Manqué !

Manqué !
Antonin Faure
Les Editions des éléphants 2024

Proies de tous les pays, unissez-vous !

Par Michel Driol

Un album en randonnée reprenant le principe des chaines alimentaires. Ainsi le ver veut manger la pomme, mais elle tombe, manqué ! La mésange veut manger le ver, mais échoue ! La belette veut manger la mésange, mais échoue… jusqu’à la fin, où l’ours veut manger le loup… et échoue, bien sûr ! Voilà pour le scénario, porté par un texte court, répétitif comme le sont tous les textes en randonnée, un distique rimé reprenant les paroles de l’animal prédateur et exprimant son désir de manger.

L’album fait surtout la part belle aux illustrations, en double page, très fouillées, qui prennent en charge la narration pour peu qu’on s’y attache aux détails, et qu’on les lise attentivement. Au-delà du mangeur et de la proie évoqués par le texte, c’est une foule d’animaux en activité que montre l’image.  Suivons ainsi la pomme, transportée par une colonie de fourmis, qui vont même utiliser une planche-radeau pour traverser la rivière. Explorons ce qui se passe sous la terre, avec la taupe, qui creuse. Quoi de plus normal dans ces comportements animaux… Sauf que petit à petit la fantaisie s’invite. Ainsi ces deux lapins  endormis dans leur terrier, sous une couverture rouge, ces castors bâtisseurs, avec leur treuil, ces chauvesouris jouant aux cartes… Ce petit monde animal s’humanise ainsi, comme invitant à une autre lecture.

Se joue aussi dans les illustrations une opposition entre la surface et le souterrain. La surface, c’est le lieu des conflits, des désirs, de la violence de l’un contre l’autre. Le souterrain, c’est le lieu de l’entraide, où toutes les victimes vont se retrouver, scellant ainsi l’union ceux qui ont été ennemis. C’est ainsi que tous entrainent l’ours dans une caverne, pour lui tendre un piège… qu’on ne révélera pas, bien sûr, mais qui montre que l’union des petits, leur astuce, leur imagination, fait la force… Quant à la dernière illustration, elle scelle l’union de tous – ours y compris, bien sûr –  autour de nourritures consensuelles, marshmallows et pâtisserie !

La raison du plus fort est toujours la meilleure… sauf pour cet album, qui prône union et solidarité pour venir à bout de toutes les difficultés, de tous les conflits.  Un album qui le suggère plus qu’il ne le dit, un album plein de rythme, de rebondissements et surtout un album plein d’humour et de joie, libératrice, salvatrice !

24 décembre

24 décembre
Arthur Drouin – Geneviève Desprès
D’eux 2022

Noël animalier au Pôle Nord…

Montmartre le renne veut à tout prix fêter Noël comme chez les humains, selon ce que son cousin Nez-Rouge lui a raconté. Alors, avec l’aide d’un lièvre, d’un ours, d’un pingouin, d’une morse, d’un renard, il prépare tout pour que le gros monsieur barbu vienne leur apporter des cadeaux : une cheminée de neige, un poisson en guise de gâteau, des chaussures en guise de chaussettes et un arbre. C’est au retour de sa tournée que leur voisin, le père Noël, trouve quelques cadeaux bien rouges à leur faire, sans oublier de leur laisser une lettre d’invitation pour le Noël suivant !

C’est un album familial, puisque Geneviève Desprès a demandé à son fils d’imaginer l’histoire à partir de quelques animaux qu’elle avait dessinés dont le renard. C’est un album familial aussi, c’est-à-dire à lire en famille, de préférence le 24 décembre. Bien au chaud, on appréciera alors l’humour, la drôlerie et la finesse de ce récit en randonnée dans lequel des animaux bien typés vont imiter et s’approprier les rites de Noël. En effet, chaque animal a ses traits de caractère : la vivacité à fleur de peau de Fanny, la petite lièvre, la science de Montmartre, qui s’est déjà entouré les bois de gui, la timidité d’Esmé le pingouin…, traits de caractère qui sont à la fois portés par le texte et par les illustrations qui confèrent à ces animaux attendrissants des regards tout à fait expressifs et humains. Au cœur des plaines glacées du grand Nord, on admire ces amis et leur ingéniosité, leur façon de tout faire pour que le rite ait lieu, avec les moyens du bord et une dose incroyable de bonne volonté… et il en faut pour faire accepter au renard grognon de prêter un arbre ! C’est un album qui décline à sa façon la magie de Noël, avec ce qu’il faut de coopération pour préparer une fête, et ce qu’elle apporte de lien entre tous dans la célébration improbable de cette veillée où on se raconte des histoires drôles jusqu’au point de tomber de sommeil. C’est enfin un album à la chute à la fois attendue et plaisante. Bien sûr que dans cet univers le père Noël ne pouvait qu’être leur voisin, et l’album n’hésite pas à nous faire découvrir sa maison contemplée par les six animaux stupéfaits, et bizarrement accoutrés de leurs cadeaux, qui d’un cache nez, qui de chaussettes… Avant de refermer l’album, on comparera les images des animaux sur les pages de garde, avant et après Noël… et on se souhaitera de passer un Noël aussi Noël et aussi plein de surprises qu’eux !

Une histoire qui célèbre l’entraide, l’amitié et fait la part belle au rêve et à la magie de Noël, avec cette dose d’optimisme, d’humour et de vie venue du Québec qui fait du bien !

C’est ce soir

C’est ce soir
Clémence G
A pas de loups 2022

Objectif lune

Par Michel Driol

Une poule pleine d’entrain part à la rencontre de ses amis, 1 oie, 2 ours, 3 cochons… jusqu’à 12 lapins, sans oublier une centaine de fourmis et leur donne rendez-vous ce soir. Mais pour quoi faire ? Pourquoi, dans leurs galeries, les fourmis transportent-elles des tubes plus longs qu’elles ? Et quel est le rôle de cet oiseau fantaisiste qui fait l’acrobate d’une page à l’autre sur les fils électriques ? Tout ce petit monde se retrouve donc le soir, pour un compte à rebours suivi d’une magnifique pyramide d’animaux en direction de la lune, les tubes des fourmis servant à construire l’échelle.

C’est d’abord un album à compter les animaux jusqu’à 12, mais aussi jusqu’à 100 pour les fourmis. C’est ensuite un album en randonnée et à énigme, invitant le lecteur à se questionner sur ce qui va se passer ce soir, secret partagé par tous, sauf le lecteur ! C’est enfin un album  sur l’entraide qui permet grâce à l’union de réaliser ses rêves et de tenter de toucher la pleine lune. L’album est porté par un graphisme plein de couleur, de vie et de fantaisie. Les doubles pages en format paysage regorgent de détails à découvrir, comme ce minuscule escargot récurrent. Il faut enfin déplier un volet pour découvrir dans son ensemble la majestueuse pyramide. Le style plutôt naïf de la représentation des animaux, les paroles sagement enfermées dans des bulles donnent à lire une sorte de bande dessinée au dénouement inattendu, poétiquement absurde.

Autour d’un personnage exalté, un album qui suit le rythme d’une journée, joue sur les variations des modes d’invitation, sur l’attitude des différents animaux, pour célébrer les plaisirs de l’entraide et rendre hommage à la nature.

Seconde chance

Seconde chance
L.Karol
Mijade 2021

Diagonale du vide, amitié, et solidarité

Par Michel Driol

Jeanne, la narratrice, est élève de 6ème au collège de Kœur-la-ville, quelque part dans la diagonale du vide. La seule usine a été délocalisée en Pologne. Depuis, beaucoup sont au chômage. Pour venir en aide à une de ses amis, dont les parents n’ont pas vu qu’elle avait grandi, et dont les habits et les chaussures sont trop petits, Jeanne et ses amis vont avoir l’idée d’un troc solidaire au collège, véritable modèle d’économie circulaire, qu’avec l’aide de leurs professeurs et de l’administration ils mettent en place, et dont même TF1 parle.

Seconde chance porte bien son titre. C’est à la fois la seconde chance des parents de Lou-Ann, victimes du chômage, qui deviendront boulangers, c’est le nom de l’espace d’échange solidaire, qui donne une seconde chance aux vêtements trop petits. C’est un roman plein d’optimisme dans l’amitié, la solidarité, l’inventivité des jeunes, la compréhension des adultes du collège, la façon dont des initiatives locales peuvent recréer du lien dans une ville lorsque celui que créait l’usine a disparu. Mais c’est aussi un roman qui n’édulcore rien de la réalité de cette diagonale du vide, du chômage, de la crise. La narratrice avoue elle-même employer des mots qu’à son âge, on ne devrait pas connaitre, allocation chômage ou RSA… On apprécie la galerie de portraits d’adultes pleins de dignité et d’humanité, depuis cette mère – nourrice à domicile – le cœur sur la main jusqu’à ces parents que le chômage a brisés. Les enseignants et le personnel du collège sont eux aussi bien traités par le récit, depuis ce prof de gym, un peu enrobé, surnommé Pastèque, ancien du Larzac, jusqu’à cette enseignante de français, qui a la délicatesse de ne pas corriger à l’encre rouge… Enfin, les quatre enfants de la bande, véritables héros collectifs, 3 filles et un garçon qui parsème les conversations de ces citations, toujours appropriées, issues de pièces de théâtre.

Un feel-good roman à la fois plein de réalisme dans la description des conséquences du chômage sur une petite ville et d’optimisme sur la façon dont la solidarité peut permettre de redonner à tous une seconde chance.

Tous ensemble !

Tous ensemble !
Smriti Prasadam-Halls, Robert Starling
Gallimard Jeunesse, 2020

 

Fable Politique

Par Anne-Marie Mercier

Les animaux, de La Fontaine à Orwell, sont bien souvent les acteurs de fables à visée politique. Celle-ci, au titre programmatique, allie la simplicité du message à la force de son argumentaire.
Des animaux vivent en paix, les oies et les canards d’une part, sur une petite île, et les autres animaux d’autre part, dans une ferme reliée à l’île par un pont. Les oies décident de faire sécession pour profiter seules de leurs avantages ; les canards, minorité contrainte au silence et exploitée, sont embarqués malgré eux dans cette décision. Étape après étape, ce choix s’avère malheureux, jusqu’à l’arrivée des renards…
L’éloge de la solidarité s’accompagne ici d’une mise en garde : le séparatisme crée un alourdissement des tâches, qui ne sont plus partagées (tiens, tiens, ceux qui veulent mettre les étrangers dehors sont-ils prêts à aller aux champs et ramasser les poubelles ?). Il crée de la pénurie, de la pauvreté et de l’insécurité face aux ennemis. La solidarité n’est pas seulement une belle idée, c’est une nécessité de survie pour une société.
La gravité du message est allégée par le contexte animalier et les illustrations colorées, proches de la caricature : les images représentant les oies et les canard au travail, affublés de tenues de travail (casques, et casquettes) alors que les autres animaux, en face de l’île,  gambadent et donnent envie de les rejoindre sont très réussies.

Big Nate : Amis ou ennemis ?

Big Nate : Amis ou ennemis ?
Lincoln Peirce
Traduit (USA) par Karine Chaunac
Gallimard-jeunesse (Folio junior) , 2018

Les désarrois de l’élève Nate

Par Anne-Marie Mercier

Huitième volume de la série, mais pas une longueur, pas une redite, en dehors des clins d’œil nécessaires à la cohésion de l’ensemble : on retrouve avec jubilation les aventures de Big Nate, jeune élève harcelé par ses professeurs qui essaient de le discipliner un peu, par Gina, la bonne élève de la classe, qui ne perd pas une occasion de le reprendre, par la brute du collège, par les brutes du collège voisin… Mais on voit aussi un garçon amoureux et timide, un fils attristé par la situation professionnelle de son père un dessinateur génial, un fanatique de tous les sports. Tous les lieux de l’école sont visités : CDI, cantine, terrain de sport, bureau du chef d’établissement, du psychologue, etc.
La variété des situations est augmentée par les inserts de bandes dessinées faites par le personnage lui-même, maladroites, mais si pleines de talent qu’on pourrait prédire à celui-ci que quand il sera grand il sera… l’égal de Lincoln Peirce ?
Cette drôlerie n’empêche pas une certaine gravité : Nate apprend à se réconcilier avec ses ennemis, à comprendre que la méchanceté peut cacher une âme blessée, et que se moquer des autres (et notamment des professeurs) peut être un divertissement cruel et honteux.

Encore plus subtil et drôle que Le Journal d’un dégonflé de Jeff Kinney !

Elvis et l’homme au manteau rouge

Elvis et l’homme au manteau rouge
Ole Könnecke
De la Martinière jeunesse 2017

Accident de traineau !

Par Michel Driol

Le 24 décembre, un petit bonhomme en manteau rouge sonne à la porte d’Elvis, garagiste au look de rocker, qui vient juste d’installer son sapin. Son traineau est en panne, et il en a besoin pour aller travailler. Tout en rechignant, Elvis consent à réparer le traineau. Mais il faut l’aide d’Ernest, de la casse voisine, d’un paysan pour nourrir les rennes, et du vieux grand père qui offrira son traineau. Malgré tous les indices concordants, personne ne reconnait l’homme au manteau rouge, et si le vieux grand père a son nom sur le bout de la langue, il l’aura oublié à la fin du livre.

Voilà un conte de Noël d’Ole Könnecke particulièrement drôle. La situation de départ est cocasse et surprenante. Les personnages sont attachants : de l’homme au manteau rouge, vraiment ennuyé de manquer sa seule journée de travail, quelque peu manipulateur, oublieux de ses rennes…, à Elvis, homme ordinaire, rockeur au grand cœur, sans parler des personnages secondaires, dont ce vieux grand-père, commentateur des scènes initiales et finales, comme un chœur antique qui aurait perdu la mémoire. Pleins de bonne volonté, tous ces personnages se trompent souvent, échouent, sont maladroits, au point qu’on se demande si cette équipe de bras cassés réussira à réparer le traineau. La traduction de Bernard Friot joue sur un registre de langue simple. On goute la saveur des dialogues, et en particulier la langue parfois peu châtiée de l’homme au manteau rouge ! Les illustrations – ligne claire façon BD – viennent occuper les blancs du texte – assez long – et mettent en relief les attitudes, les regards, les expressions des personnages.  Quelques détails y sont particulièrement croustillants, et contribuent à poser le personnage d’Elvis dans son cadre de vie.

Un conte de Noël déjanté, qui certes parle d’entraide, mais qui permettra surtout au lecteur de jubiler et de se montrer plus malin que les personnages, d’en savoir plus que les personnages, et de comprendre à leur place ce qui se joue !

La Traversée

La Traversée
Véronique Massenot – Clémence Pollet
HongFei 2017

Les copains d’abord…

Par Michel Driol

Il était une fois un éléphant qui voulait traverser le fleuve. Comme il a bon cœur, il permet à deux tigres, trois singes, et d’autres animaux de lui monter sur le dos pour traverser sans se mouiller. C’est ainsi toute une pyramide qui se retrouve en équilibre sur l’éléphant, jusqu’à ce qu’une toute petite araignée fasse tout tomber…  Mais, parvenue au sec de l’autre côté, elle tend son fil pour faire passer les autres animaux, qui reforment la pyramide dans l’autre sens.

Voici un album au format peu usité (étroit et très haut) pour s’harmoniser avec la pyramide des animaux les uns sur les autres. Des images simples, colorées, immédiatement lisibles par les plus petits qui s’amuseront de cette escalade – dégringolade, qui évoque le cirque et les acrobates. On a affaire à un univers tendre dans lequel tout le monde est gentil et serviable – l’éléphant en premier – , les tigres sont amoureux, les mangoustes rêvent de vacances et le perroquet a l’aile abimée. Personne ne rechigne à accueillir l’autre, même différent de soi. Et l’on s’aperçoit à la fin que même les plus petits, comme l’araignée, peuvent servir à tous. Sans doute les plus grands pourront retrouver un arrière-plan contemporain, social et politique : quelque part entre les migrants qui veulent traverser sur un bateau surchargé et le colibri-araignée qui fait sa part dans un univers qui préfère la solidarité à l’égoïsme. Les plus petits seront sensibles à l’humour et aux renversements, culbutes qui parsèment l’album.

Un album à l’image de Véronique Massenot, qui  veut écrire et dessiner un monde plus juste et plus beau, en jouant des couleurs et des mots, pour partager avec petits et grands, sans frontière d’aucune sorte, la seule richesse qui soit vraiment : celle des sentiments. (http://veroniquemassenot.net/index.html)

 

 

Tico et les ailes d’or

Tico et les ailes d’or
Leo Lionni
L’école des loisirs, 2012

Par Anne-Marie Mercier

ticoIl est étrange qu’il ait fallu attendre 2012 pour que paraisse une édition française de cet album, publié en anglais en 1964. Tico et les ailes d’or est un merveilleux récit, une fable sur la différence, le handicap, l’entraide  et le besoin d’être aimé. C’est aussi un bel exemple de l’art de Leo Lionni : formes simples, décors en entrelacs et combinaison de motifs sur fonds blancs, tons de verts et de bruns sur lesquels tranche le doré des plumes de Tico; texte limpide, histoire forte, un album en or.

Les Lutins cordonniers

 Les Lutins cordonniers
d’après les frères Grimm
Illustré par Amélie Dufour
Flammarion, Père Castor (classiques), 2011

 

Il était une fois… deux lutins

Par Jessica Peyragrosse master MESFC Saint-Etienne,

« Aide-toi, le ciel t’aidera » ! Ce dicton pourrait parfaitement avoir pour illustration le conte Les lutins cordonniers, écrit à I’origine par les frères Grimm et repris ici par la collection du Père Castor. Ce texte, pouvant s’adresser aux enfants dès trois ans, nous conte I’histoire d’un pauvre cordonnier qui avec l’aide de deux petits lutins retrouve la richesse et leur confectionne en retour des petits vêtements. Ainsi, ce texte célèbre les vertus du partage, du don de soi, mais surtout du travail et de la reconnaissance.

Même si cette version du conte reste fidèle au texte des frères Grimm, certaines modifications ont cependant été apportées. Un véritable travail au niveau de la syntaxe et du vocabulaire a été réalisé sur le texte original, dans le but de le rendre plus accessible aux jeunes enfants.

Ce grand classique de la littérature de jeunesse a également été revisité par des illustrations pleines d’humour. Amélie Dufour a en effet su retranscrire avec talent l’émotion des personnages en dessinant aux crayons de couleurs des illustrations vivantes, drôles et pleines de malice. Ainsi, l’attention des enfants est fixée par une farandole d’habits miniatures ou encore par l’image d’un petit bonhomme jonglant avec des souliers, heureux que ses affaires reprennent.

Fidèle à leur lignée éditoriale caractérisée par des illustrations douces et belles dans des tons pastels, les classiques du Père Castor proposent un bel album souple et à un prix très abordable, qui fait découvrir une histoire ancienne mais dont le succès est toujours d’actualité.