Mirolioubov

Mirolioubov
José Parrondo
Rouergue 2016

Une journée de Piotr Obvodni Mirolioubov

Par Michel Driol

miroDu matin au soir, cet album raconte une journée de  Piotr Obvodni Mirolioubov. Sa particularité ? Il ne fait rien comme tout le monde : ainsi il se lève avant d’avoir fini sa nuit, plonge dans une rivière pour fuir l’averse, ou détache l’arbre sans faire tomber la feuille. Il se pose d’étranges questions qui en font un prochain parent du Hulul d’Arnold Lobel : « Suis-je à l’intérieur ou à l’extérieur ? ». Il effectue un voyage qui le conduit dans une forêt, puis il revient, suivant ainsi le vent et il s’endort, une heure avant d’avoir sommeil, à l’issue d’une journée finalement remplie de petits riens et de grandes interrogations.

L’univers de Mirolioubov se situe quelque part entre la folie, l’enfance et la poésie. Il offre une vision décalée du monde, toujours aux frontières, à l’image de cette scène où le héros s’interroge sur le dernier arbre de la forêt. Où sont les limites ?  Où est l’endroit ? Où est l’envers ? Ces questions que pose cet album sont celles que se posent les enfants dans leur découverte du monde, dans leurs premières interrogations.  La force de l’album est de ne pas y répondre, de les laisser résonner, d’attendre – non sans humour – que les idées se remettent en place.

Le texte est manuscrit, pour une meilleure intimité avec le lecteur. Les illustrations suggèrent un univers dont seules les grandes lignes sont dessinées. Mirolioubov, ce sont deux cheveux, deux yeux, un nez une silhouette et deux pieds. Rien de trop pour aller à l’essentiel et dire l’étrangeté fondamentale du monde qu’on découvre.

Un petit album, par sa taille, à savourer dans l’intimité, et un personnage au nom slave, Mirolioubov, parent du héros du Nez et de Hulul.

 

L’Histoire perdue

L’Histoire perdue
Meritxell Marti (texte) – Xavier Salomo (illustrations)
Seuil Jeunesse 2016

Fictions…

Par Michel Driol

histoireÉva, pour son anniversaire, est invitée par son cousin à… une surprise. Éva se prépare, mais le dessinateur de l’histoire n’en fait qu’à sa tête. Au lieu de suivre le texte de l’auteure, il dessine autre chose : des vêtements d’exploratrice au lieu d’une robe, un paysage de campagne au lieu de la ville. Page de droite, dans une bulle, l’auteure proteste, en s’adressant au dessinateur. Mais trop, c’est trop, et au bout de quelques pages, l’auteure abandonne, et laisse l’illustrateur  dessiner tout seul, ce qu’il fait, dans un strip sans paroles, façon Bd, jusqu’à laisser l’héroïne démunie et perplexe. Alors l’auteure vient au secours du dessinateur, qui va alors suivre scrupuleusement son texte et conduire Éva, avec un peu de retard, chez son cousin. La surprise était un concert des  Bêtles… Mais la surprise sur la dernière page, c’est le mot d’excuse des Bêtles qui ont fait changer l’histoire à l’aide de l’illustrateur, car ils ne pouvaient pas arriver à l’heure !

Voici un album original et décalé qui met l’accent sur la complicité et la complémentarité entre l’auteur et l’illustrateur, montrant au lecteur à la fois le texte, premier, et les réactions de l’auteure face aux libertés que prend l’illustrateur, au point de détourner complètement l’histoire, dont on s’aperçoit, finalement, que les véritables maitres sont les personnages, les Bêtles, qui ont en fait conduit l’auteure à changer le fil de son histoire avec la complicité de l’illustrateur. Conduisant le lecteur de surprise en surprise, cet album plein d’humour s’avère être un véritable jeu sur la création qui évoque Borgès dans le côté labyrinthique – on se perd entre fiction et réalité – et le jeu avec les codes du récit.  En opposition avec la complexité de l’ensemble, les illustrations de Xavier Salomo et le texte de l’auteure ont un côté sage et lisse qui évoque les albums populaires sans recherche esthétique ou littéraire que cet album subvertit pour le plus grand plaisir des lecteurs.

Un album qui séduira aussi bien les plus petits, qui y verront un jeu – que les plus grands qui pourront commencer une réflexion sur la littérature comme détournement des codes.

Attention petits cochons !

Attention petits cochons !
Ramadier & Bourgeau
Loulou et Cie – Ecole des Loisirs 2015

Loup, y es-tu ?

Par Michel Driol

Attention_petits_cochonsSur la couverture, trois petits cochons fixent le lecteur… ou autre chose, les yeux grands ouverts, comme terrifiés, ou perplexes… Sur la 4ème de couv’, un loup qui dort, ventre rebondi et proéminent. L’histoire est-elle jouée d’avance ? Quand on ouvre le livre, sur la page de gauche, un loup violet, qui souffle… et invite à tourner, dans le sens inverse de l’ouverture habituelle d’un livre, les pages du rabat droit. Ainsi, successivement, le loup va faire s’envoler les feuilles, les arbres, le toit de la maison, la porte et les fenêtres, les murs, la cabane, le drap, jusqu’à ce qu’on voie trois petits cochons tenant un  gâteau d’anniversaire surmonté de bougies… Le suspense monte avec le « et ? » de l’avant-dernière page…  avant de découvrir la page finale « Bon anniversaire le loup », et trois petits cochons hilares. Au lecteur de se demander si le loup de la 4ème de couv’ s’est contenté du gâteau…

Voici un album cartonné offrant aux plus petits peut-être la première occasion de découvrir un détournement de conte. Sur le modèle des randonnées, on va du plus vaste, la forêt, au plus petit – ce qu’il y a dans la maison, sous la cabane, sous le drap-,  le souffle extraordinaire du loup faisant disparaitre peu à peu tous les éléments qui composent l’univers, ce que souligne la répétition de la formule « les feuilles s’envolent », « les arbres s’envolent »….  L’humour vient à la fois de cette exagération dans les pouvoirs du loup et de la chute, qui s’écarte de l’histoire canonique du conte. Les illustrations, colorées et stylisées, sont totalement en adéquation avec les jeunes lecteurs, et ne vont pas se perdre dans les détails..

Un album au dispositif original, dont la chute ravira les petits  qui y verront la réconciliation des cochons et du loup dans une scène de fête d’anniversaire.

Comment se débarrasser d’un vampire

Comment se débarrasser d’un vampire avec du ketchup, des gousses d’ail, et un peu d’imagination
Jean Marcel Erre
Rageot 2016

Zazie hait le vélo !

Par Michel Driol

commentPour Noël, Zazie a reçu un Journal intime. Jour après jour, elle le remplit, racontant ses copines, son affreux cousin Lucas,son chat,  ses lectures, et son nouveau maitre. Ce dernier surgit d’un cimetière alors que Zazie lit Dracula… C’est assez pour qu’elle se persuade que le maitre est un vampire, et qu’elle a la mission de le démasquer, avec les moyens du bord !

Voilà un livre qui ouvre chez Rageot la nouvelle collection Pop (Pétillant, Optimiste, Positif). Il s’inscrit dans un type de fiction assez représenté dans la littérature de jeunesse : vie de famille, relations avec les parents, brouilles de cours de récré, et héroïne attachante, peu sportive, et  douée d’une  imagination débordante. Autant dire que, sur ce plan-là, il ne surprendra pas le jeune lecteur. L’originalité est plutôt à chercher dans le traitement de ces topos.  Les stéréotypes (de genre, familiaux, scolaires…) sont poussés à l’extrême, grossis et donc, finalement, caricaturés, et le dispositif narratif, l’héroïne s’adressant à son journal ignorant des réalités familiales et scolaires, permet à l’auteur de les exposer avec humour. C’est sans doute la plus grande qualité de ce livre, de ne pas se prendre au sérieux et de s’inscrire dans une veine comique qui frôle l’absurde (la fabrication du sang, le testament de Zazie)

La fin du livre semble ouvrir sur un nouvel univers, lorsque le maitre révèle à Zazie qu’elle est douée pour l’écriture. Celle-ci souhaite alors passer du journal – pour elle- au récit – pour les autres. Mais toujours avec cet arrière-plan des livres lus et de l’imagination qui transforme tout : on passe de Dracula à la Guerre des Mondes. La littérature n’est-elle pas une grille de lecture du monde qui nous entoure ?

Les illustrations de Clémence Lallemand s’accordent parfaitement à l’humour déjanté du texte, et des mots écrits dans des polices moins sérieuses renforcent le côté enfantin du texte, marqué également par les mots valises et les repentirs de l’auteure… Autant de clins d’œil à l’humour de Queneau…

Un livre qui fera passer de bons moments aux lecteurs à la recherche de divertissement… N’est-ce pas là aussi une des composantes du plaisir de lire ?

 

 

Les Filouttinen – Le Guide des guides

Les Filouttinen – Le Guide des guides
Siri Kolu
Didier Jeunesse 2015

Quête, surprises, enlèvement et bouleversements…

Par Michel Driol

fil3La saga continue. Voici le tome 3 de la série des Filouttinen. Liisa et les Filouttinen sont désormais en quête du livre écrit par le maitre bandit à la fin du XIXème siècle. On s’en doute, les autres familles de bandits rêvent aussi de s’approprier cet ouvrage ! Entre mensonges à ses parents, recherches sur le terrain, et rêves étranges, Liisa a bien à faire ! Surtout lorsqu’elle devra sauver sa sœur, enlevée à son tour par les Hurmala ! Quant à la révélation finale, au lecteur de la découvrir… Bref, un tome 3 plein de rebondissements.

Siri Kolu continue d’installer son univers décalé, dans laquelle les bandits constituent un monde à part, avec ses propres codes. Certains vivent en marge, d’autres sont plus ou moins fondus dans les « Bons Citoyens ». Si certaines familles s’allient, d’autres  s’opposent toujours violemment.  Le roman frôle cette fois avec un certain fantastique, Liisa étant guidée par des rêves étranges. Poursuites en voiture, en camionnette, dans un train, le rythme ne faiblit pas tout au long de ce volume  qui entraine le lecteur dans toute la Finlande.

A suivre…

Le livre sans images

Le livre sans images
B.J. Novak
L’Ecole des Loisirs 2015

Le livre le plus dingo du monde ?

Par Michel Driol

livre-sans-images-novakUn album sans images dans un monde où nous sommes envahis par les images ? D’apparence sérieux (sage couverture élégante, titre en noir, auteur en bleu), ce livre part du postulat qu’il y a un adulte lecteur et un enfant auditeur  et met en scène cette situation particulière de lecture par un adulte à un enfant. Et le texte joue de ce postulat, obligeant l’adulte à dire des choses insensées, à chanter, et à faire des bruits rigolos… Toutefois, même si l’adulte-lecteur résiste, se rebelle, le pacte de lecture (tous les mots doivent être dits à haute voix par la personne qui fait la lecture) l’entraine toujours plus loin… jusqu’à demander à l’enfant-auditeur de choisir, la prochaine fois, un livre avec des images…

Cet album met en évidence le plaisir du texte, du texte seul, qu’il construit comme unique source de jubilation quand il entraine le couple lecteur-auditeur dans les voies insolites proposées par la mise en abyme.  De la sorte, le livre entraine dans l’aventure de la lecture, une aventure qui transforme nos relations avec les autres, nous conduit à jouer des rôles, bouleverse ce que nous sommes pour notre plus grand plaisir. L’adulte-lecteur se retrouve bien malgré lui coincé entre le livre prescripteur et l’enfant-auditeur tyran, qui veut bien sûr avoir la suite… Toutes les ressources de la typographie (couleurs, lettrages, corps, polices…) animent les pages avec fantaisie, tandis que la voix de l’adulte-lecteur reste prisonnière d’une petite police sans-Serif. Le rire – très carnavalesque – est mis ici au service du rabaissement et de la déconstruction de l’adulte-sérieux au profit d’une complicité avec l’enfant-auditeur.

Un livre jubilatoire sur le pouvoir et le plaisir des mots…dans la lignée de Rabelais et de Lewis-Caroll.

On se fâche, Ce sera une fille, On dort

On se fâche, Ce sera une fille, On dort
Malika Doray

L’école des loisirs, « Loulou et compagnie », 2011

Des livres marionnettes

Par Sophie Genin

9782211207591_1_mUn crocodile aux sourcils froncés, une sorte de chat blanc qui regarde son ventre sur lequel on peut lire « ce sera une fille » et un ourson les yeux fermés au recto, tous de dos au verso, trois petits livres cartonnés proposent très courts récits à chute.

On reconnaît immédiatement les illustrations de Malika Doray matérialisées par des personnages-animaux cartonnés, comme des marionnettes, faciles à manipuler pour de très jeunes enfants. L’auteure illustratrice a réussi à trouver des chutes qui feront sourire les parents puis, petit à petit, les enfants, grâce à des fins surprenantes !

Encore une belle création de cette auteure prolixe et si efficace avec de très jeunes lecteurs !

Les Filouttinen Tome 2 : Coup de Bluff

Les Filouttinen Tome 2 : Coup de Bluff
Siri Kolu
Didier Jeunesse 2014

Coup bas entre bandits

Par Michel Driol

filou2Voici le deuxième tome de la série des Filouttinen, qui se passe un an après le premier. Liisa a été envoyée en colo musicale. Bien évidemment, elle se fait enlever par sa famille de bandits préférés, quelques jours avant la fête annuels des bandits, au cours de laquelle sera élu le maitre bandit. Liisa va y participer, dans l’épreuve de bluff.  De fait, ce volume se concentre sur les épreuves dont les règles changent sans cesse, et les coups bas, vols, agressions auxquelles se livrent les bandits entre eux. Comme on s’en doute, les Filouttinen et Liisa l’emporteront et Kaarlo-le-Rude sera nommé maitre bandit, tout en devenant nouveau papa !

On retrouve tous les personnages du premier tome, ainsi que  l’humour dans la description et la conception des épreuves déjantées, les acronymes farfelues (PiRA :Pirouette au regard assassin, ACAR : Appel au combat à l’adresse d’un adversaire redoutable), dans la vie des bandits, leur mode de communication qui les constitue comme une microsociété à la fois au sein et en marge de la société finlandaise. Liisa est moins spectatrice découvrant ce monde qu’actrice y participant de façon active. Elle prend conscience que la fête des bandits est  un redoutable guet-apens pour la prise du pouvoir, et que l’épreuve de bluff risque de révéler des secrets dangereux. Manquent, sans doute, par rapport au premier tome les listes de Liisa (on n’en retrouve que quelques-unes) et la diversité des chapitres du premier volume.

Reste une série, qui prend son rythme de croisière, et  que l’on continue à déguster avec plaisir.

Lou Pilouface – Le Dieu du Tonnerre

Lou Pilouface – Le Dieu du Tonnerre
François Place
Folio Cadet 2015

Aventures pour de rire en Amazonie

par Michel Driol

francois_place_lou5_couvertureC’est le 5ème tome des aventures  de Lou Pilouface. Cette fois, sa mère, Paméla Diva, donne la 100ème représentation de La fiancée du gondolier à l’Opéra de Manao. Oncle Boniface invite tout le monde à un grand repas, en présence de la directrice du musée, qui parle de la statuette du dieu du Tonnerre, Katakrak. Mais dans la nuit, ce dernier est volé. Dès le matin, oncle Boniface lance tout le monde à bord de son remorqueur Le Coriace à la poursuite du voleur, Gédéon le Brutal. On remonte le fleuve, on franchit des cascades, on découvre les pouvoirs de Katakrak, et de surprenants singes, les guillis oustitis. Finalement, on laissera Katakrak en haut de sa pyramide, et on rentrera avec la statue de la déesse… de la pluie !

Sous la forme classique d’un roman d’aventures exotiques  – narrateur externe, course poursuite, obstacles, tribus menaçantes, décor de temple en ruine, voici un roman complètement farfelu et humoristique. D’abord parce que les personnages sont humains dans le texte, mais animaux dans les dessins (chiens, chats, moutons, rhinocéros pour le méchant). Cette galerie de personnages au cœur tendre (Lou et son tonton – baby sitter) vit des aventures incroyables, dans un univers sauvage et magique, à l’aide d’adjuvants inattendus (le tabasco carburant pour remonter la chute d’eau).. Ensuite parce que l’’écriture est à la fois alerte, rapide et bon enfant, tant dans le récit – au ton souvent familier (excités comme des puces, il rigole à s’en faire mal aux côtes) que dans les dialogues, qui permettent de donner une voix à chacun (les jurons dignes du capitaine Haddock de l’oncle Boniface – Nom d’un casse-croute de piranha -,  le chuintement d’Aristide –chapitaine !). Enfin, parce que les tortures des guillis-ouistitis, comme leur nom l’indique, sont à base de chatouilles en apparence inoffensives.

Un roman d’aventures drôle, illustré par l’auteur, parodie des grands classiques du genre,  qui fera passer un bon moment aux jeunes lecteurs.

Les billes font la course

Les billes font la course
Frédérique Bertrand Michaël Leblond
Rouergue 2015

A toute vitesse !

Par Michel Driol

les-billes-font-la-course-454x600Dans la série « Le monde en Pyjamarama », voici un nouvel ouvrage. Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas la série, il s’agit de livres-animés par une vieille technique, l’ombro cinéma. En déplaçant une trame sur une image, on créé l’illusion du mouvement, par effet stroboscopique.

C’est à une parodie de course automobile que nous assistons, dans laquelle les voitures sont remplacées par des billes, rouges et bleues. Tout y est : garage, starter avec son revolver, contrôleurs avec leurs drapeaux, spectateurs, mécaniciens, engins de dépannage et de chantier, suspense et fin inattendue…  Course animée de rebondissements : les lacets emmêlent les billes, le circuit doit être réparé, les rouges doivent passer au stand pour refaire le plein avant de quitter le circuit, laissant la victoire aux bleues. Quant aux rouges, une pirouette langagière finale les fait disparaitre « dans le décor ».

Le texte, saturé de marques d’oralité, reprend les clichés des commentateurs sportifs : les répétitions « Ça roule…ça roule… ça roule », les exclamations (« Oh là ! »), les hypothèses (« On dirait que… ») et l’adresse finale au auditeurs (« Et ce sont, chers amis… »). Il est de surcroit truffé d’onomatopées, qui souvent font partie de l’image (Vroum, tap tap, bing…).

Le graphisme, simple et stylisé, dans les dominantes de rouge et de bleu est expressif et rempli de petits détails (attitudes des spectateurs, piles électriques pour représenter le plein d’énergie…), et nous emmène dans un décor à la fois campagnard et urbain.

Les billes sur le circuit sont, bien sûr, l’élément principal, personnages muets qui prennent vie sous les doigts du lecteur qui les anime en glissant la trame sur l’image.

Un livre magique et plein d’humour, qui montre que l’animation n’est pas réservée au cinéma.