La Nuit sous le lit

La Nuit sous le lit
Cécile Elma Roger, Matthieu Agnus
Dyozol, 2019

Il y a un cauchemar sous mon lit

 Par Anne-Marie Mercier

La chambre de Charlotte n’est pas très bien rangée : on y voit trainer un poulpe, un puzzle, une poupée. Sous son lit, il y a sans doute d’autres choses, dont on aperçoit un morceau dans la première double page. Avant de s’endormir, elle pense à tous les monstres qui pourraient l’y guetter : une forêt pleine d’animaux à grandes dents, le salon d’une sorcière, un cirque, une cuisine qui pue, une soucoupe volante avec un horrible extra-terrestre… une maison de poupée avec sa cuisine équipée, un loup, une scie…

L’angoisse arrivée à son comble elle finit par se lever et regarder grâce à la lumière de son doudou-veilleuse : rien !

Mais le lecteur, lui, voit bien, toujours sous le lit ou à côté, le poulpe, la maison de poupée, le loup, l’extra-terrestre du puzzle… Les tons bleus et sombres de la chambre font un beau contraste avec l’imagination colorée de Charlotte et ses cauchemars sont bien gothiques. Ce « voyage autour de ma chambre » nous emporte bien loin : le happy end enfermant n’enferme pas le lecteur qui reste face au mystère de la nuit, un peu comme dans le classique Il y a un cauchemar dans mon placard de Mayer.

Pot d’âne

Pot d’âne, recette en verre
Sophie Tiers
CMDE (« Dans le ventre de la baleine »), 2016

Ingrédients : une princesse, un âne, un roi, un prince

Par Anne-Marie Mercier

Cette réécriture d’un conte de Perrault est un peu différente dans son principe de celle du Petit Poucet et des autres contes publiés au CMDE, réécrits par Marien Tilet (voir Chronique précédente). Autant qu’une variation sur le conte célèbre de « Peau d’âne », il s’agit ici d’un exercice de style, assez réussi, qui consiste à raconter (plus ou moins) la même histoire en n’utilisant que des mots pris  dans un livre de cuisine.
Il y a de la virtuosité, de l’humour, de la poésie même dans ces télescopages de mots et de sens. Ainsi la princesse s’adresse-t-elle à son père : « Mon roi./ Je te prends l’animal/ Te dénude de thon or/ Ce coffre cette nuit/ M’entoure de son pelage/ Tas bête se transforme et s’adapte/ À mets chairs/ À mets côtes/ Amont sors/ […] Je te laisse sans chemise,/ Parée de matière grise/ avant que tu m’écosse me rendre grosse ».
Elle attend le prince et prépare le fameux gâteau : « Dans ce palais Je ne suis plus reine/ De Saba je passe aux abats/ Et fond au rang le plus bas./ […] Les vapeurs culinaires/ Font marcher droit verre ailes / Les pas de l’étranger ».
Éloge de la forêt et des herbes, de la fuite et de l’errance, tout autant que louange  aux arômes et saveurs lourdes d’une cuisine d’autrefois, c’est un livre qui se savoure, et qui donne faim.

Les illustrations fragmentaires et délicates, allusives autant que le texte, composent un puzzle dont les morceaux, réunis dans la dernière page, complètent l’image de cette femme animale et invitent à refaire le chemin pour mieux le saisir : à repasser les plats, donc ?

Pour écouter ce livre et voir des images de la performance à laquelle il a donné lieu voir ici (patienter un peu, le départ est un peu lent)

Antigone

Antigone
Yann Liotard, Marie-Claire Redon
La Ville brûle, 2017

Celle qui a dit non

Par Anne-Marie Mercier

« Il était une fois dans un pays lointain, une jeune fille. Elle s’appelait Antigone.

C’était une fille qui ne se laissait pas faire.
Elle osait, dans un monde d’hommes,
être elle-même et marcher le front haut.
Elle avait le courage de penser,
le verbe qui mord, la beauté rebelle. »

Enfin, elle était une jeune fille comme les autres, « sauf qu’elle était princesse. Une princesse compliquée née dans une famille compliquée. Une princesse maudite qui vécut malheureuse et n’eut jamais d’enfant. »

Ainsi, l’auteur du texte, Yann Liotard, professeur de lettres classique qui connait les dififcultés des élèves pour aborder ce mythe, choisit d’entrer dans le mythe par la voie du conte, et la révolte du personnage par son actualisation (ici, féministe). La tragédie revient avec l’évocation du destin familial, et l’enchainement inexorable des événements, de l’abandon d’Œdipe par ses parents au meurtre de Laïos, son père, à son mariage avec sa mère Jocaste et la naissance de la fratrie maudite – à laquelle appartient Antigone. On la voit guidant Œdipe aveugle hors de la ville, puis tentant d’offrir une sépulture à son frère, mort en affrontant son autre frère, on assiste à sa condamnation, au suicide de Hémon, etc.
Le chœur accompagne ces événements ; il est composé de quatre à cinq rats des champs,  justes crayonnés sur fond rouge; ils portent une parole de commentaire, ou d’apitoiement. Les dessins de Marie-Claire Redon (dont c’est le premier ouvrage) font alterner l’histoire d’Antigone (en crayonnés ou en aplats de sombre indigo) avec les pages rouges dédiées au chœur. Ils donnent une touche fantastique à cette histoire : Antigone a une apparence de frêle jeune fille, hors les petites oreilles de chat qui émergent de sa chevelure, les corbeaux, les rats et la mort sont partout (celle-ci est représentée par des poupées qui jonchent le sol), et le pouvoir de Créon apparait sous une forme monstrueuse.

Le chœur livre la morale de l’histoire : « Il en faut des pas pour être soi. Pas fermer les yeux. Pas faiblir. Pas se sauver. Pas trahir. Pas plier. De petits pas en petits pas, Antigone sait pourquoi. Pourquoi elle a vécu et pourquoi elle s’est battue. » Voilà Antigone ramenée à son nom, celui de celle qui dit « non ». Cette version moderne offre aux adolescents une figure qui leur ressemble et des problématiques qui leur sont familières, dans un superbe album, poétique et tragique.

 

13 Martin à Noël

13 Martin à Noël
Sophie Marvaud
Poulpe fictions, 2019

Noël au château (vide)

Par Anne-Marie Mercier

Nous découvrons une nouvelle maison d’édition, au slogan attirant : « Poulpe Fictions, le label venu des profondeurs pour chatouiller les lecteurs ! ». Le chatouillis est bien la marque de cette maison rattachée à Edi8 qui privilégie l’humour et propose des œuvres de différents genres (espionnage, fantasy, aventures, roman réaliste…) bousculant les stéréotypes par l’humour et les décalages.
13 Martin à Noël illustre en tout cas cette pente : l’idée de départ est originale et joue sur la banalité du nom de Martin, qui serait, dit-on, le nom de famille le plus porté en France.
Sébastien Martin reçoit une lettre d’une inconnue nommée Marie-Adélaïde de Bellevue qui l’invite à venir dans son château de Bellevue pour Noël, avec sa femme, ses deux enfants (dont la narratrice, Joy) et son père, qu’elle semble connaitre (celui-ci, en voyage au loin, ne peut les renseigner).  Une fois arrivés, ils découvrent qu’ils ne sont pas les seuls invités : il y a treize familles (52 personnes) conviées par la même lettre, treize familles dont le père est nommé Sébastien Martin. Quant à Adélaïde, elle reste introuvable, même si elle leur a laissé des indications, des victuailles et la promesse qu’elle arrivera avant minuit… Les Martin s’organisent et montrent une belle solidarité pour faire malgré tout une fête avec les provisions laissées par la châtelaine, de l’imagination et le talent de chacun.
Les mystères sont dévoilés au fur et à mesure, tandis que d’autres apparaissent. Joy se lance, avec son frère et sa nouvelle amie dans plusieurs aventures nocturnes dans le château qui semble abandonné, mais pas tout à fait (frissons garantis), et dans le grand parc envahi de ronces…

 Le site de Pouple fictions est très bien fait, on y découvre de nouveaux auteurs mais aussi d’autres plus connus (Clémentine Beauvais, Geneviève Brisac, Alice Brière-Haquet, Charlotte Bousquet…). Les enseignants ont leur « coin », avec des présentations d’ouvrages, des vidéos et des fiches – pardon, des « contenus », la distinction est intéressante – pédagogiques (le document que j’ai consulté sur La Revanche des princesses est bien fait, orienté vers l’égalité filles-garçons, comme d’autres titres mettant en scène des filles : Le Poulpe semble s’adresser surtout à des lectrices).

 

Les Faits et gestes de la famille Papillon, t. 1

Les Faits et gestes de la famille Papillon, t. 1, Les Exploits de grand-papa Robert
Florence Hinckel
Casterman, 2019

 

Par Anne-Marie Mercier

Difficile (impossible ?) de classer ou de résumer ce nouveau roman de Florence Hinckel.
Essayons : il y a la famille Papillon, qui a le talent d’arranger les choses et a permis d’éviter de nombreuses catastrophes. Et puis, il y a la famille Avalanche, qui a le pouvoir inverse. L’histoire de l’humanité, avec ses progrès, ses découvertes, ses désastres et ses tragédies est revisitée par l’histoire de ces familles et l’on devine que l’héroïne va bouleverser la donne. Comme dans bien des familles, tout n’est pas aussi simple : les uns peuvent s’avérer être les autres, ça se croise, se mêle… On ne va pas vous faire un dessin.

C’est d’autant plus inutile que Florence Hinckel truffe son récit d’images, issues de la collection de Jean-Marie Donat, collection de photos anonymes, souvent anciennes, sur lesquelles l’auteure s’appuie pour donner corps à ses fantaisies, ajouter un brin de loufoquerie (les images sont souvent dans ce ton), brouiller les pistes comme un récit d’aïeul qui perd parfois le fil ou cherche à taire des secrets. Le regard sur la littérature de jeunesse qui aime imaginer les « pouvoirs » de ses héros depuis Harry Potter est gentiment brocardée à travers le livre de madame Feuillette ((Histoire des pouvoirs familiaux de l’Antiquité à nos jours).

L’ensemble est surprenant et souvent drôle, par exemple ce portrait d’écrivain :
« J’ai rencontré de nombreux écrivains et de nombreuses écrivaines dans ma vie et je n’ai jamais rencontré d’êtres plus tourmentés. L’air traqué et le sommeil perturbé, ils sont tour à tour hantés ou en transe. Quand on leur demande pourquoi ils ne font pas quelque chose de plus paisible, comme veilleur de nuit, fleuriste, professeur d’université ou ambassadrice de l’archipel des Tuvalu, leurs eux lancent des éclairs et ils rétorquent, pleins de fougue, qu’ils n’ont pas choisi, que c’est comme ça, que l’écriture c’est la vie et que leur ôter l’écriture ce serait leur ôter la vie. Eric Blair était un spécimen tout à fait ordinaire d’écrivain…

Le Jour où les ogres ont cessé de manger des enfants

Le Jour où les ogres ont cessé de manger des enfants Coline Pierré, Loïc Froissart Rouergue, 2018

Fable végétarienne

Par Anne-Marie Mercier

« Il y a très très longtemps, le monde était peuplé par des ogres. Ils menaient une vie paisible et passaient la plupart de leur temps à manger des enfants. Les enfants étaient élevés dans de grandes fermes et nourris avec de bons légumes bio, du chocolat et des céréales de petit déjeuner. »

On voit les ogres se délecter et déguster les marmots en plats assaisonnés, en glaces, pâtisseries… Mais comme tous les bonheurs, celui des ogres n’a qu’un temps : une grave épidémie les rend malades et ils doivent éviter les enfants et se contenter de légumes, en somme, ils deviennent végétariens. Alors, que faire des enfants des élevages ? On les éduque et on leur apprend à faire pousser des légumes, tiens ! Ils grandissent, les ogres se rendent compte qu’ils leur ressemblent, et ne rêvent plus de manger des enfants, ni les leurs, ni ceux des autres. Eux-mêmes perdent leurs dents aiguisées… les deux populations se mélangent et les ogres sont parmi nous. Alors, comment faire pour reconnaître ? La réponse est pleine d’humour et de bon sens… comme les illustrations qui présentent cette histoire loufoque comme un documentaire sur la vie quotidienne des ogres et son évolution, avec ce qu’il faut de distance. Décidément, les ogres servent à toutes les époques pour dire les questions qui taraudent : la famine, les inquiétudes sur la qualité des subsistances la remise en cause des usages alimentaires et l’amour excessif porté à des enfants.

Giselle

Giselle
D’après Théophile Gautier et J.H. de Saint-Georges
Illustrations de Charlotte Gastaut
Amaterra, 2017

 

Bal masqué

Par Anne-Marie Mercier

Représenté pour la première fois en 1841, le célèbre ballet de Giselle est l’un des plus connus de la période romantique. Romantique, il l’est avec son livret de Théophile Gautier, ses amours contrariées, ses spectres, son inspiration folklorique… Giselle aime un prince sans le savoir. Un rival éconduit le lui apprend et elle meurt de désespoir, sachant que jamais les princes n’épousent des villageoises. Mais selon une légende slave, les fantômes des jeunes filles mortes avant leurs noces reviennent sur leur tombe : ce sont les Wilis qui attirent les jeunes gens et les font mourir.

Après le Lac des cygnes, Charlotte Gastaut reprend le même format exceptionnel d’un grand album presque carré (29 x 32 cm.), composé de doubles pages comportant de nombreuses découpes, parfois des calques, produisant des effets de dentelle superbes. Les coloris, les formes simples imitent le folklore dont le conte s’inspire. Rien de morbide malgré le tème, tout cela est très dansant.

On peut consulter les premières pages sur le site de l’éditeur. Dans la même série des ballets illustrés, et avec la même illustratrice, on trouve également L’Oiseau de feu.

 

D’entre les ogres

D’entre les ogres
Baum, Dedieu
Seuil jeunesse, 2017

La vérité sur les ogres

Par Anne-Marie Mercier

Blanche est une enfant abandonnée. Elle est recueillie par… des ogres. Ils attendaient d’avoir un enfant qui soit à eux depuis une éternité : ils la choient, rien n’est assez beau ou bon pour elle. Mais un jour Blanche veut savoir la vérité, comprendre où ils vont la nuit, manger ce qu’ils mangent…

A ce récit touchant et cruel Dedieu ajoute une note encore plus sombre, avec des fonds grisés, des crayonnés au fusain épais, des formes lourdes, refusant de profiter des occasions où il pourrait éclaircir et colorer le récit.
Le stéréotype de l’ogre est ici retravaillé, sans l’affaiblir ni le détourner : de vrais ogres, enfin… avec l’idée que l’amour peut gagner les monstres – mais pas  les changer. On voit que la littérature de jeunesse peut ne pas mentir, tout en mettant en scène des êtres imaginaires.

La Plage dans la nuit

La Plage dans la nuit
Elena Ferrante, Marra Cerri (il.)
Gallimard jeunesse, 2017

Cauchemars de poupée

Par Anne-Marie Mercier

Comme le roman Poupée volée, du même auteur, ce n’est pas parce qu’il y est question de poupée que le livre est forcément destiné à des enfants (voir L’Echange des princesses de Chantal Thomas qui donne lui aussi une place centrale – et cependant minuscule – à une poupée). Ici, tout de même on sent que l’auteure a tenté de les rejoindre.
C’est la poupée qui parle. Elle fait vivre par procuration à son lecteur les pires cauchemars de l’enfance : être dans le noir, perdu, dévoré, brûlé, noyé, seul au milieu de monstres… Et aussi : perdre ses mots jusqu’à son propre nom, se les faire arracher au fond de la gorge, ne plus être reconnu par les siens et donc ne plus être aimé.
Récit sombre, comme les illustrations, fait de sensations, d’émotions, d’angoisse, il emporte à la manière des contes, cruellement, entre le sable, le feu et l’eau, jusqu’au dénouement, heureux (on est dans un livre pour enfants).

La Fille qui tomba sous Féérie et y mena les festoiements

La Fille qui tomba sous Féérie et y mena les festoiements
Catherynne M. Valente
Traduit (anglais, USA) par Laurent Philibert-Caillat
Balivernes, 2016

Régal féérique

Par Anne-Marie Mercier

Alice est passée de l’autre côté du miroir, et la « Fille qui… » , c’est-à-dire Septembre, est passée à l’envers des choses : sous féérie, là où le dessus est renversé, où les ombres ont pris le pouvoir. On trouve dans ce volume plusieurs échos d’Alice, des images de chute dans des trous, des rencontres, notamment celle d’un cavalier fatigué… Mais aussi des clins d’œil à l’univers du Magicien d’Oz, et le Nebraska de Septembre fait écho au Kansas de Dorothy. Cela ne signifie pas que Catherynne M. Valente manque d’imagination : elle invente toute sorte d’êtres ou de situations surprenantes : la sybille de la porte, un monstre que l’on nomme « l’ébauche », une aubergine voyageuse, une robe vivante, un minotaure…

On se souvient que Septembre avait dû céder son ombre, dans le tome précédent. Voilà que celle-ci a pris le pouvoir dans le monde de Féérie et n’a aucune intention de revenir à sa place, subalterne et obligée, mais bien plutôt d’asservir ou supprimer Septembre… et le monde du dessus (c’est-à-dire, on le comprend vite, le surmoi). On retrouve avec plaisir ses amis, ou plutôt leurs ombres, avant de voir qu’eux-aussi sont passés « de l’autre côté » et sont en rébellion. Les ombres n’ont plus qu’une idée : faire des festoiements jusqu’à point d’heure, enchainer les jeux et les banquets. De nombreux passages offrent un déploiement vertigineux de couleurs, de saveurs, de mélange de mets étranges ou connus : le lecteur lui-même se régale et voudrait que la fête de cette lecture n’ait pas de fin. La richesse des inventions et des émotions, celle de la langue, du style tantôt léger tantôt méditatif et le rythme souple de Catherynne M. Valente, avec la belle traduction de Laurent Philibert-Caillat, portent le lecteur et le font se délecter comme dans un festin – ou festoiement, ce qui est encore mieux.

A l’envers de féérie, on vit un rêve régressif, enfantin. On mène une vie de délices et d’excès sans se priver de rien, grâce à la magie… Mais cette magie est puisée quelque part, et ce qui profite aux uns manque cruellement aux autres : le monde d’en haut se meurt, en perdant son énergie, captée par celui d’en bas. Fable politique sur nos dépenses en produits issus d’un travail lointain ? sur notre irresponsabilité infantile, qui fait que nous ne nous soucions ni d’eux ni du lendemain ? Ces habitants de Féérie du dessous sont en tous cas une image de l’enfance déchainée assez jouissive et sympathique avant d’apparaitre cynique et cruelle.

La sensible Septembre joue quitte ou double et ne recule devant aucune épreuve pour réparer ce qu’elle croit être de sa responsabilité. « Voila ce qui arrive quand on a un cœur, même un cœur très jeune et très petit. Il ne cesse de vous attirer des ennuis, c’est comme ça » (p.253). La fin du roman est plus grave : on passe à travers une blessure et à travers le sang des souvenirs de Septembre, pour arriver au fond des choses, au fond de sa maison, face à l’ombre du père disparu… Et l’on voit se confirmer ce que l’on pressentait dès la fin du volume précédent : cette histoire pleine fantaisie tourne comme bien d’autres autour d’un secret, d’une absence et d’une souffrance.

L’émerveillement du premier tome se soutient dans le second, c’est vraiment un très beau livre, tonique inventif et sensible, à ranger parmi les futurs classiques de la fantasy.

Prix et sélections :
Grand Prix de l’Imaginaire 2017 Catégorie Roman Jeunesse Etranger : Lauréat.
Prix Jacques Chambon Traduction 2017 : Sélection.