L’Enfant chat

L’Enfant chat
Anne Cortey, Charlotte Lemaire
Sarbacane, 2024

Rêverie d’été, à l’infini

Par Anne-Marie Mercier

Un enfant, un chat, peut-être un enfant-chat, qui sait ?
Un enfant, nommé Neko (ce nom signifie « chat » en japonais), creuse un tunnel dans le jardin pendant qu’un bébé dort dans son couffin et que les parents des deux enfants rêvassent dans le hamac. Son tunnel, c’est sûr, ira jusqu’à la mer. On le voit déjà, en coupe, passer sous la pelouse où dort le bébé et sous les pieds des parents, qui ne le voient pas, bien sûr.
Arrive un chat, Neko l’adopte pour son ami et le chat se laisse faire, dort près de lui, joue, ronronne à côté du bébé. C’est sûr, c’est le bonheur qui s’installe. Les parents semblent ne pas le voir…
Le jeu se généralise : des mouettes, un escargot, un mulot, se mettent de la partie. Le chat devient gigantesque. Ça tombe bien, il va aider pour le tunnel ; les dernières images montrent l’enfant et toute sa famille parcourir ce tunnel jusqu’à la mer où les attendent le chat, une mouette, le mulot, un cachalot, la pieuvre jouet du bébé devenue gigantesque, et son bateau aussi, bien installés dans la mer.
Ainsi, tout s’anime, tout est vivant dans cet album. Les belles images de Charlotte Lemaire, saturées de couleurs, jouent sur les échelles de plans et donnent à cette rêverie une présence étonnante de densité.

 

Dans ma maison

Dans ma maison
Maxime Derouen
À pas de loups, 2023

Maison ou zoo ? Rêve ou réalité ?

Par Edith Pompidou-Séjournée

Cette histoire est construite comme un album à compter de 1 à 10 avec à chaque page la découverte d’une nouvelle pièce de la maison. Mais, dès la première de couverture, le lecteur est quelque peu déconcerté par la couleur bleu pâle tout autour de la maison représentée sur une sorte d’animal aquatique semblant flotter dans cette atmosphère, recouvert de plantes fleuries qui n’ont rien d’aquatique…
En ouvrant le livre, le mystère ne s’éclaircit pas, bien au contraire étant donné qu’on découvre un éléphant bleu et fleuri sur la page de titre. Aucun rapport encore à priori… Puis on découvre l’intérieur de la demeure, en coupe, envahi par la végétation. S’en suit alors une progression dans la maison comme dans les nombres : chaque nouvelle page présente de nouveaux animaux qui se sont installés à différents endroits de la maison de façon tout aussi incongrue que les noms dont ils sont affublés et qui riment pour l’occasion avec leur lieu de résidence. On trouve d’abord une girafe élégante emmêlée dans une lampe, puis deux zèbres camouflés sur le lit et traités de bandits, trois ours pillent dans le réfrigérateur comme des explorateurs, quatre pieuvres vident la machine à laver tels des ouvriers, cinq perroquets surnommés « pipelettes colorées » sont dans l’évier, six éléphants avancent  à la manière de cavaliers dans les escaliers, sept canards – maîtres-nageurs notoires – pataugent dans la baignoire, huit cochons ou farceuses demoiselles s’amusent dans le lave-vaisselle, et neuf crocodiles, galopins redoutables sont cachés sous la table.
Dans les illustrations de tous ces passages, la nature est omniprésente enchevêtrée entre les animaux et le mobilier ; les couleurs sont saturées et variées. Ces éléments rappellent immanquablement les tableaux du Douanier Rousseau. L’un des plus connus s’appelle d’ailleurs Le Rêve. Le lecteur fait le lien onirique à la dernière page du livre : la végétation et les nombreuses couleurs complémentaires ont disparu, c’est la nuit : un enfant dort, entouré de 10 mille étoiles et protégé par ses doudous. Ils sont au nombre de neuf et correspondent aux animaux précédemment rencontrés. Peut-être est-ce enfin la clé de cette visite énigmatique : chimère de ce petit garçon endormi… ?

Histoires de Lou

Histoires de Lou
Natali Fortier
Rouergue 2023

Récits pour rêver…

Par Michel Driol

Voici Lou, une petite fille coiffée d’un chapeau de loup, qui rencontre un lutin, ensorcelé. Une sorcière l’a privé de tous ces rêves. Pour lui faire oublier son malheur, Lou lui raconte ses aventures. Et ce sont douze récits, qui mettent en scène un loup, un éléphant, un octopode, sa maman, un milliardaire, un escargot, Pinocchio… Douze récits qui entrainent discussion, commentaire entre des personnages de plus en plus nombreux qui rejoignant Lou et le lutin, qui, à la fin, on s’en doute, a retrouvé ses rêves et peut, à son tour, devenir narrateur. Mais ce sera peut-être l’objet d’un autre livre !

Ces histoires pleines de fantaisie, loufoques, imaginaires sont pleines de gaité. Lou s’y révèle espiègle, déterminée, polyglotte, pleine d’idées, y compris pour sauver la planète ! Elles nous entrainent dans des univers marins ou terrestres, où Lou et les animaux, quels qu’ils soient, vivent en bonne entente. Et, des animaux, on en croise beaucoup, et de toutes les espèces ! Le texte est plein de légèreté, d’humour. Il sait jouer parfois avec les rimes, souvent avec les jeux de mots (en particulier pour les noms des personnages) et va même jusqu’à déconstruire la langue par un zozotement qui change certaines consonnes. C’est bien tout l’univers quelque peu surréaliste de Natali Fortier que l’on retrouve ici, illustré tantôt de peintures à l’huile naïves et colorées (pour les récits), tantôt de dessins aux crayons de couleur pour les réactions de l’auditoire. Comme dans les Contes de Mille et une nuits, telle Shahrazade, Lou utilise le pouvoir du récit pour briser les sorts, redonner des rêves, comme un clin d’œil aux pouvoirs de l’enfance. Comme dans le Décaméron ou l’Heptaméron, ces récits enchâssés sont suivis de commentaires entre leurs auditeurs, ou de l’évocation de leurs réactions, elles aussi pleines de joie !

Un recueil de récits, que l’on lira d’une traite, ou que l’on savourera à petites doses pour entrer dans un univers enfantin souvent déjanté !

La Fille de la forêt

La Fille de la forêt
Judith Drews
La Martinière jeunesse, 2023

Une amie imaginaire

Par Anne-Marie Mercier

Une fillette, Anna, se sent attirée par la forêt au-delà du lac au bord duquel elle vit. Un jour, elle saute le pas et plonge pour se rendre sur l’autre rive. Elle y rencontre une autre fillette portant des bois de jeune cerf, qui l’emmène avec elle pour lui faire découvrir les merveilles de la forêt, particulièrement ce qui lui faisait peur : les ours, les sangliers, les loups. Initiée par son amie, elle a aussi la vision de la terre-mère qui lui transmet un message : il faut qu’elle soit elle-aussi la gardienne de la nature.
À la fin , Anna se réveille de son rêve, mais a-t-elle seulement rêvé ?
Il y a dans cet album beaucoup de bonnes intentions, mais les personnages peinent à exister, les procédés sont un peu usés. Les images manquent parfois de relief, mais c’est peut-être un élément à porter au crédit de l’album : sa dimension onirique est renforcée par les brumes qui traversent ses pages.

Les Gens du Parc

Les Gens du Parc
Emma Robert, La Jeanette
Cipango, 2023

Des fleurs, des gens, des rêves

Par Anne-Marie Mercier

Au Parc, Timothée ne court ni ne marche ; il s’assoit et observe les gens. Il leur donne un nom, les imagine chez eux, leur invente un passé, s’inspire de leur vie pour rêver la sienne. Madame Pétale aime les fleurs, Monsieur Rêve contemple le ciel, Monsieur Moineau aime les oiseaux, le Magicien étonne les enfants, les amoureux dansent…

Ces sont des vies belles et ouvertes sur le monde. Timothée lui-même porte un beau regard sur les gens qui l’entourent et sur le parc, nous invitant à travers eux à apprécier fleurs, nuages, oiseaux, etc.
Les illustrations riches en couleurs et en détails mettent en valeur les visages, sur fond de fleurs et de verdure, montrant bien toute l’humanité du propos.

La Tête ailleurs, Petite Linotte

La Tête ailleurs
Gwendoline Soublin
Éditions espaces 34 (« théâtre jeunesse »), 2022

Petite Linotte
Charles Mauduit
Éditions espaces 34 (« théâtre jeunesse »), 2023

Par Anne-Marie Mercier

Pour qui aura la prudence de regarder d’abord la liste des personnages, l’énigme durera peu. Pour les autres, elle sera dense : une petite fille, croit-on, parle à « Papa », un papa amateur de baskets mâchouillées, couché sous la terre, enterré dans le jardin. Papa, c’est ainsi qu’elle appelait son chien, nommé Boris, le vrai papa ayant disparu très tôt de son horizon. Plus tard on la voit dialoguer avec sa mère, qu’elle appelle maman et qui la reprend en lui demandant de l’appeler Soledad. La fille s’appelle Voltairine, tout un programme. Aussi est-il question des luttes de la mère, des manifestations où elle emmène sa fille, et enfin de son activisme écologico-terroriste.
À travers ces dialogues on voit toute la vie de la fille (âgée alors de soixante-dix ans alors que sa mère en a éternellement trente), une vie difficile et pauvre, des relations tendues avec les autres enfants qui la trouvent trop différente, une belle rencontre avec un maitre qui sait la comprendre et partage les valeurs de l’imagination et du désir d’un monde meilleur pour tous, et surtout les relations avec sa mère, personnage courageux et, comme son nom l’indique, solitaire.
Ce sont de belles figures, des moments drôles (notamment les dialogues entre Voltairine et ses copines interloquées), et surtout un jeu subtil sur le langage et son pouvoir d’évocation, qui permet de parler avec les morts et de faire revivre à l’infini les moments importants de la vie.

Petite Linotte

La mère d’Assa laisse sa fille à sa mère, « pour se reposer ». C’est le cadre d’une rencontre entre deux générations, et même trois puisque la grand-mère superpose la relation avec sa petite-fille avec celle qu’elle avait avec sa propre fille, jusqu’au surnom qu’elle lui donnait, « linotte ». Assa rencontre aussi les enfants des environs, Yasmine qui devient son amie, Diego le garçon étrange dont elle a peur et qu’elle soupçonne de maltraiter les animaux. Tout cela se passe dans un village, puis dans la forêt. La nuit est pleine de mystères.
Assa a peur de ressembler à sa mère et d’être comme elle une linotte, un faible oiseau qui ne saura pas se débrouiller dans la vie. Elle rêve en monologues poétiques. Troubles de la personnalité, métamorphose, mensonges et découvertes…. La forêt et l’amitié permettent à Assa de « prendre son envol ». C’est une très belle fable, pleine de poésie et d’espoirs.

Ce que disent les rêves

Ce que disent les rêves
Contes choisis et racontés par Muriel Bloch – Illustrations de Fanny Michaëlis
Gallimard Jeunesse 2022

Rêves contés…

Par Michel Driol

Voici une anthologie originale qui réunit 24 contes de tous les pays autour d’une thématique particulière, celle du rêve. Le recueil fait ainsi voyager d’Amazonie au Japon, de la Chine au Grand Nord. Il fait se croiser la tradition juive et la philosophie zen. Avec une constante : celle de parler du rêve, qu’il s’agisse du rêve d’un personnage, ou de la création rêvée du monde. Ces contes sont précédés d’une préface de l’autrice qui, sans théoriser, évoque les liens étroits entre les rêves et les contes.

La plupart de ces contes sont réécrits par Muriel Bloch, dans une langue à la fois écrite et proche de l’oralité, façon de conserver ce qui est la marque du conte : exister dans l’espace entre le conteur et le public. Si le propre du conte est de transmettre un enseignement – qu’il soit philosophique, existentiel, physique ou moral – , il en est de même du rêve. Tous deux ont en partage de dire une vérité, d’annoncer un futur meilleur ou de révéler un mystère caché, tous deux ont aussi en partage d’être imagés. Le conte comme le rêve ont besoin d’être interprétés pour être compris. Tout comme la poésie, ils disent le monde de façon oblique. Ce riche recueil a le mérite d’attirer l’attention sur ces choses que tous les hommes ont en commun, les contes et les rêves, et sur l’importance du rêve dans les contes traditionnels, qui l’évoquent au-delà des différences culturelles, des époques, de milieux sociaux. On découvrira ainsi des mythologies, des histoires de création du monde liées au rêve, mais aussi des rêves achetés, vendus, des mises en scènes de rêveurs, et toute une galerie de personnages, toute une comédie humaine où le pire côtoie le meilleur.

Une anthologie très éclectique accompagnée superbement par les dessins de Fanny Michaëlis, pour se demander, avec le dernier conte, si la vie n’est qu’un rêve…

Architectures fantastiques

Architectures fantastiques
Nancy Guilbert – Illustrations de Patricia Bolaños
Editions courtes et longues 2022

Réelles architectures de l’imaginaire

Par Michel Driol

La narratrice a du mal à supporter l’homogénéité et l’uniformité de sa ville, béton et brique. Soudain, devant un mur de miroirs, elle entend une voix et se retrouve entrainée dans un univers fantastique qui la conduit autour du monde, au sein de réalisations architecturales artistiques qui la conduisent du Jardin des Tarots de Nikki de Saint Phalle à la Closerie Falbala de Jean Dubuffet, en passant par les Etats Unis (les Watts Towers de Sabato Rodia), le Japon de la Maison de thé Takasugi-an de Terunobu Fujimori ou encore l’Italie des Jardins de Bomarzo de Vicino Orsini. Au total, ce sont ainsi près d’une vingtaine de sites qui sont visités, autant de façons de nourrir l’imaginaire pour chasser chagrin et ennui au moment de retourner la ville ordinaire.

A l’aide de la fiction de la petite fille et de ce voyage fantastique où l’on passe d’un univers à l’autre, ce documentaire explore l’univers des architectures insolites, lorsque des artistes confirmés – ou de simples facteurs comme à Hauterive – réalisent des lieux incroyables, alliant avec originalité l’utilisation des matériaux, des couleurs,  des formes, bien loin de la grisaille unie du béton industriel. Dans une langue souvent plein de poésie, le texte associe un récit à des  « commentaires » plus explicatifs, écrits en italique sous forme de vague. L’originalité de ces commentaires est qu’ils sont pris en charge par les œuvres elles-mêmes, qui évoquent leur histoire, le projet de leur créateur. Ils invitent à observer, à réfléchir, à s’amuser, à explorer. Cette façon de nouer un dialogue entre œuvre et visiteur ne manque ni d’humour ni de profondeur dans la confrontation entre le regard émerveillé de la fillette et l’explication des œuvres qui deviennent parfois un formidable terrain de jeu ou d’exploration, suscitant parfois l’effroi, l’émerveillement, la surprise, ou l’étonnement. Les illustrations cherchent à interpréter à leur manière ces œuvres, ne voulant pas atteindre le réalisme absolu, mais parvenant à les sublimer tout en jouant avec elles, avec beaucoup de vie.

Un album dont on conseillera la lecture à toutes celles et ceux qui trouvent nos villes trop monochromes, nos rues trop droites, et à toutes celles et ceux qui pensent que rêve, imagination et créativité devraient être plus présents partout.

La Mer dans son jardin

La Mer dans son jardin
Isabelle Carré, Kasya Denisevich
Grasset jeunesse, 2022

La mer, la mer… la mère

Par Anne-Marie Mercier

Après la montagne (voir La Grande Escapade, il y a deux jours), voici la mer. Mais le documentaire n’est pas ici la forme principale (ce n’est pas tout à fait le cas non plus dans le précédent) : on glane juste ici et là des éléments : la Bretagne, où la famille de Marie emménage apparait par petites touches, avec une maison de pierre au toit d’ardoise, et ses grades marées, l’océan et sa profondeur habitée d’algues et de toutes sortes de poissons – c’est justement ce qui fait peur.
Marie, qui voit la mer pour la première fois, est déçue, inquiète. Sa mère est enceinte et elle profite pleinement de la baignade, contrairement à la fillette, qui reste prostrée sur le sable en attendant son retour. On devine une inquiétude autour de la mère et de la mer mais rien n’est bien net. L’apprivoisement se fait le jour où un matin Marie découvre que la mer a envahi le jardin de la maison. La mer s’y installe durablement : on ne peut plus sortir. Le temps passe, l’eau demeure, et se profile l’idée de faire la rentrée en allant à l’école en bateau.
Au chapitre suivant, intitulé « Le Réveil », Marie retrouve le jardin avec son herbe intacte et son arbre en fleurs et comprend que c’était un rêve. Mais ce rêve lui a permis d’apprivoiser l’élément et de commencer à s’en approcher un peu plus, pas beaucoup mais c’est un début.
Dans les aquarelles, pochoirs, éponges de Kasya Denisevich, les couleurs rares montrent l’âpreté du lieu ; les gris font un beau contraste avec le bleu clair de la mer et le vert du printemps retrouvé. Une apparition qui évoque le bel album de Nadja, L’Enfant des sables (L’école des loisirs, 1995) ajoute une pointe de fantastique à ce déménagement mental.

C’est le premier texte pour la jeunesse de l’actrice Isabelle Carré (ne pas confondre avec Isabelle Carrier, auteure du merveilleux La Petite casserole d’Anatole, sur le handicap (Bilboquet, 2009)).

Un parfum de bruyère

Un parfum de bruyère
Françoise Legendre
Thierry Magnier –Petite poche – 2022

Cauchemar ou réalité ?

Par Michel Driol

Louis passe ses vacances dans la maison de sa grand-mère, en Bretagne. Cette année-là, il fait de façon récurrente le même rêve, dans lequel il offre de la bruyère à Anna, tandis que pèse la menace de Raymond.

Bruyère, lande, petite maison, sculptures sur le lit, c’est tout l’imaginaire un peu fantastique de la Bretagne qui est convoqué dans ce roman. Le rêve est-il réalité ? Les choses sont-elles doubles à l’image de la grand-mère qui se révèle avoir un double prénom, et que le rêve de Louis renvoie à son propre passé ? On se sent à la fois plongé dans le monde contemporain, et dans les légendes bretonnes où rôde la mort. Ce roman signe la fin d’une époque, celle des vacances chez la grand-mère, et peut-être aussi la fin de l’innocence. C’est en tous cas une belle façon de faire entrer les enfants au cœur de l’écriture fantastique dans ce qu’elle a de plus authentique et de plus envoutant.

Un roman court, destiné à de jeunes lecteurs débutants, dont l’imaginaire s’accorde tout à fait à la Bretagne et aux interrogations des enfants sur le passé de leurs grands-parents.