Les Aventures de la petite souris
D’après Sara Cone Bryant, Simone Ohl (ill.)
MeMo, 2014
Eternelle souricette
Par Anne-Marie Mercier
Sara Cone Bryant, pédagogue américaine, a publié en 1905 Comment raconter des histoires à nos enfants, ouvrage sur les contes adaptés à l’enfance et proposé quelques récits, dont celui-ci, publié par Nathan entre 1946 et 1948, dans la série des Belles images, belles histoires ». Son histoire de Souricette est effectivement un conte qui a fait ses preuves et est devenu un classique, comme la Petite Poule Rousse ou les Trois petits cochons qu’elle a adaptés, ou comme Poucette, à laquelle elle emprunte des épisodes.
Courant après une noisette, Souricette part dans un souterrain et se retrouve prisonnière d’un lutin qui en
fait sa domestique, jusqu’à ce qu’elle s’échappe enfin. Les dessins de l’illustratrice bien connue Simone Ohl ont un parfum d’enfance etd veiux souvenirs, tout en réservant bien des surprises au regard exercé. La réalisation est superbe : on voit rarement des rouges aussi éclatants et chauds, des ombres aussi subtiles, une impression proche de la qualité d’un original.
Le site legende et conte propose des texte du même auteur









Il y a au moins deux histoires dans Docteur Parking. La première, qui occupe les trente premières pages de ce petit roman (65 p.), évoque les surprenants remèdes que ce drôle de médecin recommande à ses patients. A vrai dire, le docteur Parking n’a pas fait d’études de médecine et c’est à la faveur d’une méprise qu’il devient le médecin le plus écouté de la ville. Le docteur Parking est docteur en lettres ; son vrai métier, c’est l’attention aux langues. Il a fui son pays en guerre pour venir s’installer dans ce coin tranquille où il espère bien consacrer tout son temps aux livres de sa bibliothèque et aux enregistrements de dialectes et d’accents locaux. Est-ce l’exercice de sa spécialité ? un trait singulier de son caractère ? en tous cas le docteur Parking sait écouter les malades qui défilent chez lui. Il a beau leur dire qu’il n’est pas docteur, il sait aussi leur parler : « Il avait une manière de dispenser [ses conseils] qui vous obligeait à les suivre ». Il devine la bonne méthode de sevrage pour un confrère alcoolique et encourage la vendeuse harcelée par son patron à changer de travail pour soigner ses maux de ventre. Cette première partie est charmante : la magie envoutante du bon docteur invite à voir le monde autrement, à le soulager de ses tensions par un code de conduite plein de bon sens et d’équilibre mais qui paraît étrange et merveilleux, tellement il est contraire à nos habitudes.