SOS dans le cosmos

SOS dans le cosmos
Guillaume Guéraud, Alex W. Inker
Sarbacane (Série B), 2015

L’album fait son cinéma, en série B

Par Anne-Marie Mercier

Guillaume Guéraucouv-sos-dans-le-cosmos-620x868d, amateur de cinéma (voir le bel hommage qu’il lui a rendu, Sans la télé), est aussi amateur de Série B. Depuis 2013 il signe dans la collection « série B », avec chaque fois un illustrateur différent, des volumes qui déclinent avec gourmandise les clichés de films « de genre ». Après les cow boys, pirates etc, voici les films de science fiction  passés à la moulinette. On retrouve des allusions à de multiples films à travers les rencontres effectuées par les héros, d’Alien à Interstellar, mais surtout beaucoup d’humour et une délectation pour toutes les fantaisies du genre.

Les illustrations rythment de manière cinématographique, c’est-à-dire à la fois visuelle et sonore (oui, sonore !) cette histoire loufoque, en y ajoutant la poésie et la verve qui sont la marque du style de Guéraud :
« Le météore 8 fut projeté à une vitesse vertigineuse dans un essaim d’étoiles filantes. Hors du système solaire. Bien au-delà des frontières imaginables. Parmi des astres au nom désastreux. Les membres de son équipage haletèrent en traversant la constellation des haltères. Ils s’agitèrent en longeant la galaxie du Sagittaire. Ils s’endormirent en frôlant Sandorimir. Et ils se réveillèrent en arrivant devant la nébuleuse des Rivières. Ils eurent à peine le temps de bailler. »

Tout comme le lecteur, pris par ce texte très court mais très efficace graphiquement et sémantiquement.

 

 

De cape & de mots

De cape & de mots
Flore Vesco
Didier Jeunesse 2015

Entre le Bossu et Fantômette

Par Michel Driol

decapeSerine, jeune demoiselle noble sue’une famille désargentée, la quitte clandestinement à la mort de son père pour devenir demoiselle de compagnie de la reine. Une reine tyrannique, capricieuse, qui adore humilier et châtier. A la cour, Serine découvre l’étrange comportement du secrétaire du roi, atteint d’une maladie bizarre. Elle découvre aussi de drôles de bourreaux – plus humains que certains des courtisans. Disgraciée, elle se fera passer pour le fou du roi, ce qui lui permet de tout dire, avant d’épouser le fils du roi à l’issue d’un procès mémorable.

Ce roman est un excellent pastiche féminin des romans de cape et d’épée, dans lequel la parole s’avère être une arme redoutable. Le personnage de Serine, à la fois drôle et touchant, incarne avec fougue l’impertinence d’une ado de 17 ans. Elle invente des mots – et comme dans le roi est nu, les puissants font semblant de les connaitre. Elle enquête, découvre un complot, et échoue près du but, faute à une malice du destin. La narration est enjouée, pleine d’humour décalé, et créé un univers carnavalesque dans lequel on se moque des puissants et de leurs travers, en les caricaturant. Le rire, la langue bien pendue, l’irrévérence deviennent alors des armes redoutables pour dire le monde.  Ce royaume imaginaire ressemble finalement, par bien des côtés, à notre société.

Un premier roman qui augure d’une longue carrière, on l’espère pour l’auteure !

La fille qui parle à la mer — Le garçon au chien parlant

La fille qui parle à la mer

Le garçon au chien parlant

Claudine Galea (ill. Aurélie Petit)

Éditions du Rouergue, 2013

La mer, dans ses bras

par François Quet

D’une part, c’est Oyana qui passe « de l’autre côté » sur le dos agité de la mer. De l’autre, c’est Loïc qui ne sait pas ce que sont les « réfugiés ». L’histoire de Loïc prend la suite de celle d’Oyana à laquelle elle propose une issue heureuse : ils seront tous deux, l’un pour l’autre, princesse et prince.

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Belle histoire certes que celle de cette adoption, dont on aimerait sans doute qu’elle condense la réalité. Claudine Galea raconte ces deux récits, qui ne font qu’un, au présent la plupart du temps (« Maintenant ils marchent le long de la plage »). Elle enferme le lecteur avec ses personnages dont elle donne à entendre la voix, limitant la représentation de l’extérieur (le décor, les autres…) au strict nécessaire (la voix du passeur, quelques mots des parents de Loïc). Et les nombreux récitatifs donnent une grande puissance aux événements.Il y a une forme de théâtralité dans cette présentation des personnages, ; tout cela donne en tout cas, le sentiment d’une grande présence, intense et rayonnante : « Et elle se dit, J’ai perdu mes chaussures. J’ai perdu le bateau, j’ai perdu les autres (…) et Oyona entend sa propre voix murmurer, Tu n’es pas perdue, Oyana, tu es de l’autre côté de la mer, regarde comme c’est beau ». Les accents durassiens se retrouvent encore dans la brièveté des phrases, la fréquence des reprises anaphoriques, les retours à la ligne, le sens du silence :

« Cette année, c’est différent.

Cette année, il n’est plus seul.

Cette année, il voudrait rester à la maison.

Il voudrait que l’été recommence.

Il voudrait aller courir sur la plage avec Oyona. Il voudrait ramasser les coquillages avec elle. Il voudrait nager avec elle. Il voudrait tout faire avec elle. »

Ces deux petits récits de Claudine Galea constituent donc une belle histoire d’amitié et d’accueil, mais on retiendra surtout la grâce d’une écriture qui force l’attention et suggère l’aventure intérieure au delà des événements et de l’anecdote.

The Young World

The Young World
Chris Weitz
édition du masque (MsK), 2014

Place aux jeunes ?

Par Anne-Marie Mercier

The Young WorldLes éditions du masque ont le talent de trouver des textes qui reprennent les thématiques à la mode dans le roman pour adolescents tout en en faisant autre chose. Ici on est dans un monde apocalyptique, un New York funèbre ; tous les adultes et les jeunes enfants sont morts à la suite d’une épidémie, les adolescents survivants se sont organisés en bandes et vivent dans une guerre perpétuelle.

On retrouve les thématiques de Sa Majesté des mouches, la sauvagerie qui revient dès que le cadre social disparaît, la question du leader. Elles sont complétées par d’autres réflexions, plus politiques et assez schématiques, bien-pensantes aussi : la catastrophe a été produite par des recherches à visée guerrières et des savants imprudents, les héros viennent de la bande de Washington square, les plus méchants sont ceux des quartiers résidentiels, ceux de Harlem sont très organisés et assez sympathiques, tout en nourrissant un désir de vengeance et des ambitions de conquête, les filles ont un statut problématique, selon le lieu où elles se trouvent (il ne fait pas bon être d’un beau quartiers : les garçons y sont plus sexistes et féroces qu’ailleurs). Dans ce monde les faibles ne vivent pas vieux. Autre constat : quand le monde s’écroule, il se reconstruit non pas meilleur comme le voudrait l’un des héros mais en reprenant les pires défauts du précédent : le fort exploite le faible, chacun pour soi.

Les narrateurs, un garçon et une fille, prennent la parole à tour de rôle pour raconter chronologiquement les événements. Chacun son style, celui de la fille est haché, ponctué de chevilles et de mots fourre-tout, celui du garçon est plus organisé. Il y a entre eux beaucoup de non dits et de malentendus, mais l’amour triomphera évidemment de tout.

L’intérêt du roman, en dehors de son rythme et de ses ficelles efficaces, tient principalement à son décor, chaque épisode se situant dans une zone différente : Washington square, Central Park retourné à la sauvagerie d’une jungle, la bibliothèque, la rivière… La fin, qui évoque celle de Sa Majesté des mouches, est un peu elliptique et rapide, mais elle évite les explications qui clôturent souvent les romans qui comportent une énigme.

Une question demeure : que signifie la condamnation de la science (encore un savant fou) que l’on trouve dans tant de dystopies adolescentes (lire à ce sujet le bel article de Laurent Bazin paru dans Modernités, n°38, février 2015), combiné aussi par un épisode sinistre dans la bibliothèque?

 

Le secret

Le secret
Émilie Vast

Éditions MeMo, 2015

Chut !

Par François Quet

ob_6e60d3_secret-vastRenarde a un secret qu’elle confie à Lapin, qui le confie à Libellule, qui le répète à Écureuil, qui va voir Hibou, lequel se rend chez Chauve-Souris, qui le dit à Aigrette, qui en parle à Hérisson, qui le chuchote à Pic-Vert, qui le glisse au creux de l’oreille de Cerf. Et Cerf va chez Renarde pour qui ce n’est déjà plus un secret : Renardeau entre ses pattes attend les félicitations de tous les animaux du livre.

C’est un bien joli livre que celui-ci. D’abord il y a le thème du secret si brûlant qu’on a envie de le confier. Ensuite, il y a celui de la naissance et de la solidarité ou de l’affection qu’elle suscite dans toute société. La succession des rencontres et des échange au rythme des doubles pages comme dans un conte de randonnée permet la répétition des mêmes formules (« N’y tenant plus, elle le confie à… ») ou la variation (« Oh ! Extraordinaire … Oh ! Incroyable … Oh ! Fantastique… » etc.). Les doubles pages, admirablement composées, montrent systématiquement à gauche l’instant de la confidence (où un animal se penche et chuchote au creux de l’oreille d’un autre ce secret — que le lecteur ne connaît pas et qu’il ne découvrira qu’à la fin) et à droite la solitude du détenteur de secret dans son environnement végétal.

Mais plus encore, on aime le contraste entre la représentation très simple des animaux (façon papier découpé : une seule couleur, lignes claires sur fond blanc — sauf le hibou et la chauve-souris sur fond anthracite) et les enluminures qui encadrent de façon symétrique (sur la page de droite) l’animal solitaire : Emilie Vast (qui a dessiné des herbiers) cisèle avec beaucoup de préciosité des guirlandes de fleurs, de feuilles et de fruits, dont on retrouve quelques brins dans la procession des animaux venus rendre hommage à la nouvelle maman. La précision du trait, la délicatesse des couleurs, la grâce des couleurs ne sont pas des ornements gratuits qui souligneraient seulement l’habileté de l’artiste ; la richesse graphique est bien le signe d’un émerveillement devant le monde naturel, émerveillement qu’Émilie Vast réussira à partager même avec les plus jeunes lecteurs.

La Pyramide des besoins humains

La Pyramide des besoins humains
Caroline Salé

L’Ecole des loisirs, 2015

Éloge de la défaite

Par Matthieu Freyheit

La Pyramide des besoins humainsDans les années 1940, le psychologue Abraham Maslow élabore une théorie restée célèbre consacrée à la hiérarchisation des besoins humains. L’esprit de synthèse en a tiré (et interprété) un schéma devenu populaire : la pyramide des besoins humains. La pyramide comprend cinq niveaux bien distincts, chaque niveau inférieur étant nécessaire au possible accomplissement du niveau supérieur : besoins physiologiques, besoins de sécurité, besoins d’appartenance et d’amour, besoins d’estime, besoin d’accomplissement de soi.

Le roman de Caroline Salé reprend ce schéma et le traduit en phénomène contemporain à travers un jeu à grande échelle, téléréalité transposée aux réseaux sociaux. Christopher, 15 ans, a fui son père violent, sa mère inconsistante, et son frère qu’il n’est pas bien sûr de reconnaître. Et lui-même, bien entendu, qu’il n’est pas bien sûr de reconnaître non plus. Après tout, qui est-on à 15 ans, et comment dessiner des contours de son identité lorsqu’on est un adolescent vivant dans les rues de Londres ?

La publicité générée autour du nouveau jeu va donner à Christopher l’occasion d’interroger les conditions de son existence passée et présente : passer du lit au carton, troquer ses parents contre Jimmy, le sans-abri qui partage son coin de rue, céder la vie sous un toit et à une table contre la menue monnaie déposée dans une casquette. Après tout ça, a-t-on seulement sa place dans la pyramide de Maslow ? Le jeu se charge pour Christopher d’un véritable enjeu à la fois identitaire et social, enjeu qui sera partagé collectivement par une société curieuse de savoir ce qu’elle engage en termes de survie, et de compression des besoins. Mais, aussi, d’explosion (et d’exposition) des sentiments. Le tout compressé, justement, dans les 500 caractères que les candidats doivent poster pour atteindre le niveau suivant, sans compter les photos, vidéos et publications diverses au fil de la semaine sur leur profil. Les références à Twitter (les fameux 140 caractères) et aux autres réseaux sociaux, associées aux motifs de la misère économique et affective, ne sont pas, par ailleurs, sans évoquer certaines atmosphères de la culture cyberpunk, remise ici au goût du jour.

Mais la difficulté du roman, avant tout, était de ne tomber ni dans le convenu, dans l’attendu, ni dans la sensiblerie. Le pari est relevé, sans aucun doute. Le récit est puissant dans sa condensation, et ne cherche ni l’accusation facile, ni l’engagement émotionnel. Strictement matérialiste, il n’est pas sans faire penser, peut-être, à certains écrits de Jack London interrogeant la définition et les conditions de l’existence. Entre initiation et rituels de passage (un nombre réduit de candidats accède au niveau suivant), il s’agit au final d’un roman d’aventures résolument moderne, un Catcher in the Rye contemporain, qui mérite d’être lu, défendu et étudié. Pour figurer, peut-être, parmi les classiques la littérature de jeunesse de notre époque.

 

 

 

 

 

Ramulf

Ramulf
Thomas Lavachery
L’école des loisirs (medium), 2015

Rois fainéants, héros entreprenants

Par Anne-Marie Mercier

Après sRamulfa série fantastico-nordique autour du personnage de Bjorn, qui l’a occupé pendant six beaux volumes, Thomas Lavachery propose un roman en un seul bloc, mais si dense et si riche qu’il en vaut bien trois à lui tout seul. Son personnage est à nouveau un jeune garçon fragile qui parvient à s’affirmer dans une société rude dominée par les épreuves et la violence. Mais ici, on se situe dans une société proche de la civilisation mérovingienne, sous Lothaire VI précisément (donc quelques générations après Charlemagne…). Moines, érudits, soldats, paysans, artisans et sorciers se partagent le terrain, tantôt sages, tantôt fous, féroces ou doux, mais chacun fait une apparition intéressante et vivante ; les personnages « secondaires » font une grande partie du charme du livre, comme d’ailleurs les apparitions d’animaux (notamment le fil d’intrigue conduit par un chien extraordinaire).

Pris pour un demeuré, frère d’un érudit, Ramulf à cause d’une bévue doit s’enfuir et c’est ainsi qu’il vit des aventures et accède à une gloire inattendue. Le roman suit un rythme extrêmement varié, tantôt en quasi pause pendant que le personnage se ressource et médite dans les bois, tantôt en accéléré, lorsqu’il devient un peu malgré lui homme de guerre et revient prendre sa revanche. C’est une belle rêverie romanesque dans laquelle tout est possible (même l’amour, mais non l’évitement de la mort d’êtres aimés) à condition de le vouloir assez fort.

Perdu !

Perdu !
Alice Brière-Haquet, Olivier Philiponneau

Éditions MeMo, 2013

Contine

par François Quet

9782352891246FSPerdu ! est un hommage aux contes (en tous cas, à un conte en particulier) qui prend la forme d’une comptine un peu farce. Sept jours pour perdre un petit bonhomme dans les bois ! Ce n’est pas trop grave : il retrouve à chaque fois son chemin, mais ce n’est pas si simple, car quand il sème des fraises des bois, il constate qu’il y en a déjà des tas, et si ce sont des bonbons au miel qu’il laisse sur son chemin, ils ont fondu au soleil au moment de rebrousser chemin. Bref, passons tout de suite à la moralité de cette reprise loufoque d’une situation dramatique : « Que personne ne me dérange ! Je vais relire deux ou trois contes, ça peut servir à l’occasion ! ».

La structure de la comptine est bien présente et à chaque jour, par rimes plus ou moins savantes, correspondent des semailles plus ou moins fantaisistes mais toujours inefficaces… jusqu’aux cailloux blancs du samedi ! Beaucoup d’humour donc dans ce petit texte parodique, qui sans citer le Petit Poucet y fait constamment référence. Les gravures sur bois d’Olivier Philiponneau privilégient chaque jour une couleur (les fraises des bois, les petits pois, les gouttes d’eau, les pièces d’or, les bonbons au miel, …) avant de se retrouver sur l’arc-en-ciel du dimanche.

Sans se moquer (c’est un risque de la parodie : celui de faire le malin aux dépens de ce qu’on parodie), les auteurs font un clin d’œil malin à une vieille histoire (connue ou encore à découvrir pour les plus jeunes lecteurs) à travers une petite musique très personnelle et une imagerie séduisante.

deux autres de la collection boomerang

Plié de rire/Vert de peur
Rachel Corenblit
Rouergue (Boomerang), 2012

Mon Frère est un cheval/Mon cheval s’appelle orage
Alex Cousseau
Rouergue (Boomerang), 2012

Cheval partagé

Par Anne-Marie Mercier

Encore selomonchevalsappelleoragen le principe de la collection boomerang, l’auteur présente une histoire adoptant deux point de vue. Alex Cousseau imagine ici que deux enfants de cultures différentes sont reliés par un même animal qu’ils croient l’un posséder, l’autre avoir pour « frère ». Deux manières opposées, du moins en apparence, de considérer l’animal, domestique ou sauvage, mais dans les deux cas la passion est là. Le récit, efficace, en forme de parabole, n’est pas un prétexte à une leçon mais propose deux belles histoires qui n’en font qu’une.

 

Plié de rire/Vert de peur
Rachel Corenblit
Rouergue (Boomerang), 2012

Dans les livresvetdepeur, qu’est-ce qui fait peur, qu’est ce qui fait rire ? La réponse n’est pas si simple : cela dépend de celui qui la lit. Joseph n’a peur de rien, et est capable de raconter une histoire qui fera peur à tous, « même à la maîtresse ». Mais, en secret, il pleure et frémit en lisant les histoires d’amour que laisse traîner sa petite soeur. Avec beaucoup d’humour, Rachel Corenblit renvoie dos à dos les amateurs d’histoires roses et les amateurs d’histoires noires.

Doux rêves de moutons

Doux rêves de moutons
Satoe Tone
Balivernes éditions 2015

 Rêves en partage

Par Michel Driol

doux« La mission de mes frères est d’apporter de doux rêves aux enfants. Moi, le dernier des moutons, je ne l’ai encore jamais fait ». Ainsi commence cet album. Et, pour apprendre à apporter des rêves aux enfants, le petit mouton demande à ses frères quels rêves ils apportent. L’important, lui répondent-ils, est d’imaginer ce qu’on aime le plus. Alors se succèdent, frère après frère, des univers (monde de brume dans le ciel, parc d’attraction dans la forêt…), des moments (une sieste dans les fleurs), avant que le petit mouton ne se lance, avec la peur d’apporter un cauchemar. Finalement, il apportera ce qu’il aime le plus, sa famille bien aimée.

Cet album, plein de poésie, ouvre sur des espaces oniriques féériques empreints de tendresse et de douceur. Le côté merveilleux est renforcé par les illustrations, aux teintes pastel. On s’identifiera volontiers au petit mouton, chargé d’apporter des rêves, hésitant devant sa tâche, plein d’inquiétudes, avant de surmonter ses peurs, à l’image de celle de l’enfant avant la nuit. Au bout du compte, c’est l’amour familial qui, plus que les univers merveilleux, saura être rassurant.

Un livre à murmurer le soir à un enfant, avant qu’il ne s’endorme.