de diversité et de tolérance.

 

 

Le clan des chiens, tome 1 Sur la piste des hommes

Le clan des chiens; Tome 1 Sur la piste des hommes
Christopher Holt
Seuil,   2013, pour la traduction
D’ Amélie Sarn

  Angoisse chez les chiens

Par Maryse Vuillermet

 le-clan-des-chiens---sur-la-piste-des-hommes-4149792-250-400Qu’est-il arrivé aux maîtres  de Max, le labrador ?  Pourquoi l’ont-ils abandonné au chenil ? Quand,  presque mort de faim, il réussit à s’échapper, il ne trouve  à l’extérieur que désolation,  les Hommes sont partis  et des chiens maigres, seuls, ou en clans très fermés et très dangereux,  errent dans les villes. Accompagné de Rocky, un teckel très intelligent et de Naïve,  une petite chienne yorkshire affectueuse, il commence un immense périple à travers  un pays dévasté où les loups affamés les  menacent  sans cesse, où les rats pullulent dans le métro abandonné, avec  le froid,  la pluie et surtout  la faim comme compagnons.  Ils volent  des croquettes dans les supermarchés, s’initient à la survie. Beaucoup d’entre eux sont devenus fous,  les plus forts sont des tyrans, les faibles se soumettent.

Mais eux,  dans leur petite bande,  s’entraident,  aident les plus faibles et cherchent  les hommes. On leur dit d’aller vers l’océan mais pourquoi ? Qu’est-il arrivé ? Le suspense et l’angoisse sont bien présents tout au long du récit. On s’attache à ces chiens intelligents et courageux, on s’étonne de voir incarnées,  dans les  autres chiens perdus,  toutes les tares des humains.

C’est un premier tome  attachant,  dépêchez-vous, le deuxième tome est sorti en octobre 2013 et le troisième l’a talonné.